Discours du Calife

Quel héritage laisserons-nous aux générations futures ?

Comment rétablir la paix dans le monde.
L’humanité doit sérieusement remettre en question l’héritage qu’elle souhaite léguer à la prochaine génération. © Shutterstock.com
La paix ayant été mise à mal au cours de cette dernière décennie, l’humanité doit sérieusement remettre en question l’héritage qu’elle souhaite léguer.

Le 17 mars 2018, le chef mondial de la communauté musulmane Ahmadiyya et Cinquième Calife, Sa Sainteté Hazrat Mirza Masroor Ahmad a prononcé le discours clé de la 15e conférence sur la paix organisée par la communauté musulmane Ahmadiyya du Royaume-Uni.

Après avoir récité le Tashahhoud, le Ta‘awoudh et la Sourate Al-Fatiha, Sa Sainteté le Calife a déclaré :

De prime abord, je remercie tous nos invités pour leur présence à notre conférence annuelle sur la paix. Depuis les 15 dernières années la communauté musulmane Ahmadiyya organise cet événement afin de promouvoir la paix dans le monde. Certains parmi vous pourraient peut-être remettre en question cet effort annuel de notre part, étant donné que la paix mondiale, tant dans les pays musulmans qu’ailleurs, ne s’est guère améliorée au cours de cette période : bien au contraire la situation s’est dégradée. Une grande partie du monde est secouée par une division croissante, la haine et l’injustice. La société s’est polarisée, des guerres ont lieu, des nations sont à couteaux tirés, les inégalités se sont creusées dans les pays en développement comme dans les pays développés.

Compte tenu de cette situation, votre question est valable. Or, partout dans le monde notre foi nous oblige à guider notre prochain vers la paix et la justice, qu’il soit riche ou pauvre, puissant ou opprimé, croyant ou athée. Nous ne cesserons de nous assurer que l’humanité honore les valeurs humaines fondamentales. Les préceptes fondamentaux de l’Islam sont le respect des droits de notre Créateur et ceux de nos semblables.

Après cette brève introduction, je profite de l’occasion pour évoquer, selon moi, certaines questions d’une grande importance en cette période trouble. Aujourd’hui les grandes puissances et les institutions internationales élaborent des plans visant à améliorer la qualité de vie de l’humanité. Ces derniers temps nombre de politiciens et d’intellectuels ont fait campagne sur le changement climatique et la réduction des émissions de carbone. S’efforcer de protéger l’environnement et prendre soin de notre planète est certes une cause extrêmement noble. Pourtant, le monde développé et en particulier les puissants doivent également comprendre que d’autres problèmes méritent d’être traités avec la même urgence.

Les habitants des pays les plus pauvres ne se soucient pas de l’environnement, ni des derniers chiffres sur les émissions de carbone : ils se réveillent chaque jour en se demandant s’ils seront capables de nourrir leurs enfants. Leur détresse économique est terrible, leur niveau de pauvreté dépasse notre entendement.

À titre d’exemple, la majorité des habitants de nombreux pays n’ont pas accès à l’eau potable. Pour satisfaire leurs besoins élémentaires ils sont contraints de consommer l’eau d’étangs sales, qui n’est d’ailleurs pas aisément disponible : les femmes et les enfants doivent parcourir quotidiennement plusieurs kilomètres pour en ramener chez eux dans de grands récipients tenus en équilibre sur leurs têtes. Ne considérons pas ces difficultés comme les problèmes des autres : cette pauvreté a de graves implications pour le reste de l’humanité et affecte directement la paix et la sécurité mondiales. Des enfants contraints à passer leurs journées à collecter de l’eau pour leurs proches ne peuvent pas se rendre à l’école ou accéder à toute autre forme d’éducation. Ils sont pris dans un cercle vicieux d’analphabétisme et de pauvreté interminable et extrêmement préjudiciable à la société.

Aujourd’hui, leur dénuement et leurs malheurs sont aggravés par la technologie moderne grâce à laquelle même ceux vivant dans des régions déchirées par la guerre peuvent voir le confort dans lequel vivent les habitants des pays développés et les opportunités qui leur sont offertes.

La grande disparité entre leurs situations et celles des autres favorise une frustration supplémentaire et celle-ci est le terreau des extrémistes qui attirent les démunis par l’appât des gains financiers, leur promettant une vie meilleure pour leurs familles. De même, en profitant de l’échec des dirigeants de ces pays et en ciblant des jeunes sans repères, les extrémistes sont libres de radicaliser ces derniers et de leur faire subir un lavage de cerveau. Malheureusement les classes dirigeantes des nations déchirées par la guerre ou défavorisées se préoccupent le plus souvent de leur mainmise sur le pouvoir au lieu de soulager les souffrances de leurs peuples. En conséquence, les démunis méprisent leurs dirigeants corrompus et considèrent les grandes puissances comme leurs ennemies. Tragiquement nous en voyons les effets horribles dans les pays musulmans. Vu l’état désespéré de leurs pays d’origine, certains musulmans ayant grandi dans le monde développé se sont radicalisés et ont commis de terribles attaques terroristes ici en Occident.

Je crois que si nous souhaitons sincèrement protéger notre monde et laisser derrière nous un héritage d’opportunités pour nos successeurs, il est essentiel de relever les normes des pays en développement. Au lieu de mépriser les nations pauvres considérons-les comme les membres à part entière de notre famille, nos frères et sœurs. En aidant les pays en développement à se tenir sur leurs pieds et en offrant à leurs peuples des opportunités et de l’espoir, nous nous aiderons nous-mêmes et préserverons l’avenir du monde. Le constat est là : la pauvreté et la misère du monde en développement affectent d’ores et déjà négativement le reste du monde.

En outre, suite aux récents attentats terroristes et au flux migratoire qu’a connu l’Occident, le nationalisme a resurgi dangereusement dans de nombreux pays occidentaux, suscitant les craintes des jours sombres du passé. Les groupes de l’extrême droite se font entendre davantage, leur nombre augmente et ils remportent des victoires politiques : ces faits sont particulièrement troublants. Ils sont aussi des extrémistes et cherchent à empoisonner la société occidentale en soulevant les masses contre ceux qui ont une couleur de peau ou des croyances différentes.

En outre, la rhétorique de certains dirigeants de grandes puissances est de plus en plus nationaliste et belliqueuse, car ils ont promis de placer les droits de leurs propres citoyens au-dessus de ceux du reste de l’humanité. Je ne nie pas qu’il incombe aux gouvernements et aux dirigeants de se soucier de leur peuple et de protéger leurs intérêts. Tant qu’ils agissent avec équité et ne lèsent pas les droits d’autrui, leurs efforts visant à améliorer la qualité de vie de leurs citoyens sont louables. Cependant, les politiques reposant sur l’égoïsme, la cupidité et l’usurpation des droits d’autrui sont injustes et sèment la discorde et la division dans le monde.

Passons à autre chose : le commerce international des armes. Aujourd’hui, le monde se considère beaucoup plus civilisé que jamais, mais en 2018 nombre de pays ont été détruits par des armes inhumaines. Les forces gouvernementales, les rebelles et les organisations terroristes s’entre-tuent en Syrie, en Irak et au Yémen. Malgré leurs intérêts divergents, ils ont tous un point en commun : la grande majorité de leurs armes a été produite dans le monde développé.

Très ouvertement et fièrement les gran­des puissances vendent des armes utilisées pour tuer, mutiler et brutaliser des innocents. Malheureusement, ces « grandes puissances » souhaitent uniquement privilégier leurs économies et accroître la richesse de leurs nations, sans réfléchir aux conséquences. Ils cherchent désespérément à obtenir les plus gros contrats afin de vendre des armes destructrices qui, une fois lancées, ne font aucune distinction entre les innocents et les coupables. Ils vendent fièrement des armes qui ne font aucune exception pour les enfants, les femmes ou les infirmes. Ils vendent sans vergogne des armes qui rasent et détruisent des villes et des cités aveuglement. Certes les économies des pays producteurs d’armes profitent, à court terme, de leur commerce mais leurs mains sont couvertes du sang de centaines de milliers d’innocents.

Des parents sont tués devant leurs enfants qui se demandent pourquoi ils leur ont été enlevés. Des milliers de femmes deviennent veuves, sont désespérées et vulnérables. Quel bien découle d’une pareille destruction ? Je ne vois qu’une génération d’enfants poussés dans les bras de ceux souhaitant détruire la paix du monde. Quand des parents sont tués de la manière la plus barbare qui soit, devant les yeux de leurs enfants, qui peut blâmer la réaction de ces derniers ? J’ai évoqué les extrémistes qui ciblent ceux qui sont plongés dans la pauvreté ainsi que les enfants ou les jeunes brutalisés par la guerre. Ils recrutent ces jeunes sachant qu’ils sont immatures et faciles à manipuler, les incitant à assouvir leur sanglante vengeance par le terrorisme. Au lieu de scolariser une génération entière d’enfants et d’en faire des citoyens honnêtes et respectueux de la loi, on leur enseigne comment utiliser des grenades et des lance-roquettes ou comment perpétrer des attentats suicides et commettre des massacres.

En outre, certains pays s’ingèrent sans raison dans des conflits se déroulant à des milliers de kilomètres de leurs territoires, en y déployant leurs soldats ou en bombardant des terres étrangères. Dans de nombreux cas, il semble que le monde n’a rien appris de ses erreurs passées. On admet que la guerre en Irak de 2003 était injuste et motivée par des prétextes. La Libye, quant à elle, est en proie au chaos : elle est devenu le terreau de l’extrémisme suite à l’intervention des puissances occidentales plusieurs années auparavant. Or ces dernières n’en ont tiré aucune leçon : des villes et des villages ont été rasés, des milliers de bâtiments ont été réduits en poussière.

L’un des principaux soucis de la communauté internationale est le changement climatique et la qualité de l’air. Les bombardements lourds n’ont-ils aucun effet sur l’atmosphère ? En outre, si jamais la paix règne dans les pays déchirés par la guerre, leurs villes devront être reconstruites de zéro, ce qui représentera en soi une énorme industrie, entraînant une augmentation des émissions nocives ainsi que la pollution. D’une part, nous tentons de sauver la planète, d’autre part nous la détruisons sans raison. Face à ce constat, je crois que les puissances mondiales sont myopes et ont une vision étroite.

L’argument principal des défenseurs de l’industrie de l’armement est que la vente d’armes est un moyen de dissuasion et de maintien de la paix. Nous n’avons qu’à allumer nos téléviseurs et regarder les nouvelles pendant une minute pour constater l’ineptie de ce raisonnement. Les milliers d’enfants innocents ayant perdu leurs parents ou leurs membres ne seront jamais convaincus par une telle logique, pas plus que ces femmes devenues veuves ou les millions de réfugiés poussés à l’exode. Si nous souhaitons laisser un héritage d’espoir à nos enfants et léguer un monde pacifique à nos générations futures, nous, quelles que soient notre religion ou nos convictions, devons changer de toute urgence nos priorités. Au lieu d’être aveuglée par le matérialisme et la quête du pouvoir, chaque nation, riche ou pauvre, doit avant tout accorder priorité à la paix et à la sécurité du monde.

Au lieu de se lancer dans une course aux armements, menant à la mort et à la destruction, nous devons nous joindre à la course pour sauver et protéger l’humanité. Au lieu de fermer les frontières et les ports des pays en guerre, en faisant ainsi mourir des enfants innocents et privant les malades de soins médicaux, nous devons ouvrir nos cœurs les uns aux autres, détruire les murs qui nous divisent, nourrir les affamés, aider ceux qui souffrent.

En termes de rivalités politiques, le différend entre les États-Unis et la Corée du Nord continue de menacer la paix du monde et tout conflit entre ces deux pays aura des répercussions graves sur la Corée du Sud, la Chine et le Japon. Certes la volonté soudaine du président des États-Unis de vouloir rencontrer le leader nord-coréen offre une lueur d’espoir : cependant il n’y a aucune garantie que la paix prévaudra. On ignore dans quelles conditions, où et quand se tiendra une telle réunion. Même si un accord est signé, Dieu seul sait combien de temps il durera, car la haine enracinée des deux côtés est farouche.

L’accord sur le nucléaire iranien offre un autre exemple typique : négocié quelques années de cela entre l’Iran et l’Occident, il tient à présent à un fil. Nombre de tensions sont latentes et pourraient éclater à tout moment : il vaut mieux ne pas imaginer les conséquences. L’Islam enseigne que la paix prévaut quand toute malveillance et méchanceté disparaissent du cœur et sont remplacées par la miséricorde, l’amour et la compassion.

Beaucoup considèrent que l’Islam est une religion prônant l’extrémisme et incitant à la violence. On allègue également qu’un grand nombre de musulmans sont déloyaux envers leurs pays ou cherchent à fomenter les troubles dans la société. Pa­­­­reilles accusations sont in­justes à mes yeux. Même si les terroristes prétendent agir au nom de l’Islam, je ne crois pas que nous assistons à une guerre religieuse. Ces conflits et atrocités ont des visées géopolitiques. Les prétendus terroristes djihadistes et les religieux extrémistes ternissent le nom de l’Islam et sapent les efforts de la grande majorité des musulmans qui sont des citoyens pacifiques et respectueux des lois. Dès sa genèse, l’Islam a rejeté toute forme d’extrémisme et les versets du Saint Coran cités plus tôt en fournissent une preuve évidente. Ils stipulent que les premières batailles en Islam visaient à protéger toutes les religions ainsi que le principe sacro-saint de la liberté de croyance. Ces versets enjoignent catégoriquement la protection des églises, des synagogues, des temples et des mosquées.

J’ai souligné ce point à maintes reprises et je le répète de nouveau : quiconque viole les valeurs universelles de la liberté de croyance et de conscience se trouve aux antipodes de l’Islam. Certains, dans les médias occidentaux, acceptent cette réalité et je les félicite d’avoir défendu la vérité et la justice. À titre d’exemple un chroniqueur a écrit ceci dans le journal britannique The Guardian : « Le terrorisme « musulman » n’a jamais eu pour objectif – ni dans le passé ni aujourd’hui – la promotion de l’Islam. Ces actes étaient presque toujours motivés par des conflits territoriaux, l’expropriation de ressources naturelles et économiques ainsi que les politiques monétaires globales qui précipitaient des populations entières des pays musulmans dans la misère et le dénuement. »

Ces mots décrivent fidèlement la réalité du terrorisme mené par des prétendus musulmans. En outre, dans une tribune publiée dans un journal national, le journaliste Peter Oborne fournit des preuves con­vaincantes qu’un nombre important de musulmans se radicalisent, du moins dans une certaine mesure, suite à l’ingérence de certaines agences de renseignements occidentales. Il a cité un ancien officier de renseignements britannique affirmant « qu’il est injuste que les services nationaux de police mettent tout en œuvre afin de protéger nos sociétés en luttant contre le terrorisme, tandis que d’autres éléments de nos services de sécurité et ainsi que ceux des Américains ont armé et entraîné des djihadistes et comploté avec les terroristes. »

Dans un article publié dans The Boston Globe, le professeur Jeffrey Sachs, directeur du Centre pour le développement durable de l’Université de Colombie, affirme que « la CIA a renversé les gouvernements du Moyen-Orient en de nombreuses occasions et les experts des médias ont tendance à négliger le rôle des États-Unis dans cette instabilité. »

Évoquant des solutions pacifiques à ces conflits, le professeur Sachs ajoute que « les États-Unis devront immédiatement mettre fin à leurs combats au Moyen-Orient et se tourner vers la diplomatie en passant par l’ONU pour [trouver] de vraies solutions et [promouvoir] la sécurité. »

Beaucoup d’éditoriaux publiés ces derniers temps par des non-musulmans admettent que des groupes terroristes tels que Daech n’auraient pas pu prospérer sans soutien externe. Je n’affirme pas que toute intervention est condamnable mais que toute action doit être juste et proportionnée et tout intérêt personnel doit être mis de côté en pareilles situations. Le verset 10 du chapitre 49 du Saint Coran déclare que l’objectif de toute intervention est d’établir une paix durable : il enjoint aussi aux musulmans d’être justes à l’égard de leurs ennemis. Ainsi, lorsqu’en dernier recours l’Islam permit aux premiers musulmans de mener une guerre défensive, il leur ordonna de respecter la justice et de ne point accorder préférence à leurs intérêts personnels ou de commettre des transgressions une fois la paix établie. Ce principe fondamental est tout aussi bénéfique aujourd’hui, tant pour les musulmans que pour les non-musulmans : l’usage de la force pour arrêter un agresseur doit être proportionné. Il ne doit pas être motivé par la vengeance ou l’expropriation des vaincus. Une fois que l’agresseur se penche vers la paix, ses droits doivent être respectés et il ne doit pas être exploité.

Tout au long de sa vie, le Prophète de l’Islam a cherché à rassembler les gens dans la paix et il était toujours prêt à abandonner ses propres droits en faveur des autres. Nombre d’écrivains et d’universitaires non-musulmans, ayant soigneusement étudié l’Islam, attestent que le Saint Prophète Mohammadsa s’était évertué à unir les communautés et à défendre la liberté de croyance.

Peter Frankopan, chercheur à l’Université d’Oxford, explique dans son livre The Silk Roads que le Saint Prophète Mohammadsa  a favorisé l’harmonie ainsi que le dialogue interreligieux et qu’il a travaillé étroitement avec les communautés chrétiennes et juives de l’époque. Il évoque le « terrain d’entente » entre les communautés religieuses de cette époque et l’aspect conciliatoire du message du Saint Prophètesa.

Suite à la nomination du Prophète de l’Islam comme chef administratif de Médine « les juifs de la ville ont promis leur soutien à Mohammad en échange de garanties de défense mutuelle. Celles-ci ont été présentées dans un document formel stipulant que leur foi et leurs possessions seront toujours respectées par les musulmans. » Il ajoute : « Mohammad et ses partisans se sont évertués à apaiser les craintes des juifs et des chrétiens à mesure que le contrôle musulman s’étendait. »

Ainsi l’Islam est diamétralement opposé à toute forme de terrorisme ou d’extrémisme depuis sa genèse. Bien que les actes condamnables de certains musulmans aient grandement nui à la société, je n’accepte point que les musulmans soient les uniques responsables de l’instabilité mondiale. De nombreux commentateurs et experts affirment ouvertement que certains pouvoirs et groupes non musulmans ont également mis à mal la paix et la cohésion sociale. Il est grand temps pour l’humanité de cesser de blâmer les musulmans comme les seuls responsables des problèmes du monde.

En outre, au lieu d’accorder priorité à l’avancement de leurs partis politiques ou de leurs gouvernements, nos dirigeants doivent favoriser la paix et la prospérité future de l’humanité. Au niveau international, reconnaissons que l’usage de la force génère rarement des avantages à long terme. Ainsi, lorsqu’ils traitent avec la Corée du Nord, l’Iran ou n’importe quel autre pays, les grandes puissances doivent agir avec prudence et sagesse et écouter les préoccupations des concernés.

Le chroniqueur cité plus haut suggère que les puissances mondiales doivent avoir recours à la diplomatie, apaiser les tensions, négocier des accords de paix qui ne sont pas biaisés en faveur d’une partie, mais qui répondent aux préoccupations de tout le monde. De plus, une fois la paix établie, nous devrions abandonner toute inimitié ou haine passée et avancer ensemble dans un esprit de respect et de considération mutuels.

Je suis fermement convaincu que le plus grand exemple de pardon, de bienveillance et de miséricorde dans l’histoire de l’humanité est celui du fondateur de l’Islam, le Saint Prophète Mohammadsa. Pendant treize ans, ses disciples et lui ont été soumis à la plus brutale des persécutions, ont été chassés de leurs maisons et contraints de s’exiler.

Pendant cette période, les musulmans ont été brutalement tués, physiquement et mentalement torturés et soumis au boycott social le plus dur qui soit. Des musulmans ont été contraints de s’allonger le torse nu sur des charbons ardents. Des femmes musulmanes ont été écartelées entre des chameaux, leurs corps déchirés en deux. Pourtant, lorsque le Saint Prophète Mohammadsa est revenu triomphalement à La Mecque, il n’a pas versé une seule goutte de sang pour se venger : suivant l’ordre d’Allah le Tout-Puissant, il a proclamé que ses bourreaux et ceux qui s’étaient violemment opposés à l’Islam seront amnistiés. Tous les sujets de l’état islamique seront libres de pratiquer sans crainte leurs religions et de suivre leurs croyances. L’unique condition était que chaque citoyen devait garantir la paix de la société.

Le Prophète Mohammadsa a enjoint le respect des droits de tout citoyen et la considération à son égard peu importe son origine, sa croyance ou la couleur de sa peau. Musulmans et non-musulmans doivent adopter aujourd’hui son exemple intemporel et magnifique ainsi que cet esprit de compassion, de grâce et de miséricorde. Toutes les nations, grandes ou petites, riches ou pauvres, doivent favoriser cet esprit de pardon et de bienveillance. C’est à ce prix que nous pourrons garantir la paix à long terme.

Je prie de tout mon cœur que nous re­connaissions nos devoirs mutuels afin que nos successeurs se souviennent de nous avec fierté et gratitude. Soucions-nous du lendemain et pas seulement d’aujourd’hui. Sauvons nos générations futures. Qu’Allah nous accorde la sagesse.

Je vous remercie encore une fois pour votre présence ce soir. Merci beaucoup.

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