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La clé de Zion est entre de bonnes mains 

Fondée par un adversaire de l’Islam, Zion est un signe en faveur de l’Imam Al-Mahdi depuis plus d’un siècle

Par Asif Arif

Dans mon premier ouvrage, L’Ahmadiyya : un Islam interdit, j’ai dédié plusieurs pages sur la ville de Zion, dans l’État de l’Illinois, près de Chicago, et de la portée historique et symbolique dans laquelle s’inscrit cette ville. Le fondateur de cette ville, John Alexander Dowie, avait répondu à un duel de prières initié par le fondateur de la communauté musulmane Ahmadiyya, Hadhrat Mirza Ghulam Ahmad de Qadian.

Sans revenir sur ce duel de prières, largement commenté et récité par Hadhrat Mirza Masroor Ahmad, Calife de la communauté musulmane Ahmadiyya, lors de son voyage aux États-Unis, il faut s’attarder sur la portée historique de l’inauguration de la mosquée de Zion par le Calife de la communauté Ahmadiyya.

Lors de la réception, le Maire a remis la clé de la ville au Calife de la communauté musulmane Ahmadiyya qui lui répondit que « désormais, la clé de la ville de Zion est entre de bonnes mains ». Cette affirmation, qui peut paraitre anodine aux premiers abords, est en réalité lourde en termes de symboles. À l’époque où Dowie était encore au pic de son influence, Hadhrat Mirza Ghulam Ahmad de Qadian, qui était beaucoup plus âgé que Dowie, bien moins connu et dont le pays avait été dévasté par la peste, disait que Dieu lui avait d’ores et déjà accordé la victoire sur les faux messies qui se présenteraient dans le monde.

La victoire d’alors paraissait déjà éclatante au regard du triste sort qui attendra John Alexander Dowie mais ce n’était pas sans compter qu’un siècle plus tard, les clefs de la ville qui a été fondé par celui qui affirmait que le fondateur de l’Ahmadiyya était un « vulgaire cafare » serait remis au représentant de cette même communauté. Il faut également savoir que les résidents de la ville de Zion ne connaissent Dowie qu’à travers des aspects négatifs.

En face de l’hôtel Sheridon Inn, il y a un café. Dans ce café, une boisson porte le nom de « Dowie Wowie ». Face à mon interrogation, l’employée qui y travaillait m’indique que ce café, qui est un double expresso, avait des tendances à aiguiser la libido de Dowie, fondateur de Zion, afin qu’il puisse être disposé à avoir des rapports sexuels avec plusieurs femmes. Elle le décrit comme un homme à la moralité douteuse et dont les habitants se souviennent souvent avec une pointe de dérision.

Imaginez un instant ce que nous avons vécu dans la ville de Zion. Un faux messie a perdu son duel de prière et s’en est suivi une série de déchéances qui se matérialise devant nous : son hôtel est entièrement occupé par des membres de la communauté musulmane Ahmadiyya, une mosquée resplendissante voit le jour dans sa ville au nom de Fathe Azim (La Grande Victoire) et les clefs de cette même ville détenue par un faux messie pendant tout ce temps sont données à la descendance de Hadhrat Mirza Ghulam Ahmad de Qadian qui a proclamé être le Messie attendu par les monothéismes.

En raison de l’instantanéité de notre monde moderne, nous ne prenons que peu de temps pour visiter, dans notre esprit, ces prophéties majestueuses qui s’accomplissent devant nos yeux. Nous avons pris la – mauvaise – habitude de penser à un évènement à un instant, et l’heure qui suit de passer à autre chose. Mais cet événement mérite de s’y attarder. Lorsque le Calife était présent dans la ville de Zion, tous les chauffeurs Uber demandaient à ceux qu’ils transportaient : qui êtes-vous ? Non seulement, la communauté musulmane ahmadiyya reprenait les clefs de ville, occupait les hôtels appartenant jadis au fondateur mais voilà que désormais ils informaient les habitants de la ville de la venue de ce Messie qui a gagné son duel contre Dowie.

Cette Grande Victoire nous pouvons la voir parce que nous avons reconnu un homme qui, depuis son petit village de Qadian, avait poussé ce cri du cœur affirmant être le messie attendant par différentes religions sous différents titres. Ce messie est passé par toutes sortes de maladies, d’épreuves mais il n’a jamais laissé son message s’évanouir. Il a sacrifié sa vie au profit du message de l’islam, il a dédié ses nuits au service de l’humanité et ses écrits à la défense du Prophète de l’islam, Muhammad (pssl). Cette Grande Victoire est donc la victoire de la vérité sur le mensonge, de la spiritualité sur le matérialisme. À nous de conserver sa grandeur en se rendant dans cette mosquée et en lui donnant vie, en ayant une relation vivante avec Dieu ; c’est ce que Messie Promis considérait comme la Grande Victoire. Sans cette relation, nous serons les témoins de beaucoup de victoires du Messie Promis mais nous n’accompliront pas notre propre Fathe Azeem qui réside dans un verset du Coran concluant la Sourate Al-Fajr affirmant : « Ô toi âme apaisée ! Retourne auprès de Ton Seigneur, satisfait de Lui et Lui satisfait de toi. Entre donc parmi Mes serviteurs choisis, Et entre dans Mon Jardin ».


À propos de l’auteur : Asif Arif est membre de la Communauté musulmane Ahmadiyya, avocat au Barreau de Paris, et auteur spécialiste des questions de religions et laïcité.