Après avoir récité le Tashahhud, le Ta‘awwuz et la Sourate al-Fatiha, Sa Sainteté, Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.), a déclaré qu’il va évoquer l’expédition de Raji.
La trahison des mécréants
Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté que, selon le Sahih al-Bukhari, le Saint Prophète (s.a.w.) a envoyé dix compagnons, sous le commandement d’Asim bin Thabit (r.a.), pour recueillir des informations. Ils ont rencontré une branche de la tribu des Huzail, les Banu Lahyan, où ils se sont retrouvés face à 200 hommes ennemis, tous archers. Les musulmans se sont rassemblés sur une colline, encerclés par les Banu Lahyan, qui les ont sommés de descendre en leur garantissant leur sécurité. Les musulmans, cependant, ne se sont pas laissés convaincre. Les Banu Lahyan ont commencé à tirer des flèches en leur direction, entraînant le martyre d’Asim bin Thabit (r.a.) et de sept autres compagnons. Trois compagnons sont descendus de la colline sur la base d’un accord. La tribu adverse les ont capturés et ligotés. L’un des compagnons, réalisant qu’ils n’allaient pas tenir leur parole, a refusé de les suivre et a également été martyrisé. Les deux autres ont été emmenés à La Mecque où ils ont été vendus.
Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté que, selon la plupart des historiens, ce groupe de compagnons s’était préparé à partir en mission, mais ne l’avait pas encore fait. Le Saint Prophète (s.a.w.) les avait envoyés avec les tribus Adal et Qarah, qui avaient demandé à être accompagnées par des enseignants de l’Islam. Il est possible qu’après avoir rejoint les Adal et Qarah, ils aient informé les Banu Lahyan, qui sont alors venus les attaquer.
Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté que ces compagnons ont fait preuve d’une grande bravoure. Asim (r.a.) a tiré des flèches jusqu’à épuisement de ses munitions. Il a ensuite combattu avec sa lance jusqu’à ce qu’elle se brise, puis a pris son épée et s’est battu jusqu’à l’acceptation de son martyre. Conscient que l’ennemi mutilait les corps, il a prié Dieu de protéger le sien après sa mort.
Sa Sainteté (a.b.a.) a cité Mirza Bashir Ahmad (r.a.) qui écrit :
« Au mois de Safar de l’an 4 A.H., le Saint Prophète (s.a.w.) réunit un groupe de dix compagnons, nomma Asim bin Thabit (r.a.) comme leur chef, et leur ordonna d’aller secrètement vers La Mecque pour recueillir des renseignements sur les Quraysh, puis de l’informer de leurs plans et motivations. Cependant, avant le départ de ce groupe, quelques personnes des tribus Adal et Qarah se présentèrent devant le Saint Prophète (s.a.w.) et lui dirent que beaucoup de membres de leurs tribus étaient enclins à l’Islam. Ils lui demandèrent d’envoyer quelques hommes avec eux pour les convertir et les instruire. Le Saint Prophète (s.a.w.) se réjouit de leur demande et envoya avec eux le même groupe initialement constitué pour la mission de reconnaissance. Cependant, comme cela fut découvert par la suite, ces personnes étaient en réalité des menteurs. Elles étaient venues à Médine à l’instigation des Banu Lahyan, qui cherchaient à venger l’exécution de leur chef, Sufyan bin Khalid. Ils avaient donc conçu un plan selon lequel, lorsque les musulmans quitteraient Médine sous ce prétexte, ils les attaqueraient. En échange de ce service, les Banu Lahyan promirent aux membres des tribus Adal et Qarah une généreuse récompense de nombreux chameaux. Lorsque les traîtres des tribus Adal et Qarah atteignirent la région située entre Asfan et La Mecque, ils envoyèrent secrètement un message aux Banu Lahyan, les informant que les musulmans les accompagnaient et qu’ils devaient également venir. Sur ce, 200 jeunes hommes des Banu Lahyan, dont 100 archers, se lancèrent à la poursuite des musulmans et les rattrapèrent à un endroit appelé Raji’. Mais comment 10 hommes pourraient-ils rivaliser avec 200 guerriers ? Les musulmans, cependant, n’avaient pas été instruits à déposer les armes. Les compagnons montèrent immédiatement sur une colline voisine et se préparèrent au combat. Les mécréants, qui ne considéraient pas la tromperie comme répréhensible, leur crièrent : « Descendez de la montagne, nous vous promettons fermement de ne pas vous tuer. » Asim (r.a.) répondit : « Nous n’avons aucune confiance en vos traités et accords. Nous ne pouvons pas descendre sur votre seule garantie. » Puis, il leva la tête vers le ciel et dit : « Ô Dieu ! Tu es témoin de notre état. Fais connaître notre condition à Ton Messager. » Ainsi, Asim (r.a.) et ses compagnons tinrent bon et combattirent jusqu’à être finalement martyrisés. »
(La vie et le caractère du Sceau des Prophètes (s.a.w.), Vol. 2, pp. 363-364)
La protection du corps de Asim (r.a.) par Allah Tout-Puissant
Sa Sainteté (a.b.a.) a ensuite cité Mirza Bashir Ahmad (r.a.) qui a écrit sur le corps d’Asim (r.a.) :
« En ce qui concerne l’incident de Raji’, une narration relate que lorsque les Quraysh ont appris qu’Asim bin Thabit (r.a.) était parmi les martyrs de Raji’, tués par les Banu Lahyan, ils ont spécialement envoyé des hommes sur place avec l’instruction de ramener la tête ou une autre partie du corps d’Asim (r.a.). En effet, Asim (r.a.) avait tué un chef important des Quraysh et ils voulaient apaiser leur soif de vengeance. Une autre narration raconte que la mère de la personne tuée par Asim (r.a.) avait juré de boire de l’alcool dans le crâne de l’assassin de son fils. Cependant, la puissance de Dieu était telle que lorsque ces personnes arrivèrent sur les lieux, ils trouvèrent des essaims de frelons et d’abeilles mâles posés sur le corps d’Asim (r.a.), qui ne bougeaient pas. Ces hommes tentèrent par tous les moyens de chasser les frelons et les abeilles, mais en vain. Finalement, n’ayant pas d’autre choix, ils repartirent frustrés et bredouilles. Peu après, un orage éclata et emporta le corps d’Asim (r.a.). Il est rapporté que, lors de sa conversion à l’Islam, Asim (r.a.) avait fait le vœu de s’abstenir totalement de tout ce qui était polythéiste, au point de ne même pas toucher un idolâtre. Lorsque Umar (r.a.) fut informé de son martyre et de cet événement en particulier, il dit : « Voyez comme Allah préserve magnifiquement les sentiments de Ses serviteurs bien-aimés. Il a accompli le vœu d’Asim (r.a.) même après sa mort, le protégeant du contact des idolâtres. »
(La vie et le caractère du Sceau des Prophètes (s.a.w.), Vol. 2, pp. 366-367)
Sa Sainteté (a.b.a.) a ajouté que Asim (r.a.) fut également surnommé “Le Sauvé par les Frelons ou les Abeilles”. C’est ainsi que Dieu Tout-Puissant a protégé le corps de Asim (r.a.).
Traitement cruel des compagnons restants à Raji
Sa Sainteté (a.b.a.) a précisé que Mu’attib bin Ubaid (r.a.) a également été martyrisé. Gravement blessé lors du combat, il a rejoint les cinq autres compagnons qui, après avoir courageusement combattu, ont également été martyrisés. Ainsi, dix compagnons au total sont tombés en martyr. Il restait trois compagnons avec qui l’ennemi avait fait le serment de ne leur causer aucun mal. Cependant, lorsque les compagnons se sont rendus, ils ont rompu leur promesse et les ont ligotés. Abdullah bin Tariq (r.a.) ayant refusé de les suivre, l’ennemi l’a également martyrisé.
Sa Sainteté (a.b.a.) a cité Mirza Bashir Ahmad (r.a.) qui écrit,
« Sept compagnons avaient été tués, et seuls Khubaib bin Adiyy (r.a.), Zaid bin Dathinah (r.a.) et un autre compagnon restaient. Les mécréants, qui souhaitaient en réalité les capturer vivants, les appelèrent à nouveau et dirent : « Il est encore temps. Descendez et nous vous promettons de ne pas vous faire de mal. » Cette fois, ces innocents musulmans tombèrent dans le piège et descendirent. Mais dès qu’ils mirent le pied à terre, les mécréants les ligotèrent avec les cordes de leurs arcs. Sur ce, le compagnon de Khubaib (r.a.) et Zaid (r.a.), dont le nom a été enregistré dans l’histoire comme étant Abdullah bin Tariq (r.a.), ne put se contenir et cria : « Ceci est votre première violation de l’accord et qui sait ce que vous ferez par la suite ! » Abdullah (r.a.) refusa de continuer avec eux. Pendant un certain temps, les mécréants traînèrent Abdullah (r.a.), le frappant et l’agressant, puis le tuèrent et l’abandonnèrent. Ensuite, leur vengeance étant assouvie et dans le but de plaire aux Quraysh, ainsi que par appât du gain, ils emmenèrent Khubaib (r.a.) et Zaid (r.a.) à La Mecque, où ils les vendirent aux Quraysh. Khubaib (r.a.) fut acheté par les fils de Harith bin Amir bin Naufal, car il avait tué Harith lors de la bataille de Badr, et Zaid (r.a.) fut acheté par Safwan bin Umayyah.
(La vie et le caractère du Sceau des Prophètes (s.a.w.), Vol. 2, p. 364)
L’amour profonde des compagnons envers le Saint Prophète (s.a.w.)
Sa Sainteté (a.b.a.) a partragé que ces deux compagnons ont été martyrisés par les Qouraysh. Mirza Bashir Ahmad (r.a.) écrit à ce sujet :
« Safwan bin Umayyah emmena son prisonnier, Zaid bin Dathinah (r.a.), hors du Haram. Une foule composée des chefs de La Mecque l’accompagnait. Arrivé à l’extérieur du Haram, Safwan ordonna à son esclave Nastas d’exécuter Zaid (r.a.). Nastas s’avança et leva son épée. À cet instant, Abu Sufyan bin Harb, le chef de La Mecque, qui était également parmi les spectateurs, s’avança et s’adressa à Zaid (r.a.) en disant : « Dis la vérité, ton cœur ne désire-t-il pas qu’en ce moment, à ta place, Muhammad (s.a.w.) soit entre nos mains et que nous l’exécutions pendant que tu serais épargné pour vivre des jours heureux avec ta famille ? » Les yeux de Zaid (r.a.) s’emplirent de sang de rage et il rétorqua furieusement : « Abu Sufyan ! Quelles absurdités profères-tu ? Par Dieu ! Je ne préférerais même pas être épargné au prix d’une épine qui piquerait le pied du Messager d’Allah ! » Abu Sufyan s’exclama alors involontairement : « Par Dieu, je n’ai jamais vu personne aimer quelqu’un autant que les compagnons de Muhammad (s.a.w.) aiment Muhammad (s.a.w.). »
(La vie et le caractère du Sceau des Prophètes (s.a.w.), Vol. 2, p. 366)
Le comportement exemplaire de Khoubaib (r.a.) en tant que captive
Sa Sainteté (a.b.a.) a cité Mirza Bashir Ahmad (r.a.) sur le comportement de Khoubaib (r.a.) :
« Ces deux compagnons étaient encore en captivité lorsqu’un jour Khubaib (r.a.) demanda à la fille de Harith si elle pouvait lui prêter un rasoir pour son usage personnel, ce qu’elle fit. Alors qu’il tenait ce rasoir, un jeune enfant de la fille de Harith s’approcha de Khubaib (r.a.) en jouant, et il le prit sur ses genoux. Lorsque la mère vit que Khubaib (r.a.) tenait un rasoir et que son enfant était assis sur ses genoux, elle se mit à trembler et son visage pâlit de peur. Khubaib (r.a.), comprenant sa crainte, lui dit : « Penses-tu que je vais tuer cet enfant ? Ne pense pas cela. Si Dieu le veut, je ne commettrai jamais un tel acte. » En entendant ces mots, le visage pâle de la mère s’éclaira. Cette dame fut si profondément touchée par la haute moralité de Khubaib (r.a.) qu’elle disait par la suite : « Je n’ai jamais vu un prisonnier aussi bon que Khubaib. » Elle racontait également : « Un jour, j’ai vu une grappe de raisin dans la main de Khubaib (r.a.), et il en mangeait les grains un par un, bien qu’il n’y eût aucun raisin à La Mecque à cette époque et que Khubaib (r.a.) fût enchaîné. » Elle ajoutait : « Je crois que c’étaient des provisions célestes qui lui étaient destinées. »
(La vie et le caractère du Sceau des Prophètes (s.a.w.), Vol. 2, pp. 364-365)
Sa Sainteté (a.b.a.) a expliqué que les Quraysh ont finalement emmené Khubaib (r.a.) dans un champ ouvert pour le martyriser. Khubaib (r.a.) a demandé la permission de faire ses prières. Il a dit qu’il aurait aimé prolonger ses prières, mais qu’il ne voulait pas non plus que les gens pensent qu’il le faisait par peur de la mort. Il a ensuite été martyrisé.
Résumé préparé par la Revue des Religions
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