L’histoire n’a guère connu d’ascension aussi fulgurante que celle des chefs bédouins qui parcouraient autrefois les vastes étendues du désert d’Arabie. Ils menaient une vie tribale avant d’acquérir des titres royaux et de régner sur des royaumes et des émirats.
Avec une économie instable et des ressources limitées, la vie dans la région était à l’image de son environnement austère. La majeure partie de la population était nomade, s’adaptant aux conditions difficiles du désert. Cependant la découverte fortuite de pétrole au milieu du XXe siècle a radicalement transformé le Golfe arabique. En quelques décennies, la région est devenue un pivot économique mondial. Le désert a cédé la place à des mégalopoles florissantes, symboles de richesse et d’opulence. Des centaines de gratte-ciel ont percé le ciel, le plus célèbre étant le Burj Khalifa de Dubaï. Mais son règne de géant sera bientôt détrôné par la tour de Jeddah, actuellement en construction en Arabie saoudite voisine.1
Cette transformation économique extraordinaire est un véritable miracle. Plus remarquable encore, elle accomplit une prophétie formulée il y a quatorze siècles par le Prophète de l’Islamsa. Dans un hadith rapporté par Ibn Majah, un compagnon du Saint Prophète Mohammadsa lui a demandé quels seraient les signes de la fin des temps. L’Envoyé d’Allah répondit : « Lorsque vous verrez les bergers, pieds nus, dénudés et démunis, rivaliser dans l’édification de grands bâtiments. » Le Saint Prophète Mohammadsa faisait ainsi référence aux Bédouins de l’Arabie, décrivant leur mode de vie de l’époque. Prédire la construction de bâtiments élevés par un peuple spécifique ne semble pas extraordinaire à première vue. De nombreuses civilisations du passé ont érigé des structures imposantes. Par conséquent, si les Bédouins d’Arabie parvenaient à réaliser de tels exploits, cela ne constituerait pas en soi une prophétie remarquable. Une analyse plus approfondie révèle néanmoins que cette simple phrase renferme des vérités imprévisibles sans une guidance divine.
Premièrement, le Saint Prophètesa a précisé l’époque à laquelle ce phénomène se produirait, le désignant comme un signe de la dernière heure. D’autre part, cette période correspond aux prophéties de diverses religions à travers le monde, qui annoncent l’arrivée d’un Messie ou d’un réformateur. Remarquablement, la découverte du pétrole dans la péninsule arabique a coïncidé avec l’avènement du Messie Promis, Mirza Ghulam Ahmadas.2
Cette précieuse ressource, enfouie sous les terres des Bédouins, aurait pu être découverte à tout autre moment, même des siècles plus tard. De même, les progrès technologiques qui ont permis cette découverte auraient pu se produire à une autre époque. Malgré ces nombreuses variables, la simultanéité de ces événements à l’ère du Messie Promisas est un aspect significatif de l’accomplissement de cette prophétie.
L’Islam : de la fragilité à la grandeur
Un autre élément crucial : ce signe a été accordé aux musulmans quand ils étaient très fragiles, confrontés à deux puissances dominantes, notamment l’Empire byzantin et l’Empire perse, qui exerçaient leur influence sur l’Arabie et projetaient d’éradiquer la nouvelle foi islamique. Dans ce contexte difficile, qui pouvait affirmer avec certitude que cette religion perdurerait dans le temps ? Or, non seulement l’Islam a survécu, mais il a même bâti un empire puissant, réputé pour ses splendides réalisations architecturales. Pourtant, malgré les richesses et les ressources abondantes, aucun effort concerté n’a été consacré à l’édification de telles structures. Ce n’est qu’au XXe siècle, après l’émergence du Messie des derniers jours, que de gigantesques constructions ont commencé à voir le jour.
La prophétie décrit avec précision les bâtisseurs de ces structures : « des bergers nus, pieds nus et indigents ». Cela suggère non seulement leur extrême pauvreté, mais aussi leur mode de vie bédouin à cette époque. Avant la découverte du pétrole, le golfe Persique était habité par des nomades. Quarante ans de cela, les Émirats arabes unis étaient encore largement peuplés par ces tribus. Malgré l’écoulement du temps, leur mode de vie nomade est resté remarquablement inchangé. Cependant, un destin exceptionnel les attendait. La prophétie évoque également le déclin spirituel des musulmans en ce temps-là. Elles soulignent subtilement leur manque de ferveur spirituel et leur éloignement de la piété et des bonnes œuvres. Au lieu de se concentrer sur leur croissance spirituelle, ils deviendront rivaux, se livrant à des luttes purement terrestres pour la richesse matérielle. Malgré ses immenses fortunes, le monde musulman est profondément divisé. Alors que des communautés entières souffrent de guerres, de maladies et de famines dévastatrices, d’autres baignent dans le luxe et l’excès. Cette disparité flagrante souligne la nécessité de l’unité et de la solidarité au sein de l’Oumma musulmane.
À propos de l’auteur : Shahzad Ahmed occupe le poste de rédacteur en chef adjoint de The Review of Religions. Il est également imam au sein de la communauté musulmane Ahmadiyya. Titulaire d’une licence en anglais de l’Université de Greenwich, il intervient régulièrement en tant que panéliste sur diverses émissions de la chaîne Muslim Television Ahmadiyya International (MTA), notamment sur la jurisprudence islamique.
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