Par Sarah Malik, Goussainville, France
Saint Valentin est un personnage qui a réellement existé: il s’agit du prêtre Valentin de Terni qui aurait défié les interdictions de l’Empereur romain Claude II et aurait continué à marier des couples. Cette désobéissance lui a valu son incarcération. En prison, qu’il aurait rencontré la fille aveugle de son geôlier : celle-ci lui demandait de lui décrire le monde et c’est à travers ces maints échanges qu’ils seraient tombés amoureux. C’est également à ce moment qu’un miracle se serait produit : l’aveugle retrouva la vue.
L’Empereur, qui haïssait les chrétiens, décida de condamner à mort Valentin de Terni, le 14 février 494. [1] C’est suite à ce martyre que serait née la fête des amoureux, célébrée chaque année le 14 février. Cette histoire est une énième invention visant à donner un sens à cette fête contemporaine. Selon certains, le prêtre Valentin aurait guéri cette fille. Selon d’autres, il lui écrivait des lettres d’amour en forme de cœur.
La principale confusion concerne le « réel » Saint-Valentin. Dans l’histoire chrétienne, plusieurs saints portaient le nom de Valentin. Le patron des amoureux aurait trois candidats possibles. Le premier est Valentin de Rhétie, qui a vécu au Ve siècle et était invoqué pour soigner les épileptiques. Ce prêtre n’a aucun point commun avec la vie du patron des amoureux qui, d’après la légende aurait guéri la fille de son gardien de sa cécité. Il nous reste deux saints qui conviennent à cette histoire : l’évêque de Terni et le prêtre de Rome du IIIe siècle. Ce dernier aurait été emprisonné par l’empereur Claude. Après avoir guéri la fille de son gardien, il aurait été décapité le 14 février 270, 273 ou 280. L’année exacte est inconnue, mais l’essentiel est la date 14 février. Les deux Valentins ont un récit si semblable que tout porte à croire qu’il s’agissait de la même personne.
Les ambiguïtés entourant cette histoire donnent l’impression d’un mythe construit a posteriori. Cet argument s’appuie sur l’attribution du titre de la Saint Valentin mille ans plus tard après cet incident.
Une fête religieuse…
En réalité, l’origine de cette fête est bien plus complexe et peu romantique. La Saint-Valentin serait issue d’une fête païenne romaine célébrée au cours du mois de février, mois dont l’étymologie est dérivée du verbe « februare » qui signifie “purifier”. Cette célébration romaine, connue comme Lupercales et se déroulant chaque 15 février, permettrait de se purifier des miasmes de l’hiver. Elle commençait par un sacrifice d’animaux, dont la peau servait à confectionner des fouets. Les jeunes Romains les utilisaient pour frapper des femmes. Ce rituel était censé les rendre plus fécondes et permettre à celles qui étaient enceintes d’accoucher sans problème.
Les Lupercales se terminaient par un banquet assez festif. Il y avait une loterie amoureuse, qui désignait des couples qui se formaient pour la durée du banquet.
…devenue purement commerciale
Comme d’autres fêtes telles que Noël ou Halloween, la Saint-Valentin est aujourd’hui une fête purement lucrative. On le ressent par l’acharnement des commerçants qui incitent les consommateurs à acheter des produits dédiés à l’occasion afin de marquer leur appartenance à la société contemporaine.
Dans son livre « Saint-Valentin, mon amour ! » le sociologue Kauffmann [2] explique que cette fête ne s’appuie guère sur des sources historiques solides et fiables : ceci discrédite son authenticité. Cette « fête » nous oblige à dépenser sans raison. Comme l’explique l’écrivain et le journaliste français Jérôme Duhamel « à la Saint-Valentin, vaut mieux pas être amoureux si on veut économiser les fleurs. » [3]
Références :
[1] https://teteamodeler.ouest-france.fr/culture/fetes/histoire-saint-valentin.asp [2] J.-C. Kaufmann, Saint Valentin Mon Amour [3] https://www.geo.fr/histoire/quelle-est-lhistoire-de-la-saint-valentin-203591
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