Après avoir récité le Tashahhoud, le Ta’awwouz et la sourate al-Fatihah, Sa Sainteté Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.) a déclaré qu’il poursuivrait la mention de la répartition du butin acquis lors de la bataille de Hounain.
Sa Sainteté (a.b.a.) expliqua qu’à la suite de la bataille de Hounain, le Saint Prophète (s.a.w.) ordonna que l’ensemble du butin de guerre soit rassemblé à Ji‘ranah. Après avoir conduit le siège de Taïf, il s’y rendit lui-même. À son arrivée, il ne procéda pas immédiatement à la distribution du butin ; il patienta quelques jours, espérant que les Banou Hawazin se repentiraient, afin que leurs biens puissent leur être restitués. Cependant, lorsqu’il constata qu’ils ne viendraient pas, le Saint Prophète (s.a.w.) entreprit alors la répartition du butin.
Les Banou Hawazin embrassent l’Islam
Sa Sainteté (a.b.a.) a mentionné qu’après la répartition du butin de guerre, quatorze personnalités éminentes des Banou Hawazin, qui avaient embrassé l’Islam, se rendirent auprès du Saint Prophète (s.a.w.). Ils l’informèrent que l’intégralité de leur tribu avait désormais accepté l’Islam et sollicitèrent sa miséricorde. Le chef de ce contingent plaida la clémence, soulignant que parmi les captifs se trouvaient des proches du Saint Prophète (s.a.w.) ainsi que des personnes ayant participé à son éducation. En effet, le Saint Prophète (s.a.w.) avait passé ses premières années d’enfance au sein de la tribu des Banou Sa‘d, une branche des Banou Hawazin. Ils exprimèrent ensuite leurs sentiments par des poèmes et des discours passionnés. Le Saint Prophète (s.a.w.) entendit leurs supplications sincères et leur expliqua qu’il les avait attendus pendant plusieurs jours, craignant qu’ils ne se présentent pas. Il leur précisa que la majorité des captifs avait déjà été distribuée ; ils devaient donc choisir entre deux options : la restitution des captifs ou celle du butin. Les Banou Hawazin optèrent pour la restitution des captifs. Le Saint Prophète (s.a.w.) déclara alors que tous ceux appartenant à sa propre part seraient affranchis et restitués à leurs familles. Il ajouta qu’il prendrait lui-même la parole auprès des musulmans au sujet des captifs déjà répartis. Il leur recommanda également de se présenter devant l’assemblée après la prière de l’après-midi, de le désigner comme leur intercesseur et de plaider pour la libération de ceux qui avaient été partagés. Enfin, le Saint Prophète (s.a.w.) assura qu’il exhorterait personnellement les musulmans à relâcher les prisonniers.
Le Saint Prophète (s.a.w.) rend les captifs aux Banou Hawazin
Sa Sainteté (a.b.a.) a souligné la sagesse exquise du Saint Prophète (s.a.w.) dans la gestion des situations, parvenant à préserver l’équilibre et les sensibilités de l’une et de l’autre partie. Les Banou Hawazin suivirent ainsi les recommandations du Saint Prophète (s.a.w.) et, suite à leur appel, le Saint Prophète (s.a.w.) déclara que ceux qui souhaitaient de plein gré restituer les captifs devaient le faire. Il ajouta que toute personne désirant une contrepartie pour ce geste verrait sa requête satisfaite. Les musulmans répondirent qu’en son nom, ils consentaient avec joie à libérer les captifs qui leur avaient été attribués. Cette réponse emplit de joie le Saint Prophète (s.a.w.). La miséricorde immense du Saint Prophète (s.a.w.) se manifesta une fois encore, les musulmans se montrant enclins à restituer les captifs sans rien réclamer en retour. Toutefois, le Saint Prophète (s.a.w.), toujours soucieux du bien-être de ses compagnons, précisa que six chameaux seraient accordés en compensation de chaque captif libéré. En outre, il ordonna que chaque affranchi reçoive des vêtements neufs. Ainsi, six mille captifs furent rendus aux Banou Hawazin.
Incident concernant Ouyaïnah bin Hisn refusant de rendre sa captive
Sa Sainteté (a.b.a.) a mentionné que quelques individus ne consentirent pas immédiatement à libérer les captifs. Cependant, lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) annonça l’octroi de six chameaux pour chaque esclave affranchi, ils finirent par acquiescer. Néanmoins, Ouyaïnah bin Hisn demeurait en désaccord et refusa d’affranchir la captive qu’il avait reçue, ce qui le priva finalement des bénédictions. Le fils de cette captive l’avait approché, sollicitant la liberté de sa mère et offrant même cent chameaux. Ouyaïnah refusa, pensant que le fils augmenterait l’offre. Constatant que ce dernier ne revenait pas, Ouyaïnah l’aborda de lui-même pour lui demander s’il maintenait son offre initiale. Or, le fils indiqua que l’offre était désormais réduite à cinquante chameaux. Au fil de leur discussion, la dernière proposition chuta à dix chameaux. À ce stade, Ouyaïnah lui proposa de la prendre gratuitement. Le fils rappela alors qu’en outre, le Saint Prophète (s.a.w.) avait affranchi chaque esclave avec un vêtement neuf. Ouyaïnah n’eut donc d’autre choix que de donner son propre manteau. Sur ce, le fils lui lança qu’il manquait de sagesse et de sens de l’opportunité. D’autres se moquèrent également d’Ouyaïnah pour ses décisions, car il se retrouva, au bout du compte les mains vides.
Un ancien ennemi acharné se convertit à l’Islam
Sa Sainteté (a.b.a.) a mentionné que le chef des Banou Hawazin accepta également l’Islam. Le Saint Prophète (s.a.w.) lui envoya un message à Taïf, lui indiquant que s’il acceptait de lui obéir, sa famille captive lui serait restituée. Le Saint Prophète (s.a.w.) s’était assuré qu’elle ne soit pas répartie et avait organisé son logement à La Mecque. À la réception de ce message, Malik bin Auf, le chef des Banou Hawazin, se prépara immédiatement à rencontrer le Saint Prophète (s.a.w.) de nuit. Il se rendit à Ji’ranah, où sa famille lui fut rendue et il reçut en cadeau cent chameaux. Témoin de la bonté et de la générosité du Saint Prophète (s.a.w.), il embrassa l’Islam. Cet homme, autrefois farouche ennemi du Saint Prophète (s.a.w.), devint par la suite un serviteur sincère et loyal.
Un agréable souvenir de l’enfance du Saint Prophète (s.a.w.)
Sa Sainteté (a.b.a.) a mentionné qu’une femme nommée Shaïmah figurait parmi les captives. Lors de sa capture, elle affirma à ses capteurs qu’elle était la sœur de lait du Saint Prophète (s.a.w.), mais les compagnons ne la crurent pas. Ils la conduisirent auprès du Saint Prophète (s.a.w.) où elle lui réitéra qu’elle était sa sœur de lait. Le Saint Prophète (s.a.w.) lui demanda si elle en détenait une preuve. Elle lui montra alors une cicatrice de morsure, expliquant qu’enfant, il l’avait mordue alors qu’elle le tenait sur ses genoux. Elle lui rappela également d’autres souvenirs d’enfance, qu’il reconnut. Le Saint Prophète (s.a.w.) se leva, étendit son manteau afin qu’elle s’y assoie et lui adressa un accueil empreint de bienveillance. Les larmes aux yeux, il s’enquit de ses parents, qui étaient déjà décédés. Le Saint Prophète (s.a.w.) lui offrit alors le choix de demeurer auprès des musulmans ou de retourner vers les siens. Elle choisit de regagner son peuple. Le Saint Prophète (s.a.w.) ordonna qu’on lui remette trois esclaves, une servante et deux chameaux. Il proposa ensuite de l’accompagner jusqu’à Ji‘ranah, où résidaient les siens. Elle accepta également l’Islam.
Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) émigra de La Mecque vers Médine, les Mecquois avaient offert une récompense à quiconque le ramènerait mort ou vif. Suite à cela, Souraqah le localisa ; toutefois, Dieu protégea miraculeusement le Saint Prophète (s.a.w.). C’est à cette occasion que le Saint Prophète (s.a.w.) lui demanda : « Ô Souraqah, comment te sentiras-tu quand tu auras les bracelets de Chosroès à tes poignets ? » À cet instant, Souraqah reçut également une garantie de sécurité mise par écrit. Ce même Souraqah apporta ce précieux document à Ji’ranah, où il embrassa l’Islam.
Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté qu’Oumar (r.a.) s’approcha du Saint Prophète (s.a.w.) et lui fit part du vœu qu’il avait formulé, durant la période de l’ignorance de consacrer un temps de dévotion dans la Mosquée Sacrée. Le Saint Prophète (s.a.w.) lui ordonna d’honorer ce serment et d’accomplir cette période de dévotion.
Le voyage de retour à Médine
Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté que le Saint Prophète (s.a.w.) entreprit son retour vers Médine un jeudi, alors qu’il restait douze jours du mois de Dhou al-Qa’dah. Le Saint Prophète (s.a.w.) emmena avec lui des animaux afin de les distribuer aux personnes rencontrées en chemin. Il regagna Médine après un voyage de neuf jours, son absence totale de la ville ayant été de deux mois et seize jours.
Réponse aux allégations des orientalistes contre le Saint Prophète (s.a.w.)
Certains orientalistes soulèvent des allégations concernant la conquête de La Mecque, la bataille de Hounain et le siège de Taïf. Par exemple, William Montgomery Watt affirme que seules quelques femmes furent distribuées aux compagnons éminents, tandis que le reste du butin et des captifs fut conservé à Ji’ranah. Sir William Muir, pour sa part, soutient que seules trois femmes furent remises à Ali (r.a.), Ousman (r.a.) et Oumar (r.a.). Il présente cette assertion comme un simple moyen de susciter la controverse et de formuler des accusations infondées. Or, les sources historiques attestent que six mille captifs furent répartis entre l’ensemble des musulmans. Toutefois, lorsque les chefs de la tribu se présentèrent devant le Saint Prophète (s.a.w.), celui-ci enjoignit aux musulmans de relâcher les captifs, tout en s’engageant à les indemniser pour ce geste. Les faits établis réfutent donc, par eux-mêmes, les allégations de Muir. De plus, Muir a lui-même reconnu que tous les captifs de Hounain avaient été affranchis — une déclaration qui contredit directement son propre propos. Watt, quant à lui, a également admis qu’il était fort probable que de telles accusations aient été entièrement fabriquées.
Sa Sainteté (a.b.a.) a évoqué une autre allégation soulevée par Margoliouth, selon laquelle Malik bin Auf aurait été contraint de se convertir à l’Islam. Cependant, cette accusation est entièrement fausse, et il est regrettable que la grande miséricorde du Saint Prophète (s.a.w.) soit déformée par certains en un acte de coercition totalement dépourvu de fondement. L’histoire rapporte qu’après avoir restitué tous les captifs aux Banou Hawazin, le Saint Prophète (s.a.w.) s’enquit du chef de la tribu, Malik bin Auf. Poursuivant son œuvre de miséricorde, il lui offrit la liberté de sa famille et un cadeau de cent chameaux s’il choisissait d’embrasser l’Islam. Il est crucial de noter ici que le Saint Prophète (s.a.w.) était le vainqueur ; il détenait l’avantage et n’aurait retiré aucun bénéfice personnel de la conversion de Malik bin Auf, dont il n’était d’ailleurs pas responsable. C’est uniquement par miséricorde qu’il lui envoya une invitation à accepter l’Islam. L’histoire montre également que Malik penchait déjà intérieurement vers l’Islam. Il saisit donc l’occasion pour embrasser la foi, et le Saint Prophète (s.a.w.) honora sa promesse. À cette occasion, Malik bin Auf composa des vers dans lesquels il affirma n’avoir jamais vu ni entendu parler d’un homme aussi noble et honorable que le prophète Mohammad (s.a.w.).
Sa Sainteté (a.b.a.) a indiqué que ceci clôturait les incidents relatifs à la bataille de Hounain. Il a ajouté qu’il évoquerait d’autres expéditions ultérieurement.
Prières Funéraires
Sa Sainteté (a.b.a.) a annoncé qu’il dirigerait la prière funéraire des personnes suivantes.
Dr Laiq Ahmad Farrukh
Le Dr Laiq Ahmad Farrukh, originaire du Canada, a consacré de nombreuses années de sa vie à un service dévoué en Afrique. Il laisse derrière lui son épouse, un fils et deux filles. Au Ghana, le Dr Laiq traita des cas médicaux particulièrement complexes et réussit de nombreuses interventions chirurgicales, souvent contre toute attente, comme ce fut le cas pour une hernie incarcérée. Son fils témoigne qu’il était d’une nature discrète, assidu à la prière, et menait une existence empreinte de patience et de constance. Il a également servi en Gambie, affrontant de nombreuses difficultés sans jamais se plaindre. Lors de sa visite en Gambie, le Quatrième Calife (r.h.) se rendit chez le Dr Laiq. Bien qu’aucune chaise ne fût disponible dans sa demeure, le Quatrième Calife (r.h.) déclara qu’il partagerait son repas avec lui. Une fois, alors qu’il se trouvait à Lahore, le Dr Laiq ressentit une chute de sa tension artérielle et crut sa fin imminente. Cependant, il entendit une voix lui signifier que son heure n’était pas encore venue et qu’elle surviendrait au Canada. Cette prédiction se réalisa de nombreuses années plus tard.
Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré qu’il se trouvait lui-même au Ghana à l’époque où le Dr Laiq y servait, et qu’il avait pu constater sa grande bonté, son humilité et son dévouement au service d’autrui. Lui et son épouse faisaient preuve d’une hospitalité exemplaire. Il possédait de nombreuses qualités rares et précieuses. Peu lui importait qu’il fît jour ou nuit : sa seule préoccupation était d’aider autrui, et il le faisait sans bénéficier du confort moderne, souvent dans des conditions extrêmement difficiles. Sa Sainteté (a.b.a.) a prié qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde, élève son rang, et qu’Il protège son épouse et ses enfants, leur accordant patience et constance.
Hameed Ahmad Ghauri
Hameed Ahmad Ghauri, originaire de Hyderabad en Inde, laisse derrière lui son épouse, une fille et quatre fils, tous engagés au service de la Communauté à divers titres. Il observait assidûment les prières et les jeûnes, et avait accompli le Hajj ainsi que la Oumra. Il se montrait obéissant au Califat dans tous les domaines et se tenait au premier rang pour offrir des sacrifices financiers. Très attentionné envers sa famille et ses proches, il témoignait également d’un profond respect envers les dévots de la communauté. Il a servi la Communauté au niveau local dans diverses fonctions. Sa Sainteté (a.b.a.) a prié qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde. Son fils, actuellement en service en Albanie, n’a pu assister aux funérailles de son père ; qu’Allah lui accorde patience et fermeté. Résumé préparé par La Revue des Religions.









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