Je m’appelle Saleem Abdul Muhaimin. Je suis né le 5 octobre 1953 à Philadelphie, Pennsylvanie. Avant d’accepter l’Islam en 1973, mon nom était Howard Lewis Alexander. Ma famille vivait dans l’ouest de la Philadelphie, au logement 4016 à Fairmount. J’y ai habité pendant 12 ans.
À l’âge de 16 ans, mon frère aîné, qui avait 18 ans à l’époque, était à la maison en congé de l’armée. Un gang rival est arrivé dans notre quartier et l’a poignardé à mort. Cette tragédie était un tournant majeur de ma vie. Plus rien ne m’intéressait. Je me disais que si Dieu existe, Il m’a abandonné en laissant mon frère mourir, lui qui était un esprit innocent, qui s’est joint à l’armée pour être quelqu’un de meilleur et pour s’échapper à la violence qui était très présente dans notre quartier.
À ce point dans ma vie, je me suis laissé influencer par de mauvaises fréquentations. J’étais ami avec des gens qui buvaient beaucoup, qui consommaient de la drogue et étaient affiliés à des gangs. J’ai sombré dans la drogue et l’alcool. Bien que j’étais capable de garder le même emploi et n’avais pas de problème financier, j’ai tout de même gaspillé beaucoup d’argent et de temps sur l’alcool et les drogues et j’ai passé mes journées à commettre des actions condamnables pour tenter d’étouffer la souffrance causée par la perte de mon unique frère.
L’Islam en prison
En 1973, à l’âge de 19 ans, j’étais impliqué dans un vol avec quelques amis et j’ai été arrêté. C’était à la fois un malheur et une bénédiction, car ceci m’a écarté de la voie qui me menait à ma propre destruction. En prison, j’ai découvert l’Ahmadiyya grâce au défunt Bilal Abdus Salam, un frère qui menait un programme islamique dans la prison de Graterford State Institution. Alhamdulillah (toutes les louanges sont dues à Allah). J’étais très impressionné par les frères lors des séances. Il me semblait qu’ils avaient tous établi un lien avec Dieu. Petit à petit, cette impression m’a poussé à me convertir à l’Ahmadiyya. Ressentir pareille joie spirituelle, paix, harmonie et respect dans une prison était pour moi inimaginable ! J’ai senti un soudain besoin de contrôler le cours de mon existence et je me suis dit que si j’allais devenir un musulman et changer ma vie, c’est le moment de le faire.
Je n’étais plus la même personne quand j’ai quitté la prison. J’étais un musulman, un musulman ahmadi. J’ai présenté ce message à ma fiancée, à qui j’avais proposé très jeune. Elle s’appelle Sha’irah Muhaimin. Elle m’a répondu : « Si nous allons être mari et femme, je suis prêt à étudier l’Islam pour en avoir le cœur net. » On s’est marié en 1973 et après avoir étudié l’Islam pour une année, elle a embrassé l’Islam et l’Ahmadiyya. Alhamdulillah.
En 1978, nous avons déménagé de la Philadelphie à York, en Pennsylvanie, et avons inscrit nos enfants dans une école ahmadie nommée Nooruddin Mosque School of York queSa Sainteté Mirza Tahir Ahmad avait visitée avant d’être élu le calife. Alhamdulillah, j’ai pu le rencontrer et parler du tabligh [prédication et propagation]. Ce fut l’une des meilleures expériences que j’ai vécues en tant que musulman ahmadi.
Depuis lors, j’ai servi la communauté Ahmadiyya en de nombreuses capacités : Naib Sadr (vice-président) de la Khuddam-ul-Ahmadiyya (l’association des jeunes musulmans ahmadis) durant les années 80, président de la Jama’at de York, Harrisburg dans les années 90, secrétaire de tabligh et Nazim Ansar (chef de la section locale de l’organisation auxiliaire des hommes). Mes premiers mentors qui ont joué un rôle important dans ma vie sont : Hussain Abdul Azeez, le défunt Bilal Abdus Salam, Munir Hamid, le défunt Zakaria Hussain et Mujeeb Chaudhary qui sert en ce moment en tant président de la Philadelphie et ainsi que le défunt Sahil Abdul Azeez du New Jersey.
Renaissance spirituelle
Je me suis senti très privilégié de devenir musulman et ahmadi. En 2016, j’ai reçu une lettre du Tabshir (Bureau des missions étrangères de la communauté musulmane Ahmadiyya) m’annonçant que j’avais été sélectionné pour représenter mon pays (les États-Unis) à la Bai’ah internationale : je m’en sentais tellement indigne. La Bai’ah internationale est une initiation à la foi, comme une nouvelle consécration de soi. Comme on peut le voir sur la chaîne MTA chaque participant pose sa main sur l’épaule de son voisin d’en face afin que l’énergie et la vibration de la foi puissent parcourir toute la salle et le monde entier. C’était un moment spécial : j’étais là, les yeux débordant de larmes, espérant pouvoir me retenir. Après la cérémonie, j’ai eu une audience avec Sa Sainteté le Calife. Je suis entré dans son bureau et il m’a accueilli très chaleureusement. Je l’ai informé que j’étais présent à la Bai’ah internationale et il m’a répondu : « Je sais ». Je lui ai dit que je me sentais si indigne d’être là en raison de mon passé trouble. Sa Sainteté a répondu : « Si vous n’en étiez pas digne, Dieu ne vous aurai pas placé là. » C’était des paroles très spéciales pour moi : elles ont renforcé ma foi.
Je n’aurai jamais imaginé pareil événement dans ma vie. J’étais originaire d’un milieu violent, marqué par la toxicomanie et la criminalité : mais j’étais là, à côté du Calife, lui prêtant allégeance, éprouvant un amour immense pour sa personne et représentant les États-Unis tout entier.
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