« Ôter la vie de ceux qui quittent l’islam est une idée largement soutenue en Égypte (86%) et en Jordanie (82%). Environ deux tiers de ceux qui souhaitent que la charia soit la loi du pays soutiennent également cette peine dans les territoires palestiniens (66%). »[1]
Le Coran approuve-t-il une telle sentence ? Allons vérifier ce qui est écrit dans la source par excellence des enseignements islamiques, le Saint Coran.
Le chapitre 63 du Saint Coran s’intitule Les hypocrites. En définissant les hypocrites Dieu dit dans le verset 4 du chapitre 63 : « C’est parce qu’ils ont d’abord cru, et qu’ensuite ils ont mécru »
Les hypocrites étaient donc des gens qui avaient d’abord cru, et avaient ensuite mécru. Il s’agit bien là de la définition d’un apostat.
Maintenant, voyons quel sort a été réservé à ces derniers.
Dans le verset 6 du chapitre 63, il est mentionné : « Et lorsqu’il leur est dit : « Venez, afin que le Messager d’Allah implore le pardon pour vous » ils détournent la tête, et tu les vois rester en arrière, pleins d’orgueil. »
Après la lecture de ce verset il devient clair que les compagnons du Prophète Mohammad (sa) prêchaient aux hypocrites, les invitant à se rendre auprès du Saint Prophète (sa) afin qu’il puisse implorer le pardon pour eux.
Il est donc clair que l’identité des hypocrites n’était pas du tout dissimulée, les compagnons du Prophète les connaissaient, le Prophète Mohammad (sa) lui-même les connaissait, ces hypocrites priaient également derrière le Prophète (sa) aux côtés d’autres compagnons. Mais pourquoi le Prophète (sa) n’avait-t-il donc pas annoncé leurs exécutions ?
Le verset précédemment cité mentionne également l’attitude des hypocrites lorsque les compagnons venaient leur prêcher le message de l’islam. Il est stipulé : « […] ils détournent la tête, et tu les vois rester en arrière, pleins d’orgueil. »
Ces derniers faisaient donc montre de l’arrogance et ne voulaient absolument pas les écouter.
Si la peine d’un apostat était la peine capitale, alors les hypocrites n’auraient jamais eu le courage de faire montre d’une telle attitude. Leur arrogance est la preuve claire que l’islam n’enseigne pas la peine capitale pour les apostats.
Dieu rend ce point encore plus clair dans le verset 138 du chapitre 4 :
« En vérité, ceux qui croient et qui ensuite perdent la foi, puis croient de nouveau et reperdent la foi et dont la mécréance augmente, Allah n’est pas Tel qu’Il leur pardonnera, et Il ne les guidera pas non plus sur le droit chemin. »
Il serait bien que les musulmans qui soutiennent l’idée de la peine capitale pour les apostats prennent le temps d’ouvrir le Coran, un livre qu’ils récitent trop souvent sans réfléchir sur ses paroles.
A propos de l’auteur : Nabil Ahmad Mirza est Rédacteur-en-Chef adjoint de La Revue des Religions. Il est originaire de France et est actuellement missionnaire de la communauté musulmane Ahmadiyya dans la ville de Montréal, située dans la province du Québec. Il intervient également régulièrement dans les émissions francophones de la MTA.
[1] https://www.pewforum.org/2013/04/30/the-worlds-muslims-religion-politics-society-beliefs-about-sharia/
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