Après avoir récité le Tashahhud, le Ta’awwuz et la sourate al-Fatihah, Sa Sainteté Hazrat Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.) a déclaré qu’il poursuivrait la mention des événements qui ont suivi la bataille de Khaibar.
Sa Sainteté (a.b.a.) a relaté que des négociations s’étaient déroulées avec les habitants de Taima, une ville bien connue située sur la route de Médine à la Syrie. Taima, ayant eu vent des événements de Khaibar, préféra envoyer un représentant aux musulmans afin de négocier un traité de paix, plutôt que de s’opposer aux musulmans. Le Saint Prophète (s.a.w.) accepta cette démarche et permit aux Juifs de Taima de demeurer sur leurs terres avec leurs biens.
Retard dans l’accomplissement des prières
Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté que, selon la tradition, lors du retour du Saint Prophète (s.a.w.) de Khaibar, il marcha toute la nuit. Fatigué, il établit un campement près de Médine et demanda à Hazrat Bilal (r.a.) de veiller à le réveiller pour la prière de l’aube (Fajr). L’heure de la prière matinale venue, Hazrat Bilal (r.a.), également épuisé, s’était endormi. De ce fait, il ne put réveiller personne, pas même le Saint Prophète (s.a.w.). Ce dernier s’éveilla alors que le soleil était déjà levé. Le Saint Prophète (s.a.w.) se mit en route avec ses compagnons et, peu après, s’arrêta pour diriger la prière de l’aube pour les musulmans. Il affirma ensuite que si l’on oublie d’accomplir une prière, il faut l’offrir dès que l’on s’en souvient, car Dieu a prescrit que la prière soit établie pour Son souvenir. Sa Sainteté (a.b.a.) a souligné que cet événement est rapporté dans divers récits concernant d’autres batailles également, certains le situant lors de l’expédition de Tabouk ou du traité Houdaybiyyah.
Une parole parmi les trésors du Paradis
Abou Moussa al-Ach’arî rapporte que, durant le retour vers Médine, les gens entrèrent dans une vallée et élevèrent leurs voix en proclamant : Allāhu Akbar, Allāhu Akbar, Lā ilāha illa Allāh. Le Messager d’Allah (s.a.w.) leur dit alors : « Baissez votre voix. Vous n’appelez pas un sourd, ni quelqu’un d’absent. Allah est Audient et Présent. Evoquez-Le d’une voix modérée. Vous invoquez Celui qui entend parfaitement et qui est tout proche. Et Il est avec vous. »
Et le narrateur (Abou Moussa) ajoute : « J’étais derrière la monture du Messager d’Allah (s.a.w.), et il m’entendit dire : Lā ḥawla wa lā quwwata illā bil-lāh (Il n’y a de force ni de puissance si ce n’est par Allah). Quand je dis cela, il entendit ma voix et me dit : “Ô ‘Abd Allāh ibn Qays !” » (Le nom de Abou Moussa al-Ach’arî était en réalité ‘Abd Allāh ibn Qays.)
Je répondis : « Me voici, ô Messager d’Allah. » Il me dit : « Ne vais-je pas t’enseigner une parole qui fait partie des trésors du Paradis ? » Je dis : « Bien sûr, ô Messager d’Allah ! Que mes parents soient sacrifiés pour vous, enseignez-la-moi. » Il dit : Lā ḥawla wa lā quwwata illā biLlāh. »
Il expliqua ensuite que cette parole signifie : « Personne ne possède ni la force d’éviter le mal ni la capacité de faire le bien, sauf par la permission et l’aide d’Allah. »
Bienfaits pour les musulmans après la bataille de Khaibar
Sa Sainteté (a.b.a.) a affirmé que la bataille de Khaibar a engendré de nombreux bienfaits pour les musulmans et l’Islam. Par exemple, les tribus arabes environnantes, qui complotaient auparavant contre l’Islam, devinrent craintives et commencèrent à proposer des offres de paix, allant même jusqu’à accepter l’autorité de l’Islam. De même, Khaibar a entraîné l’élimination de la majeure partie de la puissance juive en Arabie. De plus, la victoire de Khaibar a amélioré les conditions de vie à Médine. Il est rapporté qu’après cette bataille, les habitants de Médine purent pour la première fois manger à satiété.
L’expédition de Dhat al-Riqa
Sa Sainteté (a.b.a.) a évoqué une autre expédition mentionnée dans l’histoire, connue sous le nom d’expédition de Dhat al-Riqa. Cette expédition doit son nom soit à un arbre ou une montagne de la région où elle se déroula, appelée Dhat al-Riqa, soit au fait que six personnes se partageaient une seule monture. En raison du terrain rocailleux, leurs pieds furent blessés jusqu’aux ongles. Ils attachèrent alors des morceaux de tissu à leurs pieds, appelés riqa.
Sa Sainteté (a.b.a.) a indiqué que, selon divers récits historiques, cette expédition eut lieu soit en 4AH soit en 5AH. Cependant, l’Imam Boukhari la situe en 7AH, après la conquête de La Mecque, ce qui semble être la date la plus plausible. Hazrat Mirza Bashir Ahmad (r.a.) mentionne également cette expédition comme s’étant déroulée en 7AH.
Sa Sainteté (a.b.a.) expliqua que l’une des raisons de cette expédition fut la présence, dans la région du Najd, de groupes qui commettaient des actes de brigandage sur les routes et importunaient les voyageurs. Leur mobilité rendait leur capture difficile. Le Saint Prophète (s.a.w.) décida alors de prendre des mesures décisives à leur encontre. Par ailleurs, un commerçant venu à Médine vendit ses marchandises aux habitants et les informa que les tribus des Banu Anwar et des Banu Tha‘labah rassemblaient une armée contre les musulmans. Dès que le Saint Prophète (s.a.w.) eut connaissance de cette menace, il entama les préparatifs pour une expédition.
Sa Sainteté (a.b.a.) rapporta que le Saint Prophète (s.a.w) prit la route avec un groupe de 400 à 800 compagnons. En chemin, il envoya plusieurs détachements, mais tous revinrent avec la même conclusion : aucune armée ennemie n’avait été repérée. À l’approche de Nakhl, les bédouins prirent la fuite vers les montagnes. De là, le Saint Prophète (s.a.w.) poursuivit jusqu’à Dhat al-Riqa, où les musulmans rencontrèrent les forces de Ghatfan. Aucun affrontement n’eut toutefois lieu, bien que la menace d’un combat persistât. Dans ce climat de tension, l’heure de la prière arriva, et le Saint Prophète (s.a.w.) dirigea la Salat-e-Khauf (la prière en temps de crainte ou de menace potentielle). Elle fut accomplie en deux groupes : le premier pria la moitié de la prière derrière le Saint Prophète (s.a.w.) tandis que l’autre montait la garde, puis ils échangèrent leurs rôles pour la seconde moitié.
Le lien unique des compagnons avec Dieu
Sa Sainteté (a.b.a.) a relaté qu’à cette occasion, il est fait mention d’une attaque contre les musulmans. Une nuit, des vents violents soufflaient et le Saint Prophète (s.a.w.) demanda qui monterait la garde près de sa tente. Hazrat Abbad bin Bishr (r.a.) et Hazrat Ammar bin Yasir (r.a.) se présentèrent pour cette tâche, décidant de se partager les veilles durant la nuit. Tandis que Hazrat Abbad (r.a.) accomplissait sa prière, un ennemi saisit une opportunité et lui tira une flèche qui l’atteignit. Il ne rompit pas sa prière, mais retira simplement la flèche et continua de prier. Puis, une autre flèche lui fut tirée ; il la retira également, mais cette fois-ci, le saignement fut abondant. Il acheva sa prière et réveilla Hazrat Ammar (r.a.). Voyant son état, Hazrat Ammar (r.a.) lui demanda pourquoi il ne l’avait pas réveillé plus tôt. Hazrat Abbad (r.a.) expliqua qu’il récitait la sourate al-Kahf dans sa prière et n’avait pas souhaité interrompre sa récitation. Telle était l’extraordinaire connexion des compagnons avec Dieu.
Les miracles durant l’expédition de Dhat al-Riqa
Sa Sainteté (a.b.a.) déclara qu’après quinze jours, le Saint Prophète (s.a.w.) entreprit le retour vers Médine. Il est rapporté que certains miracles se produisirent au cours de cette expédition. L’un d’eux est bien connu : durant le voyage, le Saint Prophète (s.a.w.) se reposa à l’ombre d’un arbre et y suspendit son épée. Les compagnons racontent qu’ils s’étaient eux aussi assoupis, puis se réveillèrent en entendant l’appel du Saint Prophète (s.a.w.). En le rejoignant, ils virent un bédouin assis près de lui. Le Saint Prophète (s.a.w.) leur expliqua que, pendant son sommeil, l’homme avait pris son épée et, à son réveil, il s’était trouvé face à lui, armé. Le bédouin lui demanda : « Qui vous sauvera de moi ? » Le Saint Prophète (s.a.w.) répondit : « Allah. » À ces mots, le bédouin remit l’épée dans son fourreau, et le Saint Prophète (s.a.w.) ne lui infligea aucune punition.
Sa Sainteté (a.b.a.) rapporta un autre récit similaire datant de l’an 3 A.H. : un homme parmi les adversaires de l’Islam trouva le Saint Prophète (s.a.w.) dormant seul. Il s’était trouvé face à lui, l’épée à la main, et lui demanda : « Qui vous sauvera de moi ? » Le Saint Prophète (s.a.w.) répondit : « Allah. » À cet instant, l’épée lui échappa des mains. Le Saint Prophète (s.a.w.) la ramassa alors et lui demanda : « Et maintenant, qui vous sauvera de moi ? » L’homme répondit : « Personne. » Il promit de ne plus jamais s’opposer à l’Islam.
Sa Sainteté (a.b.a.) rapporta également un incident concernant un oiseau. L’un des compagnons avait saisi un oisillon, et sa mère vint immédiatement se poser devant lui. Cette réaction étonna ceux qui observaient la scène. Le Saint Prophète (s.a.w.) leur demanda pourquoi ils s’en étonnaient, alors que cet oiseau cherchait simplement à sauver son petit. Il ajouta que, en vérité, Allah est encore plus miséricordieux envers vous que cette mère ne l’est envers son enfant.
Sa Sainteté (a.b.a.) a relaté que, sur le chemin de Dhat al-Riqa, une femme amena son enfant au Saint Prophète (s.a.w.) en expliquant qu’il était frappé de folie. Le Saint Prophète (s.a.w.) déposa sa salive bénie dans la bouche du garçon et affirma qu’il ne connaîtrait plus jamais ce genre de crise. Dès lors, l’enfant fut complètement guéri.
Sa Sainteté (a.b.a.) rapporta que, durant cette expédition, trois œufs furent préparés à la demande du Saint Prophète (s.a.w.). Présentés dans un bol, le Saint Prophète (s.a.w.) et les compagnons mangèrent à leur faim. Une fois qu’ils eurent tous mangé, les œufs restèrent dans le bol comme s’ils n’avaient pas été consommés.
Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté que, sur le chemin du retour de cette expédition, un chameau s’approcha en courant et en gémissant. Le Saint Prophète (s.a.w.) expliqua que le chameau se plaignait de son propriétaire, qui, depuis plusieurs années, ne lui faisait pas travailler et envisageait maintenant de l’abattre. Le Saint Prophète (s.a.w.) ordonna à Hazrat Jabir (r.a.) d’amener le propriétaire. Hazrat Jabir (r.a.) répondit qu’il ne savait pas qui c’était. Le Saint Prophète (s.a.w.) précisa que le chameau le conduirait à son propriétaire, ce qu’il fit. Une fois le propriétaire retrouvé, le Saint Prophète (s.a.w.) proposa d’acheter le chameau. Après l’avoir acquis, il le laissa paître librement dans la forêt.
Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté que, durant cette expédition, le Saint Prophète (s.a.w.) demanda à Hazrat Jabir (r.a.) d’annoncer que tous devaient accomplir les ablutions. Informé de l’absence totale d’eau parmi les compagnons, le Saint Prophète (s.a.w.) ordonna de vérifier la gourde d’un certain compagnon. On y trouva une quantité minime d’eau, qui fut présentée au Saint Prophète (s.a.w.). Celui-ci prit la gourde, pria et la pressa. La rendant ensuite, il demanda un grand bassin. Puis, le Saint Prophète (s.a.w.) étendit ses mains au fond du bassin et demanda à Hazrat Jabir (r.a.) de verser les quelques gouttes d’eau restantes en invoquant le nom d’Allah. Hazrat Jabir (r.a.) versa alors l’eau sur les mains du Saint Prophète (s.a.) placées dans le bassin, et l’eau commença à jaillir de ses doigts comme un ruisseau, jusqu’à remplir entièrement le bassin. Les gens vinrent boire et s’abreuvèrent à satiété.
Sa Sainteté (a.b.a.) cita le Messie Promis (a.s.), qui expliqua que lorsqu’un lien aussi profond avec Dieu est établi, comme ce fut le cas pour le Saint Prophète (s.a.w.), il devient possible que se manifestent des miracles qui dépassent les capacités humaines et reflètent la puissance divine. Un exemple en est donné lors de la bataille de Badr, lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) lança une poignée de graviers qui se transforma en tempête, aveuglant et désorientant l’ennemi. Dieu explique cet événement dans le Coran en ces termes :
« Et ce n’était pas toi qui lanças quand tu lanças la poignée de graviers, mais ce fut Allah qui lança. » (Le Saint Coran, 8:18)
De la même manière, le Saint Prophète (s.a.w.) accomplit de nombreux miracles, y compris ceux qui ne résultaient pas d’une prière directe, mais qui étaient des manifestations de la puissance divine — comme ces épisodes où une petite quantité de nourriture ou d’eau fut multipliée, permettant à tous de se rassasier. Tous ces faits témoignent de la force cachée de Dieu.
Résumé préparé par La Revue des Religions.
Commentaires récents