À cette époque de l’année, tandis que les lumières scintillantes et les brillantes atténuent les longues heures de noirceur et de froid hivernal, il est facile de se laisser emporter par l’enthousiasme et l’esprit communautaire de cette période de fête : jeux, chants, feux de forêt, arbres scintillants, offres spéciales, le Père Noël et les rennes, cela nous est si familier à tous. Le tourbillon de Noël semble commencer chaque année de plus en plus tôt, créant un crescendo frénétique de shopping et de fêtes. Tout se passe si vite que beaucoup de gens n’ont guère le temps de réfléchir à la façon dont la Noël change ou de réfléchir aux origines de cette fête.
Au cœur de la Noël, appelé christmas en anglais, se trouvent les deux éléments du nom : Christ et la messe. La messe de, ou pour le Christ. Mais le terme Noël est relativement nouveau et pas universel, Yule, Navidad, Noel sont plus orientés vers la Nativité que ce changement de nom postérieur.
Les anniversaires en général n’étaient pas en vogue dans l’Église primitive : elles étaient considérées comme une pratique païenne et ne méritaient pas d’être célébrées. En fait, l’Église primitive préférait célébrer les dates de décès, en particulier des martyrs, plutôt que leur naissance. Pas surprenant à une époque où la datation exacte et les calendriers universels étaient rares.
La date exacte de la naissance du Christ n’a pas été convenue et a été évoquée pour la première fois le 25 décembre, vers le deuxième siècle, pour ensuite être acceptée officiellement plus tard. Il existe différentes hypothèses sur les raisons pour lesquelles cette date a été choisie, mais aucune n’est concluante. Pendant des siècles, Noël n’a pas eu la même signification spirituelle ou religieuse que Pâques et le Vendredi saint. Tous les spécialistes s’accordent pour dire que la date du 25 décembre est un ajout ultérieur, les dates antérieures étant le 6 janvier, ou même mai/août chez certains chrétiens d’origine égyptienne. Alors que l’Est et l’Ouest tentaient de s’entendre sur la date de la naissance du Christ, la date de janvier a été choisie comme la fête de l’Épiphane et les douze jours qui s’écoulaient entre ces deux dates ont été intitulés les douze jours de la Noël.
Or la date du 25 décembre est très proche de la fête païenne du solstice d’hiver, une journée qui représente le culte et la reconnaissance du soleil. De nombreux érudits disent que le soleil a simplement été remplacé par un festival en l’honneur du fils.
Quelles que soient les raisons ayant motivé le choix du 25 décembre, on peut être sûr que cela n’a ni été approuvé ni sanctionné par les premiers chrétiens, et n’a pris de l’importance que plusieurs siècles après la formation du christianisme.
La Noël ne cesse d’évoluer même aujourd’hui. La messe de minuit est moins fréquente, les jeux de la Nativité ont laissé place à des jeux d’hiver, et de nouvelles coutumes telles que le sapin de Noël sont venues s’y incruster.
Le fossé entre les lumières scintillantes, des achats en ligne et les véritables origines de Noël en tant que temps de prières et de lectures bibliques s’élargit chaque année, d’autant plus que nous considérons que pendant des siècles de nombreux chrétiens n’ont jamais célébré la Noël.
En Islam, Jésus a été décrit comme un noble prophète de Dieu venu pour raviver la foi de son peuple. De ce fait, les musulmans et les chrétiens honorent et vénèrent grandement Jésus. Ainsi, quelles que soient les origines de la Noël, la période des fêtes est une occasion de réfléchir et de s’inspirer des enseignements de Jésus, fondés sur l’amour, l’harmonie et la tolérance.
L’auteure :
Sarah Ward Khan est une enseignante anglaise ahmadie et s’intéresse à l’étude comparative des religions.
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