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Comment sera élu le prochain pape ?

Le processus d’élection du nouveau pape selon la tradition catholique.

Traduit par Basharat Taujoo

« Tout au long de sa vie, le pape François s’est attaché à servir les pauvres et les plus vulnérables, faisant preuve d’une profonde compassion envers celles et ceux qui souffrent des ravages de la guerre, de la persécution et de l’injustice. »

Ce sont-là les paroles de Hazrat Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.), cinquième Calife et chef spirituel de la communauté musulmane Ahmadiyya, qui a exprimé ses condoléances à l’occasion du décès du pape François.

Hazrat Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.) a également déclaré :

« Il était un homme de compassion, d’humilité et de foi qui s’efforçait de construire des ponts entre les personnes de confessions et de croyances différentes. »

Le déces du chef de la plus grande communauté chrétienne au monde, à la tête de l’une des plus anciennes institutions internationales regroupant plus d’un milliard de baptisés, marque un tournant majeur pour les catholiques du monde entier — tout comme les événements à venir.

Depuis la mort du pape, le film primé Conclave, sorti tout juste l’an dernier et consacré au processus d’élection pontificale, connaît un regain d’intérêt. À chaque décès d’un pape, les préparatifs en vue de la désignation de son successeur sont immédiatement enclenchés. Le conclave — du latin signifiant « avec une clé », dénotant une chambre verrouillée — est une réunion secrète qui se tient dans la chapelle Sixtine, au Vatican. S’y rassemblent les cardinaux, membres du plus haut rang du clergé catholique, à qui revient la responsabilité d’élire le nouveau souverain pontife.

L’attention se tourne maintenant vers le véritable conclave qui s’est ouvert le 7 mai 2025. Le Collège des cardinaux est désormais séquestré et tenu de ne communiquer avec aucune personne extérieure au processus.

Le conclave débute par une messe solennelle, suivie d’une procession des cardinaux vers la chapelle Sixtine. Là, ils prêtent serment de garder le secret absolu sur la procédure à venir, avant que les portes ne soient scellées. Entourés des fresques majestueuses de Michel-Ange, maître de la Renaissance, notamment Le Jugement dernier — qui illustre la seconde venue du Christ et le verdict final à la fin des temps —, les cardinaux sont vivement rappelés à l’ampleur de leur mission et à leur responsabilité ultime devant Dieu. Entre-temps, les gens se rassembleront sur la place Saint-Pierre unis dans la prière et dans l’attente du résultat.

Tout catholique baptisé peut être candidat à la papauté. Généralement, le choix se porte sur un membre du Collège des cardinaux, et jusqu’à présent la plupart des papes ont été européens : sur les 266 papes choisis, 217 étaient originaires d’Italie. Le pape François, de nationalité argentine, est le premier pontife issu d’Amérique latine et de l’hémisphère sud. Cette année, plus de la moitié des 135 cardinaux autorisés à voter sont originaires de pays non européens. Tous doivent être âgés de moins de 80 ans.

Les cardinaux votent sur un bulletin en papier sur lequel est inscrit en latin « J’élis le Souverain Pontife ». Ils ne peuvent pas se proposer eux-mêmes. Une fois pliés, les bulletins sont déposés dans un calice puis chaque vote est énoncé à haute voix par l’un des trois scrutateurs et dûment comptabilisés. Tous les bulletins de vote sont ensuite brûlés dans le poêle de la chapelle avec l’ajout de produits chimiques produisant une fumée noire en cas d’élection infructueuse ou une fumée blanche pour annoncer qu’un nouveau pape a été élu. Cette fumée s’élève par une cheminée, bien visible de la foule rassemblée sur la place Saint-Pierre.

Pour qu’un nouveau pape soit élu, il faut une majorité des deux tiers. Tant que ce seuil n’est pas atteint, plusieurs scrutins peuvent avoir lieu chaque jour. Si aucune décision n’est prise après trois jours, les cardinaux peuvent se retirer pour un temps de prière et de réflexion. Si aucune décision n’est prise après 33 tours de scrutin, un second tour est organisé entre les deux candidats ayant obtenu le plus de voix.

Certains conclaves ont duré des semaines voire des mois. Toutefois, grâce à quelques ajustements dans les règles au fil du temps, la durée moyenne des conclaves depuis le début du 20e siècle a été réduite à trois jours. Les élections du pape François et de son prédécesseur Benoît XVI ont toutes deux duré deux jours.

Une fois élu, le pape doit officiellement accepter sa fonction devant le Collège des cardinaux. Chaque cardinal s’approche de lui un par un pour lui prêter serment d’allégeance. Selon la tradition, il peut également indiquer le nom papal qu’il préfère adopter, généralement celui d’un prédécesseur qu’ils ont admiré ou d’un saint vénéré. Le pape François a choisi de porter le nom de saint François d’Assise, connu pour son engagement envers les pauvres et qu’il a décrit comme « l’homme de la pauvreté, l’homme de la paix, l’homme qui aime et protège la création ». Il doit également choisir sa tenue papale, qui symbolise la façon dont il conçoit son rôle (le pape François a opté pour une simple soutane blanche et a refusé de porter la chape rouge à hermines). Il reçoit également un zucchetto (calotte) et des chaussures rouges. Trois ensembles de vêtements de tailles différentes auront été confectionnés à l’avance par les tailleurs du Vatican.

Ensuite, le doyen des cardinaux annoncera au public : « Je vous annonce avec une grande joie : nous avons un pape ». Le pontife fera alors sa première apparition sur un balcon surplombant la place Saint-Pierre et sera vu pour la première fois par le monde entier.

La défense de la paix, de l’égalité et de la justice par le pape François, inspirée par l’exemple et les enseignements de Jésus, sera considérée comme son plus grand service et son plus précieux héritage. Nombreux sont ceux qui prieront pour que son successeur poursuive sur la même lancée.

À propos de l’auteur : Waqar Ahmad Ahmedi est directeur des études religieuses dans une école de Godalming, dans le Surrey, au Royaume-Uni. Il est également membre du comité de rédaction de la revue The Review of Religions.

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