Abdul Sattar Khan
Par une journée du mois d’avril 2014 M. David Gonzalez de la communauté musulmane Ahmadiyya du Guatemala a reçu un message vidéo sur des musulmans mexicains vivant dans le district de San Cristóbal de las Casas au Chiapas, à environs 500 km au nord de Guatemala City. Ils disposaient de leur propre mosquée et de leur Imam, nommé Ibrahim.
M. David Gonzalez a pu obtenir le numéro de téléphone de celui-ci auprès d’un architecte ayant travaillé sur la construction d’une mosquée. Après une conversation d’une heure au téléphone et lui ayant présenté brièvement la communauté musulmane Ahmadiyya, M. David a compris que l’Imam Ibrahim était noble de caractère et n’affichait aucune opposition contre l’Ahmadiyya. Il savait que l’Islam est une religion de paix et que les musulmans sont tous frères. Il a accepté l’invitation de se rendre à la Mission Ahmadiyya du Guatemala et accompagné d’un autre membre de sa communauté.
Le Guatemala à un taux de criminalité élevé lié au trafic de la drogue et aux gangs. L’Imam Ibrahim était donc naturellement inquiet de traverser la frontière pour y rencontrer de parfaits inconnus. Il raconte : « En prenant l’avion [du Mexique] nous nous sommes dits que nous avions peut-être commis une grave erreur en acceptant cette invitation. C’était peut-être un guet-apens. Nous connaissions en fait très peu la communauté Ahmadiyya et nous nous sommes préparés à faire face à toute situation désagréable. Nous avons passé les huit heures du voyage en avion à prier. Nous avons atterri à l’aéroport de Guatemala City à 23.00 heures où M. David était présent pour nous recevoir. Il était un jeune homme fort et grand et nous avions tout deux l’air faible devant lui, ce qui nous rendait encore plus inquiets. Notre hôte nous a ensuite conduits à la voiture, garée dans un coin sombre, au lieu du parking de l’aéroport. Dans la voiture, se trouvait un autre jeune homme. Pris de doutes nous avons commencé à réfléchir à la manière dont nous allions nous défendre si ces deux étrangers robustes avaient l’intention de nous faire du mal ou de nous voler.
Le voyage jusqu’à la mission Ahmadiyya nous a semblé long. De temps en temps, nous demandions combien de temps il nous restait avant d’y arriver. Puis, tout à coup, nous avons remarqué que notre voiture passait devant un panneau indiquant « la fin de Guatemala City ». À ce stade, nous étions vraiment nerveux et anxieux car nous n’avions aucune idée où partions. À chaque fois que nous nous renseignions, nous obtenions la même réponse : « Ne vous inquiétez pas, nous y arriverons bientôt là ! ». Finalement, nous avons vu au loin le minaret blanc de la mosquée Bait-ul-Awwal de la communauté musulmane Ahmadiyya du Guatemala.
Après le dîner, ils nous ont fourni deux chambres séparées. Mais nous avons prudemment refusé car nous pensions qu’en nous séparant, il serait plus facile pour eux de nous voler et de nous faire du mal. Nous sommes restés tous les deux dans la même chambre et, tant bien que mal, la nuit a passé et c’était l’heure de la prière du matin. Après la prière d’Al-Fajr, nous avons rencontré le missionnaire et nous étions plus à l’aise. Nous avons compris que nous n’étions pas danger. »
Les invités sont restés à la mission pendant une semaine et sont retournés au Chiapas après avoir obtenu des informations détaillées sur la communauté musulmane Ahmadiyya. Nous sommes restés en contact et avons échangé de la littérature. J’ai écrit à Sa Sainteté Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.) pour lui demander la permission de visiter le Chiapas.
Avec son aval et ses prières, Monsieur David Gonzalez et moi-même sommes arrivés à San Cristóbal de las Casas pour une visite d’une semaine le 8 juin 2014. J’ai eu l’opportunité bénie de diriger les prières de Maghrib et d’Isha dans la mosquée locale et j’ai transmis le message d’Ahmadiyya aux fidèles présents.
Ensuite l’Imam Ibrahim nous a emmenés chez lui pour dîner et la discussion sur l’Ahmadiyya s’est poursuivi.
Le vendredi approchait et je craignais que si l’Imam Sahib dirigeait les prières du vendredi, nous ne pourrions pas prier derrière lui car il n’avait pas encore accepté Mirza Ghulam Ahmad (a.s.), le Messie promis et l’Imam Mahdi. Nous serions-là donc dans une situation embarrassante. J’ai demandé l’aide d’Allah en priant sincèrement. Vers 10 heures du matin, le vendredi, j’ai reçu un appel de l’Imam Ibrahim, qui m’a demandé de diriger la prière du vendredi car il avait été retenu.
J’ai donc prononcé le sermon du vendredi sur la « Véracité du Messie promis et de l’Imam Mahdi (a.s.) ». Pendant ce sermon, je pouvais voir des larmes couler des yeux de l’auditoire. Par la suite, ils ont posé de nombreuses questions, car ils avaient développé une aversion pour les croyances du soufisme, telles que l’abrogation supposée des versets du Saint Coran et la croyance que Jésus (a.s.) est vivant au ciel, etc. Après avoir reçu leurs réponses, ils savaient qu’ils avaient trouvé le véritable Islam. Le même jour, l’Imam Ibrahim avait organisé un dîner chez lui où ses proches étaient présents. Dieu avait ouvert leurs cœurs à la vérité et 14 personnes ont accepté l’Ahmadiyya cette nuit-là. Alhamdulillah !
Nous sommes rentrés le lendemain.
Par la suite, l’Imam Ibrahim a transmis le message de l’Ahmadiyya à un plus grand nombre de ses disciples : suite à son influence et parce qu’ils le savaient digne de confiance, 46 autres individus sont entrés dans le giron de l’Ahmadiyya. Alhamdulillah !
En août 2014, une délégation de trois membres est arrivée au Guatemala en provenance du Chiapas pour une semaine afin d’acquérir des connaissances religieuses. La même année, Sa Sainteté Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.) a permis à l’Imam Ibrahim et à son adjoint d’assister à la convention annuelle de la communauté musulmane Ahmadiyya au Royaume-Uni. La rencontre avec Sa Sainteté (a.b.a.) et les bénédictions de la convention annuelle les ont renforcés dans leur foi et leur conviction. Sa Sainteté (a.b.a.) a très gracieusement nommé l’Imam Ibrahim comme Mo’allim [enseignant] au Chiapas, et son fils Ismail a dédié sa vie à la communauté et suit sa formation à la Jamia Ahmadiyya du Canada (institut de langues modernes et de théologie).
Ismail relate : « Nous avions tant de questions, en particulier sur Jésus (a.s.). Seule la communauté musulmane Ahmadiyya nous a présenté des réponses. J’ai décidé de rejoindre la Jamia Ahmadiyya car je souhaitais mémoriser le Saint Coran et l’enseigner aux enfants depuis longtemps. L’Ahmadiyya m’a donné l’occasion non seulement de réaliser ce désir mais aussi d’accroître mes connaissances religieuses. Nos vies ont changé positivement et les habitants du Chiapas sont si heureux d’avoir pris cette décision. Nous ressentons tous la bénédiction de faire partie d’une communauté uni sous un Calife qui nous guide et prie pour nous tous. Quelle plus grande bénédiction de plus ? Je prie pour le progrès de la communauté musulmane Ahmadiyya dans le monde entier afin d’autres puissent profiter de cette grande bénédiction. »
À propos : Abdul Sattar Khan est un Imam de la communauté musulmane Ahmadiyya qui a servi au Guatemala pendant 13 ans. Il est actuellement en poste en Colombie, au Costa Rica, au Pérou et à Cuba.
Commentaires récents