Mohammad

La vie exemplaire du Saint Prophète Mohammad

Calligraphie du nom du Prophète de l'Islam
Chantre de la patience, de la charité, de la miséricorde, de la bienfaisance et de la gratitude, libéral envers les pauvres, bienveillant envers tout le monde, le Saint Prophète de l’Islam est l’exemple parfait pour l’humanité.

Chantre de la patience, de la charité, de la miséricorde, de la bienfaisance et de la gratitude, libéral envers les pauvres, bienveillant envers tout le monde, courageux face à ses ennemis et surtout d’une grande révérence pour le nom de Dieu, le Saint Prophète de l’Islam est, sans nul doute, l’exemple parfait pour l’humanité.

Durant la persécution des musulmans à La Mecque, le Saint Prophète Mohammadsa endura tout sans broncher, se comportant en bon citoyen respectueux de la loi. Jamais ne fut-il effrayé ni ne manqua-t-il à son devoir. Il s’était résolu, en collaboration avec d’autres concitoyens, d’aider les victimes de mauvais traitements et de veiller à ce que justice leur soit faite. Il ne négligea point cette obligation, même quand il était devenu la cible de cette persécution.

Une fois, un étranger demanda son aide concernant le recouvrement d’une somme qu’Abou Jahl lui devait. Ceux auprès desquels il s’était confié lui avaient suggéré, malicieusement, de consulter le Saint Prophète Mohammadsa. Celui-ci accompagna immédiatement le créancier à la porte d’Abou Jahl. Ce dernier, prit de cours devant Mohammadsa, reconnut immédiatement la créance. Le Prophète l’ordonna de s’en acquitter, ce qu’il fit immédiatement.

Plus tard, quand Abou Jahl se présenta à ses congénères, ces derniers, d’un ton railleur, le condamnèrent de s’être si humblement plié aux demandes du Prophète Mohammadsa. Abou Jahl répondit, qu’ayant été si profondément pris de stupeur, il ne put s’empêcher d’agir autrement.

Même durant la période mecquoise, la veuve, l’orphelin, l’indigent, le voyageur, l’esclave et l’affligé bénéficiaient de la part de ce Prophète, qui lui-même était victime de persécutions, soin et considération la plus haute.

À Médine, il maintint son mode de vie simple et austère. Des jours durant, l’âtre de sa maison demeurait éteint. Lui et sa famille s’alimentaient du strict minimum, à savoir des dattes et de l’orge moulu. Souvent l’eau était leur unique nourriture. Il n’avait qu’un vêtement de rechange. Sa demeure était la plus simple, la plus vide. Il se couchait sur un sac de cuir empli de brindilles mais jamais sur un lit ; il ne consommait point du pain fait de farine moulue, ni ne mangeait-il à sa faim. Entre les prières de la nuit et celle de l’aube, il passait de longues heures en supplications. Il restait debout pendant si longtemps que ses pieds s’enflaient, tant et si bien qu’à une occasion Aïchara s’était enhardie à exprimer une discrète réprobation à l’égard de si longs actes de dévotions. Le Saint Prophète Mohammadsa répondit : « Aïcha, Dieu m’a si abondamment comblé de Ses faveurs qu’il m’incombe d’être le plus reconnaissant de Ses serviteurs. »

L’on pourrait résumer sa vie familiale par l’un de ses fameux dictons : « Le meilleur d’entre vous est celui qui traite le mieux les membres de sa famille ». Il exhortait constamment son peuple à la modération en toute chose.

Constatant que d’aucuns étaient enclins à mener l’austérité à son paroxysme, s’adonnant à la prière et au jeûne au point de faire fi aux autres obligations et en mettant en péril leur santé, il leur a conseillé ceci : « Je crains Dieu plus que vous ne Le craignez, et pourtant je jeûne et je mange, je prie et je m’acquitte de mes devoirs envers ma famille et mon peuple. Il n’est pas juste de porter quoi que ce soit à l’extrême. Dieu préfère les actes d’adoration et de piété tempérés par la modération, et accomplis sans qu’ils ne se transforment en fardeau. Outre l’accomplissement des actes obligatoires, priez, jeûnez et consacrez-vous au culte de Dieu tant que vous êtes en mesure de vous en acquitter avec allégresse ; cessez lorsque la fatigue commence à s’emparer de l’âme et du corps. »

Il ne dédaignait pas de l’humour, ni ne négligeait-il les légèretés de la vie, nonobstant les lourdes responsabilités auxquelles il devait s’atteler. À une occasion, alors qu’il était en compagnie d’Aïchara, une vieille dame est venue la rendre visite. Estimant que c’était là une occasion propice pour demander une faveur au Saint Prophète Mohammadsa, la visiteuse l’implora de prier qu’elle puisse entrer au paradis. Le Saint Prophète Mohammadsa répondit : « Il n’y aura pas de vieilles femmes au paradis ! » Tout angoissée, la pauvre se mit à se lamenter sur son sort. Le Saint Prophète Mohammadsa se hâta de clarifier que toute question d’âge, qu’untel soit vieux ou jeune, ne subsistera plus dans l’au-delà. Tous y seront semblables. Il la consola jusqu’à ce qu’elle retrouvât sa bonne humeur.

Une fois il mit Aïchara au défi pour une course à pied que celle-ci remporta. Un ou deux ans plus tard, il lui lança à nouveau le même défi, et cette fois-ci il fut victorieux. Tout enjoué, il dit à Aïchara : « Nous sommes quittes désormais ! ». Une fois Aïchara admit avoir entretenu des soupçons concernant ce qu’elle croyait être une injustice, mais s’était vite rendu compte de sa méprise. Il remarqua : « Il existe en chacun d’entre nous un Satan, les incitations duquel l’on doit se préserver. » « Existe-t-il en toi aussi ? » s’enquit-elle. « Oui, mais le mien est devenu musulman », répondit le Saint Prophète Mohammadsa.

Un jour, il passa près d’une palmeraie où des paysans pratiquaient le greffage et leur demanda à quoi ils s’affairaient. Quand ils l’eurent expliqué ladite technique, il leur demanda pourquoi n’avaient-ils pas employé une autre méthode. L’année suivante, ils se plaignirent d’avoir eu moins de récoltes que d’ordinaire suite à sa suggestion. Le Saint Prophète Mohammadsa remarqua : « Je me suis simplement enquis auprès de vous. Vous êtes plus savant que moi concernant ces choses-là. Vous auriez dû suivre la meilleure méthode, celle que l’expérience vous a enseignée. »

Souvent, il devait régler des différends et rendre son verdict. Toutefois, il ne manquait pas de prévenir qu’il ne disposait d’aucuns moyens pour découvrir la vérité exceptée par le biais des faits qui lui étaient présentés. Ainsi, il est possible que l’une des parties concernées ait gain de cause grâce à son argumentation, tandis qu’elle avait tort. En ce cas elle devait être consciente qu’elle devra en rendre compte à Dieu. Qu’untel ait obtenu un jugement favorable du Saint Prophète Mohammadsa ne l’exonère aucunement dans le cas où la décision prise ne soit pas la bonne.

La clémence et la compassion du Saint Prophète Mohammadsa étaient bien connues. Un homme pauvre avait publiquement avoué être coupable d’un méfait. Le Saint Prophète Mohammadsa lui imposa une peine relativement légère : faire de l’aumône. L’homme se dit incapable de s’en acquitter. À ce moment précis, un visiteur se présenta avec un panier de dattes qu’il comptait offrir en aumône. Le Saint Prophète Mohammadsa enjoignit au coupable de le prendre et de distribuer les dattes aux pauvres. Sur ce, il répondit : « Messager d’Allah, je ne connais personne qui mérite autant que moi ces dattes. ». Arborant un sourire le Saint Prophète Mohammadsa répondit : « Eh bien, prends-les donc ! Cela suffira comme amende de ta part. ».

À une autre occasion, quelqu’un avoua avoir commis une offense, mais le Saint Prophète Mohammadsa passa outre. Comme c’était l’heure de la prière, il se mit debout pour la diriger. Après que celle-ci fut terminée, l’homme réitéra de nouveau sa confession. Le Saint Prophète Mohammadsa lui demanda : « Ne t’es-tu pas joint à nous en prière ? » L’homme répondit par l’affirmative. Le Saint Prophète Mohammadsa commenta : « En ce cas, ta prière a effacé ton offense. »

Lors d’un voyage, le Saint Prophètesa et ses compagnons, fuyant la chaleur accablante du midi, avaient trouvé refuge sous un bosquet d’arbres. L’Envoyé d’Allah accrocha son épée sur la branche d’un arbre et s’allongea sous l’ombre. Un de ses ennemis, cherchant l’occasion de le tuer, parvint jusqu’à lui, déroba son épée et plaça sa pointe sur sa poitrine. Le Saint Prophète Mohammadsa se réveilla, tout surpris, et l’homme, brandissant l’arme, lui demanda : « Qui pourra te sauver maintenant ? » « Allah ! » répondit le Saint Prophète Mohammadsa tout calmement. Son assaillant, interloqué par la réponse, laissa tomber l’épée que le Prophète d’Allah ramassa. La situation s’étant retournée, il demanda à l’ennemi : « Qui te sauveras à présent ? » « Personne ! » répondit-il, tout pétrifié. « Pourquoi n’as-tu pas dit Allah ? », demanda l’Envoyé d’Allah. Sur ce, il épargna l’homme.

Le Saint Prophète Mohammadsa relata l’incident à ses compagnons rassemblés autour de lui. Il s’enquit auprès de l’assaillant : « Attestes-tu que nul n’est digne d’être adoré sauf Allah, et que je suis son Messager ? ». L’homme s’en montra incapable mais promit de ne plus jamais se battre contre lui. Le Saint Prophète Mohammadsa le laissa partir.

Cet incident met en exergue la présence d’esprit du Saint Prophètesa en situation d’extrême danger, ainsi que la confiance absolue qu’il avait en Dieu.Lors de sa fuite de La Mecque, les Koraïchites l’avaient poursuivi jusqu’à l’entrée de la grotte où il s’était réfugié avec Abou Bakrra. Ce dernier craignait qu’ils ne soient attrapés et que le Saint Prophète Mohammadsa soit en proie à de graves dangers. Il rassura ainsi Abou Bakrra : « N’aie pas peur. Nous ne sommes pas deux dans cette grotte, il y en a un troisième : Dieu ».

Durant ses premiers jours à Médine, une nuit, les musulmans s’étaient rassemblés dans la mosquée suite à une alerte. Ils attendaient le Saint Prophète Mohammadsa quand ils l’aperçurent retournant de la plaine sur son cheval en pleine obscurité. Il les rassura qu’il avait examiné la situation, qu’il n’y avait aucun danger et qu’ils devraient se rendormir. Ainsi, il se montra plus vigilant que les autres. Au début de la bataille de Hounain, quand les forces musulmanes sombrèrent dans la confusion, et que seule une douzaine de compagnons étaient restés autour du Prophète, il exhorta son oncle Abbasra de donner l’ordre aux musulmans de se remettre en rangs et, éperonnant sa monture, il s’avança vers le camp ennemi, nonobstant les efforts d’Abou Bakrra qui tentait de le retenir. Il annonçait : « Je suis le Messager d’Allah ! Je ne suis pas un imposteur ! Je suis le petit-fils d’Abdoul Moutallib ! »

Le Saint Prophète Mohammadsa a été suscité comme la manifestation de la miséricorde divine pour l’humanité tout entière. Sa miséricorde, exempte de discriminations, englobait toutes les créatures, y compris les animaux et les oiseaux. Il lui incombait d’être sévère à l’égard de tout ce qui était offense grave, trahison et traîtrise. Or, telle sévérité était sa manière à lui de faire montre de miséricorde car, par pitié aux pauvres brebis, advient la nécessité de se débarrasser du loup. C’était son devoir envers le Seigneur qui l’inspirait. Sa bienfaisance envers autrui n’en était qu’un aspect. Rien, ni personne ne pouvait entraver son accomplissement.

Quand les Mecquois offrirent le choix à son oncle Abou Talib de s’associer à Mohammadsa ou de demeurer à la tête de sa tribu, Abou Talib s’en remit au Saint Prophète Mohammadsa. Son neveu lui répondit qu’il pouvait retirer sa protection, mais qu’il poursuivrait, quant à lui, la mission confiée par Dieu. Il n’allait pas y renoncer, même si les Mecquois plaçaient le soleil dans sa main droite et la lune dans la gauche. Il s’était tenu stoïquement à ce principe, sans vaciller le moindrement. Pour lui, c’était Dieu avant toute chose, tant et si bien que même ses ennemis à La Mecque déclaraient que « Mohammad est ivre d’amour de son Seigneur ». Dieu, dans Sa grâce et dans Sa sagesse, avait commandé au Saint Prophète Mohammadsa de répandre Son message à l’humanité, et de ramener celle-ci vers son Seigneur.

Ses ennemis mécroyaient en sa mission, ainsi qu’en la révélation dont il était le récipiendaire. Ainsi, Dieu leur lança un défi, qu’ils ne purent relever.

Le Saint Prophète Mohammadsa fut enjoint d’annoncer : « Si Dieu l’avait voulu, je ne vous aurais pas récité le Coran, et non plus l’aurais-je fait connaître à vous. Avant ceci, j’ai passé une vie entière parmi vous. Ne voulez-vous donc pas comprendre ? » (10 :17) Dieu cite ici ce dont ses opposants les plus acharnés avaient observé de si près, à savoir le passé immaculé et juste du Saint Prophète Mohammadsa. Comment pouvait-il fabriquer le moindre mensonge contre son Seigneur ? Confronté à ce défi, personne n’affirma que Mohammadsa avait été coupable d’un mensonge ou d’une autre offense. Sa vie exemplaire avant l’appel des Cieux était une preuve solide de sa véridicité.

À propos de l’auteur : Sir Chaudhry Mohammad Zafrullah Khan (1893-1985) était un fervent défenseur de l’Islam. Juriste et diplomate, il a servi comme ministre des affaires étrangères du Pakistan, président de l’Assemblée générale des Nations unies et président de la Cour internationale de justice. Il a laissé une marque permanente sur l’histoire contemporaine grâce à son engagement dans la défense des droits des habitants du Pakistan, des Arabes de la Palestine et des citoyens de l’Afrique du Nord. Il a écrit de nombreux ouvrages sur l’Islam, l’Ahmadiyya et le monde contemporain.

Source : Mohammad, the Seal of the Prophets, Routledge & Kegan Paul, Londres, 1980, pages 265 à 269

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