Education

Éducation parentale et psychologie de l’enfant : une perspective islamique

Une mère accompangnée de ses deux enfants
La tâche d'un parent est primordial. L'Islam met l'accent sur l'éducation des enfants dès leur jeune âge.
La relation entre parents et enfants est l’un des défis majeurs du monde moderne. L’Islam présente des principes fondamentaux et immuables de la parentalité permettant à l’enfant de s’épanouir physiquement et mentalement.

La relation entre parents et enfants est l’un des défis majeurs du monde moderne. L’Islam présente des principes fondamentaux et immuables de la parentalité permettant à l’enfant de s’épanouir physiquement et mentalement.

Les gouvernements, les institutions, les autorités et le peuple de chaque pays définissent des règles destinées à protéger la société. Sans ces principes les êtres humains perdraient les repères et le sens moral, et la société sombrerait dans l’anarchie et le chaos.

En effet, nos enfants et les générations futures seront les leaders de demain. Leur éducation est une question de la plus haute importance pour déterminer si nous pouvons maintenir une société pacifique, respectueuse et disciplinée.

La parentalité est le facteur le plus important du développement psychologique de l’enfant. Sa compréhension du milieu dans lequel il grandit contribue à son développement affectif, physique, social et intellectuel. Ces facteurs clés indiquent si l’enfant sera un adulte responsable et heureux. Ainsi, une parentalité positive est essentielle pour protéger les sociétés futures et favoriser la paix à la maison et dans la société.

Bien qu’il existe des similitudes dans la parentalité à l’échelle mondiale, les styles diffèrent d’une culture à l’autre. Ils tiennent compte de divers facteurs tels que l’environnement physique et social de l’enfant, les coutumes et les pratiques de la garde des enfants, ainsi que le sens de responsabilité des parents ou des tuteurs. Quelles que soient les stratégies parentales, les enseignements islamiques relatifs à ce devoir sont holistiques et universels : ils ne concernent pas uniquement les parents musulmans.

Rôle crucial des parents

Le développement infantile – une discipline assez récente – est une combinaison d’études en psychologie, santé, sociologie et éducation permettant aux parents et aux professionnels d’observer les étapes de la croissance de l’enfant jusqu’à l’âge adulte. Les domaines clés sont : le développement physique et cognitif, le développement de la communication et du langage, le développement personnel, social et émotionnel.

Les parents jouent un rôle vital en tant que premiers et principaux enseignants. Lillian Katz, professeure en éducation de la petite enfance de l’Université de l’Illinois, décrit quatre domaines importants de l’apprentissage qui sont fortement influencés par les parents : les compétences, les connaissances, les attitudes vis-à-vis de l’apprentissage et les sentiments acquis.

Les études sur le développement de l’enfant sont récents. Or, ces faits ainsi que bien d’autres relatifs au développement infantile ont été révélés il y a 1 400 ans auparavant et transmis par le Saint Coran. Les principes coraniques sont fondés sur les exigences de la nature humaine et ont été révélés par Dieu à une époque où la recherche scientifique, psychologique ou médicale était inexistante. Dieu déclare : « Et Nous t’avons révélé le Livre pour tout expliquer, et un guide, et une miséricorde, et une bonne nouvelle à ceux qui se soumettent à Allāh. »

Se préparer à la parentalité

En prévision de la grossesse, le couple tente de se maintenir en bonne santé, car « les meilleurs soins prénataux commencent bien avant la conception. »

L’islam enseigne que les efforts parentaux doivent avant tout commencer par des supplications à Dieu et nous conseille de prier pour une progéniture pure et juste : « Mon Seigneur, accorde-moi de Ta part une descendance pure ; assurément, Tu es Celui Qui entend les prières. »

Les parents croyants prient : « Notre Seigneur accorde-nous de nos femmes et de nos enfants la joie de nos yeux, et fais de chacun d’entre nous un leader pour les gens pieux. »

Le fondateur de la communauté musulmane Ahmadiyya et Messie Promis, Hazrat Mirza Ghulam Ahmadas explique son application de ce principe : « Certaines supplications font partie de ma routine quotidienne. Je prie pour que Dieu me permette d’accomplir les actions manifestant Son honneur et Sa grandeur et qu’Il me rende entièrement résigné à Sa volonté. Ensuite, je prie pour ma femme pour qu’Il m’accorde des enfants à travers elle, qui pourraient s’avérer être le délice de mes yeux et qui mèneraient leur vie en accord avec la volonté de Dieu. Ensuite, je prie pour mes enfants afin que Dieu puisse en faire des serviteurs de Sa religion. »

La conception et la grossesse selon le Coran

Le Saint Coran évoque les étapes du développement de l’embryon et du fœtus : « Puis Nous avons façonné le sperme en un caillot adhérent ; puis Nous avons façonné le caillot adhérent en une boule informe ; puis de cette boule informe Nous avons façonné des os ; puis Nous avons revêtu les os de chair ; puis Nous l’avons développé en une autre création. Aussi, Béni est Allāh, le Meilleur des Créateurs ! »

Ceci est une analyse fascinante de ce verset : « Le Coran décrit ici les différentes étapes de la croissance de l’homme et établit ainsi un parallèle remarquable entre son épanouissement physique et spirituel. Omettant les détails biologiques, le Coran décrit ce processus dans un langage clair et compréhensible que les découvertes biologiques ne contredisent pas. Les mots « nous avons créé l’homme à partir d’un extrait d’argile » mentionnent le processus de la création de l’homme depuis le stade élémentaire. Les constituants inorganiques de la terre sont convertis en nutriments grâce à un processus subtil. « Nous avons revêtu les os de chair » évoque la fin de croissance physique de l’embryon. Les mots « Nous l’avons ensuite développé en une autre création » indiquent que l’âme n’est pas importée de l’extérieur, mais se développe dans le corps au fur et à mesure qu’il se forme dans l’utérus. Les processus par lesquels l’embryon passe au cours de son développement dans l’utérus distillent du corps une essence délicate appelée âme. Le cœur commence à fonctionner dès que la relation entre le corps et l’âme est établie. L’âme possède alors une existence distincte du corps qui lui sert désormais de réceptacle. »

Le Saint Coran dit aussi : « Et Nous avons enjoint à l’homme la bienveillance envers ses parents. Sa mère le porte avec douleur, et le met au monde avec douleur. Et sa gestation et son sevrage durent trente mois, jusqu’à ce qu’étant arrivé à sa pleine maturité, et ayant atteint l’âge de quarante ans, il prie : « Mon Seigneur, donne-moi la capacité d’être reconnaissant pour Ta grâce que Tu m’as accordée, ainsi qu’à mes parents, et de faire de telles bonnes œuvres qui Te plaisent. Et rends mes descendants pieux pour moi. Je me tourne certainement vers Toi avec repentir ; et, en vérité, je suis de ceux qui se soumettent à Toi. »

Selon le verset 15 du chapitre 31 du Coran le sevrage d’un enfant dure deux ans, mais dans ce verset, la période combinée de la grossesse et de l’allaitement est fixée à trente mois, ce qui laisse six mois comme période de gestation ; et cela semble être la période pendant laquelle une femme enceinte ressent le fardeau de la grossesse. Ceci lui est perceptible à partir du quatrième mois.

Lors de la grossesse de nombreux facteurs affectent le développement de l’enfant. Penelope Leach, psychologue spécialisée dans le développement de l’enfant, déclare : « La joie en général et la bonne humeur affectent l’environnement dans lequel l’utérus fournit au bébé des messages hormonaux et chimiques. En fait, les bébés dans l’utérus peuvent être affectés de manière permanente par leur état émotionnel. Des générations de femmes à travers le monde entier évoquent des bébés influencés par leur humeur […] La grossesse la moins stressante possible est donc le droit de la mère et le devoir du père, car ceci est une obligation envers leur enfant. »

D’où la raison pour laquelle l’Islam impose au père la responsabilité de subvenir aux besoins de l’enfant et de la mère et de prendre dûment soin de cette dernière durant la grossesse.

Communication avec l’enfant durant la grossesse et après la naissance

La science démontre que « les bébés peuvent entendre durant la grossesse et réagir avec plaisir après leur naissance aux sons qu’ils avaient entendu antérieurement. »

L’Islam encourage la future mère de réciter souvent le Coran durant la grossesse. Beaucoup de mères musulmanes auront constaté qu’ayant récité le Saint Coran durant la grossesse, leurs bébés sont apaisés et attirés vers elles quand elles le récitent après leur naissance. D’ailleurs, le Saint Prophète Mohammadsa déclare que l’Adhan (l’appel à la prière) doit être récité à l’oreille droite et l’Iqama (l’appel abrégé à la prière) à l’oreille gauche de l’enfant après sa naissance.

Le deuxième Calife de la communauté musulmane Ahmadiyya, Hazrat Mirza Bashir-ud-din Mahmoud Ahmadra (1889-1965) explique à ce propos : « L’Islam a exposé cette grande vérité établissant que l’éducation de l’enfant doit commencer bien avant sa naissance […] La première étape consiste à réciter l’Adhan [l’appel à la prière] à l’oreille de l’enfant à sa naissance.

Ne croyez pas qu’il s’agit d’une incantation magique. Les mots et les sens de l’Adhan pénètrent l’esprit de l’enfant. Ceci rappelle aux parents qu’ils sont responsables de la vie et de l’éducation du nouveau-né. Cette tâche débute dès la naissance. Outre l’Adhan, le Saint Prophète Mohammadsa conseille l’apprentissage de bonnes manières aux enfants. »

Nourrir les enfants

Le Saint Coran nous explique comment nourrir et soigner les enfants dès leur naissance, tout en soulignant le devoir parental du père.

«Et les mères doivent allaiter leurs enfants pendant deux années entières ; voilà la règle pour ceux qui désirent compléter le temps d’allaitement. Et l’homme à qui l’enfant appartient est responsable de nourrir et de vêtir les mères selon l’usage. Personne n’est chargé au-delà de ses possibilités. »

« Cela signifie que l’allaitement devra durer au maximum deux ans. Mais il est permis de l’interrompre avant la fin de cette période avec l’accord du père et de la mère. Le verset implique également que le sevrage de l’enfant ne doit pas débuter avant la fin des deux ans sans le consentement de la mère. »

Les scientifiques confirment les avantages du lait maternel. Penelope Leach nous informe : « L’allaitement maternel est sans nul doute meilleur pour votre bébé que le biberon. Les avantages commencent dès le premier jour et durent des années, probablement même toute la vie […] Les avantages scientifiquement prouvés du lait maternel sont si nombreux qu’il est étonnant que toutes celles qui peuvent allaiter ne le font pas. Le lait maternel est adapté à votre bébé : il transmet des anticorps de la mère à l’enfant et tout ce dont il a besoin que ce soit ce matin, ou le mois prochain ou encore l’année prochaine […] Il contient des bactéries bénéfiques pour son tube digestif et ainsi que des matières grasses essentielles. En fait, on estime que le lait maternel contient au moins 400 nutriments qui ne sont disponibles dans nulle formule alimentaire. »

La croissance, le comportement et le développement des enfants peuvent être affectés par leur régime alimentaire. Une alimentation équilibrée aidera les enfants à maintenir une bonne santé et à grandir sainement. Certains enfants peuvent manquer de nutriments : cela peut affecter leur concentration et leur comportement.

En ce qui concerne la nourriture et l’alimentation, le Coran nous enseigne : « Ô vous qui croyez, mangez de ces bonnes choses que Nous vous avons accordées comme provision, et soyez reconnaissants envers Allāh, si c’est Lui que vous adorez. »

Compétences parentales

La parentalité peut être très difficile, mais il est important de se rappeler qu’aucun style particulier ne réussit pour tout le monde. La parentalité comprend des stratégies clés telles que :

Le développement des habitudes dès la naissance

Une nutrition saine

Le bien-être général et l’éducation de l’enfant

Une communication claire et cohérente

La gestion du comportement

L’encouragement et la responsabilisation

La responsabilité parentale

La protection de l’enfant contre le mal

La sensibilisation de l’enfant quant aux conséquences de ses actes

Enseigner aux enfants la responsabilité et le respect

Fixer des limites

Fournir un foyer stable

Passer du temps de qualité ensemble

La liste est sans fin ! L’Islam fournit des conseils sur tous ces domaines : en cela réside sa beauté. En effet, de nombreux experts promeuvent les valeurs religieuses dans l’éducation des enfants. Le Dr Christopher Green, un expert britannique renommé sur la parentalité, déclare : « L’être humain donne de son mieux lorsqu’il voit un avenir, un but et un sens à sa vie. La foi religieuse fournit ces principes à de nombreuses familles. La religion, pratiquée comme il se doit, présente des valeurs, un objectif commun, la force de la famille ainsi qu’un réseau de soutien communautaire. »

Les enseignements islamiques peuvent être incorporés dans nos habitudes quotidiennes dès la naissance. Par exemple, la mère peut réciter la basmalah avec l’enfant avant de commencer toute tâche et lui apprendre d’autres petites prières du Saint Prophète Mohammadsa avant et après avoir mangé. Ainsi, dès que l’enfant commencera à parler, il prononcera automatiquement ces prières.

Parentalité positive

La parentalité positive signifie que les parents élèvent leurs enfants sur la base d’une compréhension mutuelle tout en reconnaissant et en respectant leurs droits mutuels dans la relation parent-enfant.

Cette approche est conforme aux enseignements de l’Islam. Ils permettent aux parents d’inculquer, de manière équilibrée, une conscience morale du bien et du mal chez leurs enfants, afin qu’ils comprennent la nécessité de se conformer aux règles et aux limites en vigueur dans la société et dans leurs foyers. Ainsi ils favoriseront l’harmonie dans la société et plairont à la fois à Dieu et à leurs parents, dont l’obéissance est hautement méritoire selon l’Islam.

Le Saint Coran déclare : « Ton Seigneur a ordonné que vous n’adoriez nul autre que Lui, et que vous montriez de la bonté aux parents. Si l’un d’entre eux, ou tous deux, atteignent la vieillesse auprès de toi, ne leur dis jamais aucune parole exprimant le dégoût, ni ne leur fais aucun reproche, mais adresse-toi à eux avec douceur et respect. »

Selon l’Islam, après Dieu, les êtres humains doivent accorder priorité à leurs parents et leur rendre amour et bonté en leur vouant obéissance et en les traitant avec bienveillance durant leurs derniers jours. Ceci permet de créer un lien fort entre les parents et les enfants, un lien qui dure tout au long de la vie adulte.

Le Saint Prophète Mohammadsa a déclaré : « Le paradis se trouve sous les pieds de la mère. »  Il déclare sur le statut des pères : « Le père est la porte principale du Paradis. À vous de la protéger ou de la perdre. »

Un expert en matière de garde d’enfants écrit : « L’impact des pères se manifeste surtout à l’adolescence. Selon une étude allemande, les relations des enfants avec leur père quand ils sont tout-petits prédisent leur estime de soi à l’adolescence. »

Abou Hourayrara, un compagnon du Saint Prophète Mohammadsa, rapporte : « Il s’est ruiné, il s’est ruiné, il s’est ruiné, celui qui accompagne ses parents dans leur vieillesse sans obtenir pour autant le Paradis (en les servant). »

L’Islam insiste beaucoup sur le respect et l’obéissance des parents, en reconnaissance à leurs innombrables faveurs, sacrifices et travail acharné pour répondre aux besoins physiques, émotionnels et financiers de leurs enfants.

Dieu récompense les parents en leur attribuant une position vénérable au sein de leurs familles : en Islam, ils ne sont pas des individus abandonnés, comme c’est le cas dans de nombreuses sociétés modernes.

L’Islam accorde une grande importance non seulement aux droits des maris, des épouses et des enfants, mais également aux parents âgés.

Le respect des enfants

Alison Lee, experte en matière de protection de l’enfance, déclare : « Le respect ne peut être imposé : il faut le gagner. Tout comme votre enfant a besoin de gagner votre respect, vous aurez également besoin d’apprendre à gagner le respect de votre enfant.

Être parent ne vous garantit pas automatiquement le droit à la courtoisie et au respect. Vous vous dirigez vers la catastrophe si vous traitez votre enfant sans respect et attendez qu’il obéisse à vos ordres sans lui fixer des limites raisonnables à respecter. Les parents doivent considérer le respect comme une voie à double sens. Les enseignants se plaignent que leurs élèves ne leur montrent aucun respect ; les policiers se plaignent de l’indiscipline des adolescents ou de leur manque de respect, et on entend souvent l’ancienne génération dire que les enfants de leur temps étaient plus respectueux. »

Les enseignements islamiques corroborent cette conclusion. L’Islam insiste sur le respect des parents : il demande également à ces derniers de traiter leurs enfants avec respect. Anas bin Malikra rapporte que le Saint Prophète a dit : « Respectez vos enfants et cultivez en eux les meilleures qualités morales. »

Mirza Bashir Ahmadra, éminent érudit en Islam explique les dires ci-dessus : « L’Islam définit les droits des parents sur les enfants et vice versa. D’une part, il souligne le comportement respectueux envers les parents et, d’autre part, il demande à ces derniers d’être compréhensifs à l’égard de leurs enfants et de les respecter. Les parents doivent bien les traiter afin de leur inculquer dignité et respect de soi, tout en les assistant dans leur éducation et leur instruction, afin qu’ils puissent respecter leurs devoirs envers Dieu et Ses serviteurs et être des pionniers du progrès national une fois adultes.

Aucune nation ne progressera ou ne sera à l’abri du déclin si ses membres ne laissent pas leurs enfants dans des circonstances meilleures que les leurs. Si chaque père laisse des enfants plus savants et plus pratiquants que lui, la nation gagnera en force et par la grâce de Dieu, restera à l’abri du déclin […] La partie de ce hadith relative au respect des enfants est un trait distinctif de l’Islam, car aucune autre religion du monde n’enseigne que, sans respecter les enfants, il n’est pas possible d’inculquer en eux de hautes qualités morales.

Certains parents, bien qu’ils aiment leurs enfants, les traitent vulgairement et utilisent un langage abusif qui détruit à petit feu leur dignité et leur respect de soi. L’injonction du Prophète Mohammadsa mérite d’être écrite en lettres d’or. Il demande que les enfants soient traités avec considération de manière à leur inculquer dignité, respect de soi et hautes qualités morales. »

Cette approche est appuyée par R. Dunn, expert en matière de parentalité : « Certains styles parentaux sont plus positifs et plus efficaces que d’autres […] Des chercheurs ont étudié les effets de chaque style parental sur le développement des enfants. Ils conviennent que le style de parentalité qui est à la fois ferme et aimant – que certains appelleront autoritaire – est plus efficace en termes de résultats et du bien-être des enfants. Les limites sont expliquées à l’enfant dans le contexte d’une relation chaleureuse et affectueuse. »

Mirza Ghulam Ahmadas, fondateur de la communauté musulmane Ahmadiyya, avait une approche « aimante et ferme » à l’égard de ses enfants et condamnait le châtiment corporel : « Battre un enfant est un acte similaire au polythéisme, car le parent, de mauvais caractère, se place au même niveau que Dieu, se croyant capable de guider et de soutenir Ses créatures. Au lieu de punir les enfants, les parents doivent prier sincèrement en leur faveur, car pareilles prières sont promptement exaucées par Dieu. »

Allison Lee explique : « Les enfants doivent apprendre la différence entre le bien et le mal : ils pourront le faire avec succès dans un environnement affectueux, avec des règles faciles à comprendre et cohérentes. Les parents qui modifient constamment ces règles ou qui cèdent à leur pression engendreront de la confusion chez leurs enfants, qui ignoreront comment agir. Définissez vos règles et respectez-les. Bien que la flexibilité soit parfois nécessaire, essayez d’éviter de trop modifier vos décisions ou de permettre à votre enfant de gagner [afin qu’ils vous] laissent en paix. »

Le Messie Promis et Imam Al-Mahdi, Mirza Ghulam Ahmadas, a mis en pratique ce que les experts conseillent aujourd’hui, en établissant des règles et des limites générales pour ses enfants. Ses efforts étaient toujours accompagnés de la prière. Il déclare : « Je prie pour mes enfants et je leur demande de respecter un vaste ensemble de règles de comportement, sans plus. En sus de cela, je place toute ma confiance en Allah et je suis convaincu que la graine de la bonne fortune inhérente à chacun d’eux foisonnera au moment opportun. »

Le point de vue de l’enfant

Les parents doivent tenter de voir le monde à travers les yeux de leurs enfants : ces derniers continuent à se développer physiquement et émotionnellement, dès la naissance jusqu’à l’âge adulte.

Les enfants ne peuvent pas rationaliser ou voir la logique de la même manière que l’esprit adulte, car leur cerveau est encore en développement. La parentalité consiste à trouver le bon équilibre en suivant les principes islamiques, en priant et en demandant l’avis d’un expert quand il est nécessaire.

Le concept de la parentalité peut varier d’une culture et d’une région à une autre. L’Islam fournit des enseignements holistiques relatifs à la relation enfant-parent. La parentalité n’est pas une tâche facile. Elle est la responsabilité la plus importante de la vie. Une parentalité efficace conforme à l’Islam encourage les enfants à respecter la foi des autres et la leur. Cette approche engendre des enfants tolérants et pacifiques. En outre, l’Islam encourage la quête de la connaissance : si les parents étudient le développement de l’enfant, ils comprendront à quoi s’attendre à chaque étape de sa croissance. Cet apprentissage peut être combiné à l’application des enseignements islamiques pour une parentalité réussie.

L’obéissance et le respect des parents

Le respect des aînés et de l’autorité est d’abord enseigné à la maison. Si les enfants respectent leurs parents, ils respecteront les enseignants et les autres membres de la société. Cette qualité fournira aux enfants de nombreuses aptitudes utiles à la vie, telles que le respect, la patience et la sollicitude.

Un enfant musulman doit se confiner aux limites prescrites par l’Islam. Cela ne signifie pas que l’Islam est synonyme de répression et d’oppression. Si la liberté et l’indépendance signifient manque de respect et désobéissance des parents cela n’est sûrement pas une bonne chose. L’Islam encourage des relations saines, aimantes et respectueuses au sein des familles.

Le vieillissement des parents

Lillian Rubin explique : « L’un des grands défis auxquels sont confrontés les pays et les familles est de savoir comment prendre soin des parents et grands-parents âgés. Les enfants se plaignent de la difficulté de raisonner avec leurs parents, de leur résistance à tout changement, même lorsque cela semble clairement nécessaire. Les parents se plaignent d’intrusions importunes, d’être traités comme des enfants incompétents. « C’est ce qui se passe quand on est vieux. Vous perdez toute crédibilité et les gens vous traitent comme si vous étiez à moitié mort mentalement », observe un père de 86 ans. « Ceci est insultant et je n’aime pas quand mes enfants me traitent ainsi. Ils vous considèrent simplement comme difficile. » »

Quand on inculque aux enfants des valeurs islamiques, ils deviennent tolérants et respectueux à la fois envers leurs parents âgés et leur famille élargie. Le Saint Coran enseigne cette prière pour les parents et les enfants : « Mon Seigneur, donne-moi la capacité d’être reconnaissant pour Ta grâce que Tu m’as accordée, ainsi qu’à mes parents, et de faire de telles bonnes œuvres qui Te plaisent. Et rends mes descendants pieux pour moi. »

En tant que parents, nous devons nous conformer aux enseignements de Dieu et enseigner à nos enfants à en faire de même. Le Coran nous apprend comment traiter nos parents âgés et prier en leur faveur : « Et, animé de tendresse, abaisse pour eux l’aile de ton humilité. Et dis : « Mon Seigneur, aie pitié d’eux tout comme ils m’ont élevé dans mon enfance. »

Lorsque les enfants atteignent l’âge adulte, ils comprennent généralement qu’ils ne peuvent jamais pleinement rembourser l’amour et l’affection que leurs parents leur ont offerts durant leur enfance, et que leurs parents sont irremplaçables. L’Islam enseigne qu’ils peuvent combler cette lacune en priant pour eux, comme mentionné dans le verset ci-dessus. Cela ne signifie point que les prières suffissent et qu’il n’est pas nécessaire de prendre soin d’eux.

Il faut tenter de les servir au mieux et prier pour eux en même temps. Ce verset indique également que les parents âgés doivent être soignés avec un amour et une tendresse semblables à ce qu’ils ont offerts à leurs enfants lorsqu’ils étaient jeunes. Cela peut inclure les tâches comme leur alimentation ou leur habillement.

Le Messie Promisas explique : « Dieu a commandé que vous n’adoriez personne à part Lui et que vous soyez bienveillant envers vos parents. La Rouboubiyya de Dieu (son attribut de créateur et de soutien) est une merveille ! Un bébé n’a aucune force et sa mère prend grand soin de lui et le père soutient la mère. Par Sa grâce, Allah a créé deux sources pour protéger une créature fragile et a placé en elles un rayon d’amour. Cependant, il ne faut pas oublier que cet amour des parents est limité et que celui de Dieu ne connaît aucune limite. À moins qu’Allah l’Exalté n’inspire les cœurs, personne, que l’on soit ami, égal ou supérieur hiérachique, ne peut éprouver de l’amour pour autrui.

Le secret du parfait Rouboubiyya de Dieu est que les parents aiment tellement leurs enfants qu’ils endurent sincèrement toutes sortes de souffrance en prenant soin d’eux, au point où ils n’hésitent même pas à mourir pour leurs enfants. »

Les devoirs des enfants après la mort des parents

Quelqu’un a demandé au Saint Prophète Mohammadsa : « Suis-je redevable envers mes parents après leur mort ? » Le Saint Prophète Mohammadsa a déclaré : « Oui, à quatre égards : prie pour qu’Allah leur pardonne et invoque Sa bénédiction sur eux ; complète toute œuvre qu’ils avaient entreprise ; honore leurs amis ; renforce les liens de parenté avec ceux qui vous sont liés à travers eux. C’est la dette que vous leur devez après leur mort. »

Le Saint Prophète Mohammadsa a également enseigné que lorsqu’une personne décède, toutes ses actions cessent à l’exception de ses œuvres charitables, du savoir qu’il a pu partager ou de la progéniture vertueuse qui prie pour lui. 

L’Islam enseigne que l’enfant a un devoir envers ses parents, même après leur décès. Que Dieu accorde aux parents décédés un haut rang au paradis. Amen !

« Et, animé de tendresse, abaisse pour eux l’aile de ton humilité. Et dis : « Mon Seigneur, aie pitié d’eux tout comme ils m’ont élevé durant mon enfance. »

Bibliographies et références

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  34. Le Saint Coran, chapitre 46, verset 16
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  38. Le Saint Coran, chapitre 17, verset 25

Article écrit pas Navida Sayed, membre du comité de rédaction de la Review of Religions et spécialiste dans le soutien parental aux enfants ayant des besoins spéciaux.

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