Par Nabil Ahmad Mirza
Dieu dit dans le chapitre 97 du Saint Coran :
« Assurément, Nous l’avons fait descendre pendant la Nuit d’Al-Qadr. Et qu’est-ce qui te ferait savoir ce qu’est la Nuit d’Al-Qadr ? La Nuit d’Al-Qadr vaut mieux que mille mois. Durant celle-ci descendent les anges et l’Esprit avec le décret de leur Seigneur concernant chaque chose. Tout est paix – et il en sera ainsi jusqu’à la naissance de l’aube. »
C’est en effet une nuit des plus bénies, celle que tous les musulmans convoitent afin de récolter des bénédictions divines.
Quiconque découvre la Laylatoul Qadr le fait en vertu d’une bénédiction très spéciale de Dieu. Il est très important de valoriser cette expérience. Le culte de cette nuit est meilleur que celui de 1 000 mois, soit 83 ans. Ainsi, si on en fait l’expérience, les prières de toute une vie sont acceptées. Cette nuit offre également au croyant un statut spirituel plus élevé et la descente des anges apporte un changement révolutionnaire dans sa relation avec Dieu. Le culte d’une nuit est égal à celui de toute une vie.
La question en or est : comment peut-on être sûr de la date de cette nuit ?
Il est impossible d’affirmer à quelle date cette nuit se manifestera. La seule personne à connaître l’heure exacte de la Nuit du Destin était le Saint Prophète (sa). Il restreignit la recherche de la Nuit du Destin aux dix derniers jours du Ramadan (Bukhari Kitabul I`tikaf).
Ubada bin as-Samit (ra) relate à cet égard :
« Le Prophète (sa) était venu nous informer de la Nuit d’Al-Qadr mais deux musulmans se disputaient. Le Prophète (sa) a dit : « Je suis sorti pour vous informer de la Nuit de Qadr mais untel et untel se disputaient, alors la nouvelle à ce sujet a été ôtée de ma mémoire ; mais cela pourrait être pour votre bien, alors cherchez-la durant la 29e, 27e ou 25e nuit (du Ramadan). »
Bukhari Kitab Fadhlu Laylatul Qadr
Depuis lors les musulmans cherchent la Laylatoul Qadr au cours des nuits impaires du Ramadan.
La deuxième question est : quelle action accomplir si l’on est témoin de cette nuit. Aïchara demanda au Prophètesa : « Si je sais quelle nuit est celle du destin, quelle prière devrais-je y accomplir ? » Celui-ci répondit :
اللَّهُمَّ إِنَّكَ عُفُوٌّ تُحِبُّ الْعَفْوَ فَاعْفُ عَنِّي
« Ô Allah, Tu es le pardon personnifié et Tu aimes le pardon, absous-moi de mes péchés ! »
Ibn Majah, Kitabul Du‘aa
On peut se demander : pourquoi demander pardon à un moment où Dieu peut m’octroyer les bienfaits du monde ?
C’est parce que le pardon est le fondement même sur lequel repose toute la bonté divine, comme l’explique feu le quatrième Calife de la communauté Ahmadiyya. Comment Allah peut-il verser Sa grâce dans la coupe de mon cœur si elle déborde de péchés ? Comment Allah peut-il embellir mon cœur de Ses attributs quand il regorge de transgressions ?
Feu le quatrième Calife (rha) avait déclaré :
« La bonté de Dieu ne descendra sur l’homme que lorsque son cœur sera pur. Un chiffon n’est teint qu’après avoir été soigneusement lavé. Aucune couleur ne pénètre dans les tissus sales »
Sermon du vendredi 12 mars 1993
Sans nous débarrasser le cœur entièrement du péché, aucune grâce divine n’y pénétrera. Chercher le pardon d’Allah est le moyen pour vider nos cœurs du péché.
La nuit du destin représente l’apogée spirituel du croyant. Mais se consacrer au culte divin et à la lecture du Coran uniquement au cours de la 27e nuit du Ramadan n’est point souhaitable. À l’instar d’une montagne que l’on gravit à grand-peine pour atteindre le sommet, le cheminement spirituel exige des efforts constants et persévérance. D’où l’importance, durant les jours du jeûne et l’année tout entière, du respect du culte obligatoire et facultatif, de la glorification de Dieu, de la récitation du Coran et des prières en faveur du Saint Prophète Mohammadsa.
Quiconque n’a pas d’empêchements devra passer ces dix derniers jours en retraite à la mosquée. Sinon, il sied d’augmenter ses prières et dévotions lors des nuits de la dernière décade du Ramadan afin d’accueillir la nuit décrétée meilleure que mille mois.
Qu’Allah nous permette d’en profiter pleinement et d’en sortir en tant que créature nouvelle et que les portes du progrès spirituel et matériel nous soient grandes ouvertes.
A propos de l’auteur : Nabil Ahmad Mirza est Rédacteur-en-Chef adjoint de La Revue des Religions. Il est originaire de France et est actuellement missionnaire de la communauté musulmane Ahmadiyya dans la ville de Montréal, située dans la province du Québec. Il intervient également régulièrement dans les émissions francophones de la MTA.
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