Santé

Épreuves et afflictions

La réaction face aux aléas de la vie est la principale différence entre ceux qui en sortent gagnants et ceux qui sombrent dans le désespoir, explique Bashir Ahmad Orchard.

Le Saint Coran déclare : « Et certainement Nous vous éprouverons en vous affligeant un peu de crainte, de faim, de pertes de biens et de vies, et de récoltes, mais annonce la bonne nouvelle à ceux qui persévèrent patiemment, qui, quand un malheur les frappe, disent : ‘Assurément, nous appartenons à Allah, et certainement c’est vers Lui que nous retournerons.’ Ce sont ceux-là qui reçoivent les bénédictions de leur Seigneur et aussi la miséricorde et ce sont ceux-là qui sont bien guidés. »1

Comment vivre en paix et en sérénité en ce monde quand on est accablé de souffrances ou de malheurs à chaque tournant de la vie ? Les versets du Saint Coran cités ci-dessus enseignent que pareilles situations sont, en réalité, des bénédictions car elles nous offrent l’opportunité de prouver l’étendue de notre foi en Dieu et notre force de caractère. En outre, si une personne les confronte avec patience et courage, elle obtiendra la récompense d’Allah ici-bas et dans l’Au-delà. Dieu affirme aussi dans le Saint Coran :

« Et Nous vous éprouverons assurément jusqu’à ce que Nous distinguions ceux d’entre vous qui sont les véritables combattants pour la cause d’Allah, et ceux qui sont endurants. Et par le moyen d’épreuves, Nous rendrons manifestes les faits exacts vous concernant. »2 

«… en vérité, les endurants auront leur récompense sans mesure. »3 

Dieu indique clairement dans le Saint Coran que l’existence humaine n’est pas facile : « Nous avons assurément créé l’homme pour mener une vie de dur labeur. »4  L’on ne doit jamais se plaindre ou perdre espoir face aux épreuves ou aux privations, car ceci est preuve de faiblesse et d’ingratitude envers Allah. 

Le Prophète Mohammadsa affirme que l’existence de ceux et celles doués de compréhension est comblée de bénédictions : « La vie d’un musulman est toujours remplie de bien et seul le véritable musulman le ressent : s’il rencontre du succès, il est reconnaissant envers Dieu et, en retour, il reçoit davantage de faveurs divines. S’il est accablé de souffrances et de malheurs, il les endure patiemment, méritant de nouveau les faveurs de Dieu. »

Le deuxième Califera de la communauté Ahmadiyya explique : « Les fardeaux ne le sont pas toujours. Napoleon Hill – célèbre écrivain américain et auteur de plusieurs ouvrages intéressants – soutient que derrière chaque adversité se dissimule un avantage équivalent ou plus grand. Cette vérité est attestée par le Saint Coran et le Saint Prophètesa. L’écrivain ajoute d’ailleurs : « Je suis reconnaissant pour les épreuves que j’ai subies. Elles m’ont enseigné la tolérance, la sympathie, le contrôle de soi, la persévérance et d’autres vertus jusqu’ici ignorées. »

Helen Keller a subi des tourments impossibles à imaginer. Elle devint sourde, muette et aveugle à l’âge de dix-neuf mois. Son comportement était presque inhumain jusqu’au jour où un professeur brillant l’enseigna, à travers le sens du toucher, à émettre des sons et finalement à parler. Elle apprit à lire le braille par le toucher et fit même des études universitaires dans lesquelles elle excella. 

Elle voyagea dans le monde, prononça des discours, et écrivit plusieurs ouvrages dans un anglais des plus éloquents. Elle accomplit de grands exploits en dépit de sa surdité et de sa cécité. Elle avait la joie de vivre, elle était reconnaissante pour les faveurs qu’elle obtint. Elle fut saluée par tous ceux et celles qu’elle connut. Elle était un exemple vivant et témoigna qu’en tout malheur se trouvent des avantages et des bénédictions. Elle fut une source d’inspiration pour d’innombrables malades et elle le sera encore pour les générations à venir. Elle vécut une vie remplie de succès en dépit de ses terribles handicaps. Même si elle est aujourd’hui décédée, son nom sera gravé en lettres d’or dans l’histoire, à tout jamais.

Charles Darwin – scientifique et auteur de « L’origine des espèces » affirme, en faisant référence à ses maladies : « Si je n’étais pas aussi souffrant, je n’aurais pas pu accomplir tout ce travail. »

Le Saint Coran préconise la patience en période d’adversité et d’éviter le désespoir et la frustration. C’est à ce prix que l’on goûtera au doux plaisir du paradis au beau milieu des tourments de la vie. Les malheurs sont inévitables : apprenez à les endurer et à réagir positivement. C’est l’une des batailles les plus importantes de la vie et cherchez-y la victoire. Ne baissez pas les bras face aux adversités, mais au contraire, maintenez votre calme et démontrez votre force de caractère au cours des nuits les plus sombres comme vous l’auriez fait pendant les journées les plus ensoleillées.

Accueillez toute adversité comme une épreuve et une opportunité pour démontrer une attitude positive. La réaction négative face à un problème, et non pas le problème lui-même, engendre inquiétude et colère chez le concerné, même si l’incident est mineur. Prenons l’exemple de deux personnes face à une difficulté similaire. L’une en est brisée et l’autre garde son calme. Leurs soucis sont identiques mais leurs réactions contraires ont pour cause leurs attitudes différentes et non pas la difficulté elle-même. Quand on remplace une mauvaise humeur par une bonne, les ennuis semblent disparaître. Cultivez la patience et cherchez le bien en toutes circonstances. Allah affirme que nul n’échappera aux épreuves et aux malheurs. L’on doit s’y attendre : quand ils frappent à la porte l’on doit en tirer le meilleur parti, sans se plaindre, sans broncher.

Adapté de Guideposts, The Review of Religions, février 1988.


À propos de l’auteur

Bashir Ahmad Orchard (1920-2002) était un Anglais converti à l’Ahmadiyya et le premier missionnaire musulman ahmadi européen. Il a aussi occupé le poste de rédacteur en chef de The Review of Religions.


Bibliographie et références

  1. Le Saint Coran, chapitre 2, versets 156 à 158
  2. Le Saint Coran, chapitre 47, verset 32
  3. Le Saint Coran, chapitre 39, verset 11
  4. Le Saint Coran, chapitre 90, verset 5
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