Par Inès Rea
#L’école est un lieu propice aux apprentissages et à la vie sociale. En ce temps de pandémie qui dure maintenant depuis plus d’un an, l’école a été maintes fois remise en cause. Le premier confinement en France qui a débuté au mois de mars 2020 a entraîné la fermeture des établissements scolaires, laissant des conséquences difficiles à réparer au niveau social et dans les apprentissages.
Conséquences chez les plus jeunes enfants
En tant qu’enseignante dans le 1er degré, je constate les effets directs de la fermeture des écoles qui perdurent jusqu’à maintenant. Dans un premier temps, les plus jeunes, inscrits en petite section de maternelle, qui ont énormément de difficultés à s’adapter au monde qu’est l’école, à le comprendre et à s’y accommoder. Les impacts se ressentent à travers leurs comportements, souvent en décalage avec les attentes de l’école. Des enseignants en maternelle ont été obligés de recourir à une analyse par des psychologues scolaires au sein de certaines classes avant de constater qu’il avait été question des conséquences directes de la coupure liée au confinement.
Au niveau des apprentissages, il en est de même : des retards énormes sont constatés par nombre d’enseignants qui regrettent le confinement et la fermeture des écoles forcée. Cependant, n’ayant pas le choix, il relève de leur mission de réparer les lacunes et de faire avancer leurs élèves. D’ailleurs, chez les plus petits, le retard dans l’apprentissage de la langue est un point important à ne pas négliger. Nous constatons d’ailleurs un écart immense de langue entre les enfants faisant leur rentrée en moyenne section et ayant raté les cinq derniers mois d’école de l’année 2020.
Classe charnière de la classe préparatoire (CP) : nombreux retards
Les écarts se font aussi ressentir au niveau de la classe charnière du CP : de nombreux élèves, qui sont rentrés en classe de CE1 à la rentrée 2020, avaient encore énormément de difficultés en lecture et en écriture. Ces conséquences ont un impact dans les apprentissages et renforcent donc, encore un peu plus, les inégalités à l’école. En effet, les enfants issus de familles en difficultés sont les plus touchés par les impacts du confinement, ce qui les fragilisent encore plus. Par ailleurs, en cette période de pandémie, il est aussi important de parler de certains parents de jeunes enfants forcés de travailler en télétravail et scotchant leurs enfants devant la télévision toute la journée. Les conséquences sont aussi gravissimes tant au niveau des apprentissages (développement de la motricité corporelle, motricité fine, du lexique…) qu’au niveau physiologique.
Effets de la pandémie dans la vie sociale des élèves
Parlons maintenant des impacts sur la vie sociale des enfants. Il est drôle (ou non !) de constater que les enfants adorent désormais venir à l’école pour une chose essentielle : retrouver leurs amis. Le manque de vie sociale et l’isolement parfois trop intense se font ressentir et les élèves ressentent un besoin énorme d’échanger, communiquer et jouer les uns avec les autres. Bien évidemment, l’enseignement à distance s’efforce tout de même à maintenir les liens sociaux entre les élèves et cela fait partie intégrante de leur éducation. Ainsi, en tant qu’enseignants, nous mettons un point d’honneur à ce que nos élèves retrouvent, au sein de leur école, leur vie sociale tant manquée.
Port du masque : une grande gêne
Il faut aussi appuyer sur les constats liés au port du masque pour les enfants : en effet, le masque étant obligatoire à partir de la classe de CP, il trouble fortement les élèves en classe. D’abord, il est extrêmement désagréable pour les enfants de l’avoir 9 h par jour sur le nez ! Bien qu’il soit nécessaire de le porter, il est en réalité générateur d’anxiété, parfois de peur d’être « contaminé » au sein de l’école. Ce facteur est important et il est à prendre en compte dans le bien-être des élèves en classe.
L’école qui était donc un lieu relevant de la sécurité pour les enfants, devient un endroit où la peur et l’insécurité sanitaire prédominent. La pandémie a eu des effets désastreux à l’école qui prendront du temps à réparer : il est encore plus nécessaire que les parents et les équipes pédagogiques travaillent ensemble, à l’unisson, afin de soutenir et de faire grandir les acteurs les plus importants de l’école : nos enfants.
Actuellement professeure des écoles dans le 1er degré, Inès Réa encadre une classe de CE1-CE2 dans le Val d’Oise. Inès Réa est également maman d’un enfant de 3 ans, scolarisé en petite section de maternelle. C’est à travers ce double regard, à la fois en tant qu’enseignante et maman qu’elle dit avoir écrit cet article.
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