Par Nabil Ahmad Mirza
L’année 2021 ne commence pas sous d’heureux auspices dans le monde. Le chaos a régné au grand jour dans la capitale américaine mercredi dernier lorsque des milliers de partisans extrémistes pro-Trump ont pris d’assaut le bâtiment du Capitole.
Après des heures de violence, le président Trump s’est finalement adressé aux fauteurs de troubles en répétant d’abord ses allégations de fraude électorale, puis en demandant vaguement à ses partisans de rentrer chez eux.
À la lumière de ces événements, il semblerait que la récente lettre de Sa Sainteté le Calife, Hazrat Mirza Masroor Ahmad (aba), chef mondial de la communauté musulmane Ahmadiyya, au président Trump soit tombée aux oubliettes. Soulignant la nécessité de la justice, Sa Sainteté (aba) a déclaré :
«… il est impératif que le chef de la nation soit un exemple pour la société. Dans l’intérêt de la paix et de l’harmonie de toute la nation, il est indispensable que le gouvernement, les autorités locales et les forces de l’ordre traitent tous leurs citoyens de manière égale, quelle que soit la couleur de leur peau ou leur appartenance ethnique. À cet égard, on s’attend à ce qu’un dirigeant d’un pays comme les États-Unis fasse montre d’une justice absolue et qu’il évite toute forme de discrimination. »
Pareils événements auraient été inconcevables cinq ans de cela : mais Sa Sainteté (aba) y avait fait allusion en 2016 dans son entrevue avec le célèbre journaliste Peter Mansbrige de la chaîne CBC du Canada :
« Si (Trump) tente de mettre en œuvre ses intentions, je crains qu’une grande guerre civile ne s’éclate. Ils se soulèveront contre le gouvernement. [Les gouvernants] doivent faire preuve de bon sens. Je ne pense pas qu’un président américain, s’il est élu, prendra une mesure insensée… »
Avant l’annonce des résultats de l’élection présidentielle aux États-Unis de 2020, Sa Sainteté le Calife avait déclaré en novembre dernier :
« Peu importe ce que disent leurs sondages, je pense que les votes seront à 50-50 et le résultat ne pourra pas être clair immédiatement. Indépendamment du gagnant, les perspectives pour les États-Unis ne semblent pas bonnes. Si Biden gagne, Trump n’acceptera pas le résultat et ses partisans se sentiront lésés et les plus fanatiques pourraient même descendre dans la rue. Cela causera plus de division et de haine entre les parties adverses. D’autre part, si Trump gagne, il revendiquera sa victoire comme une justification de sa politique et se sentira encouragé à mettre en œuvre des politiques sévères ciblant les immigrants et les minorités. »
Aussi incroyable que cela puisse paraître, la menace d’une guerre civile semble soudain plus réelle. Sa Sainteté (aba) l’avait prédite depuis plusieurs années. Les tensions sont actuellement élevées aux États-Unis. La cérémonie d’investiture présidentielle aura lieu le 20 janvier prochain : avec la menace d’une plus grande violence planant dans l’air et aucune direction claire de la part des dirigeants, personne ne peut prédire l’avenir.
À maintes reprises, Sa Sainteté (aba) a rappelé aux dirigeants du monde leur responsabilité envers la justice et la paix. Il a constamment parlé de la nécessité pour les dirigeants d’être honnêtes, compatissants et motivés, non par la cupidité ou l’ambition, mais par le désir d’établir la paix dans le monde. Il reste à voir si les dirigeants des États-Unis écouteront les conseils de Sa Sainteté (aba) et mettront de côté leurs intérêts personnels et leurs différences au nom de la paix mutuelle en assurant une transition pacifique du pouvoir.
A propos de l’auteur : Nabil Ahmad Mirza est originaire de France et est actuellement missionnaire de la communauté musulmane Ahmadiyya dans la ville de Montréal, située dans la province du Québec.
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