Après avoir récité le Tashahhud, le Ta‘awwuz et la Sourate al-Fatiha, Sa Sainteté, Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.), a déclaré qu’il continuerait d’évoquer les incidents liés à la bataille d’Uhud.
Pour quelle raison certains compagnons ont-ils délaissé leur position sur la colline ?
Au cours de la bataille, les mécréants ont subi d’importantes pertes aux mains des musulmans, les forçant à prendre la fuite. Néanmoins, en dépit des directives émanant du Saint Prophète (s.a.w.), la plupart des compagnons qui étaient en poste sur la colline ont abandonné leur position, occasionnant d’importantes pertes pour les musulmans. Tandis que les mécréants prenaient la fuite, les musulmans les poursuivirent, et dans leur hâte, de nombreux archers présents sur la colline, malgré les injonctions contraires, se joignirent également pour les poursuivre. Certains historiens avancent que la descente de ces compagnons sur le champ de bataille était motivée par leur désir d’acquérir le butin de guerre. Cependant, il semble inapproprié d’affirmer cela concernant les compagnons du Saint Prophète (s.a.w.).
Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré que l’affirmation en question a été établie par certains historiens en se basant sur leur interprétation du verset suivant du Saint Coran :
« Et assurément Allah avait tenu Sa promesse envers vous lorsque vous les tuez sans relâche avec Son autorisation, jusqu’au moment où vous avez vacillé – dans votre obéissance au Prophète – et avez commencé à vous disputer concernant le but réel visé par cet ordre, et avez désobéi après qu’Il vous ait octroyé la victoire que vous désiriez et alors Allah cessa de vous aider. Certains d’entre vous désiraient la vie d’ici-bas, tandis que d’autres désiraient la vie à venir. Alors, Il vous a détournés d’eux afin de vous éprouver — et Il vous l’a déjà pardonné, et Allah est Seigneur de la grâce pour les croyants. » (Le Saint Coran, 3 :153)
Les compagnons étaient disposés à sacrifier tout pour l’Islam et le Saint Prophète (s.a.w.), ils avaient déjà donné tout ce qu’ils possédaient et aspiraient même au martyre, il est donc erroné d’affirmer qu’ils étaient uniquement motivés par la recherche du butin de guerre. Ces conflits n’étaient pas déclenchés pour le gain matériel, ce dernier était plutôt un résultat accessoire de la bataille. Ainsi, affirmer que les compagnons ont quitté leur poste précipitamment pour cueillir le butin semble inexact. Il apparaît plutôt qu’en observant les mécréants fuir, ils ont présagé de la victoire imminente de la bataille. Ou bien, en voyant leurs frères engagés dans un combat rapproché, ils ont peut-être ressenti le désir de se joindre à eux. Néanmoins, leur chef désigné, Abdoullah bin Joubair (r.a.), leur enjoignait de rester sur leur position.
Sa Sainteté (a.b.a.) a cité Mirza Bashirouddin Mahmoud Ahmad (r.a.), qui explique que le désir mondain mentionné dans le verset se référait à l’aspiration des compagnons à participer activement à un combat corps à corps. C’était, sans aucun doute, une aspiration mondaine par rapport aux instructions du Saint Prophète (s.a.w.) de maintenir leur position. En d’autres termes, malgré le commandement du Prophète d’Allah, ils cherchaient quelque chose qui, apparemment, semblait plus attractif, à savoir s’engager dans la bataille active par amour pour Allah. De leur point de vue, en croyant que la bataille était gagnée, les compagnons postés sur la colline voulaient sans aucun doute se joindre à leurs frères pour célébrer cette victoire. Cette explication s’aligne mieux avec l’honneur des compagnons du Saint Prophète (s.a.w.).
Sa Sainteté (a.b.a.) relate que face à la baisse de vigilance des musulmans, Khalid bin Walid revint sur ses pas avec le reste de l’armée mecquoise, lançant une attaque inattendue. Amra, une femme de l’armée mecquoise, prit leur drapeau, l’agitant vigoureusement pour indiquer aux Mecquois en fuite qu’ils devaient regagner le combat. Malheureusement, cette victoire apparente se mua en une tragédie déchirante, avec de nombreux musulmans sacrifiés. Durant l’assaut mecquois, les musulmans, dépourvus d’organisation, se retrouvèrent dispersés. Une scène frénétique s’ensuivit alors qu’ils luttaient pour repousser l’offensive. Au milieu de ce chaos, le père de Houdhaifah (r.a.) fut involontairement martyrisé par des musulmans qui ne l’avaient pas reconnu. Apprenant cela, le Saint Prophète (s.a.w.) proposa d’offrir le prix du sang, mais Houdhaifah (r.a.) refusa, élevant ainsi son rang aux yeux de Dieu et de Son Messager (s.a.w.).
Le martyre de Hamzah (r.a.)
Sa Sainteté (a.b.a.) a évoqué le décès de Hamzah (r.a.) lors de cette bataille, citant Mirza Bashir Ahmad (r.a.) qui rapporte :
« Hamzah (r.a.), oncle paternel et frère adoptif du Saint Prophète (s.a.w.), s’illustra courageusement dans la bataille. Où qu’il se tourna, il sema la dévastation parmi les rangs des Qouraysh. Cependant, l’ennemi lui réservait une embuscade. Joubair bin Mout’im, cherchant vengeance pour la mort de son oncle paternel Ta’imah bin Adiyy à Badr, fit appel à Wahshi, un esclave abyssin, lui promettant la liberté en échange de la mort de Hamzah (r.a.). Wahshi, se dissimulant en embuscade, lança habilement sa petite lance lors d’une attaque de Hamzah (r.a.), transperçant son corps. Bien que gravement blessé, Hamzah (r.a.) tenta vaillamment de se relever pour affronter son agresseur, mais succomba finalement à ses blessures. Ainsi, un pilier robuste de l’armée musulmane s’est effondré avec la perte de Hamzah (r.a.). À la nouvelle de son décès, le Saint Prophète (s.a.w.) fut profondément attristé. On rapporte qu’après la Ghazwah de Ta’if, lorsque l’assassin de Hamzah (r.a.), Wahshi, se présenta devant le Saint Prophète (s.a.w.), bien qu’il lui pardonna, en raison de son amour pour Hamzah (r.a.), il lui interdit de se montrer à lui. Wahshi, à cette occasion, se résolut intérieurement que tant qu’il n’emploierait pas la même main qui avait martyrisé l’oncle paternel du Messager de Dieu pour éliminer un grand ennemi de l’Islam, il ne connaîtrait pas de repos. Ainsi, durant le califat de Abou Bakr (r.a.), lors de la bataille de Yamamah, il a accompli son serment en tuant Mousailimah Kadhdhab, un imposteur se prétendant prophète. »
(La Vie et le Caractère du Sceau des Prophètes (s.a.w.), Vol. 2, pp. 334)
Le corps de Hamzah (r.a.) a été profané après son martyre, son foie a été extrait et apporté à Hind, qui l’a mastiqué. Lorsqu’il apprit cela, le Saint Prophète (s.a.w.) ressentit une profonde peine. Se rendant auprès du corps de Hamzah (r.a.), il exprima son immense chagrin, affirmant que jamais il n’avait éprouvé une telle douleur. Le Saint Prophète (s.a.w.) rapporta que l’ange Gabriel l’informa que Hamzah (r.a.) était inscrit dans les sept cieux en tant que lion.
La patience manifestée par la sœur de Hamzah (r.a.) lors de son martyre
La sœur de Hamzah (r.a.) avait témoigné d’une grande patience. Apercevant sa sœur approcher, le Saint Prophète (s.a.w.) prit la décision de lui éviter la vue des corps des défunts, jugée perturbante. Pour ce faire, il dépêcha Zoubair (r.a.) pour l’en empêcher. À l’approche de celle-ci, Zoubair (r.a.) se rendit compte qu’il s’agissait de sa propre mère, Safiyyah (r.a.). Alors que Zoubair (r.a.) s’avançait, sa mère Safiyyah (r.a.) le repoussa sur le côté, affirmant qu’il ne pouvait l’arrêter. Toutefois, Zoubair (r.a.) lui expliqua que le Saint Prophète (s.a.w.) lui avait expressément ordonné de ne pas avancer, afin qu’elle n’ait pas à voir les corps des défunts. Conformément à cette instruction, elle s’immobilisa et remit à Zoubair (r.a.) deux draps qu’elle avait apportés pour envelopper le corps de son frère, Hamzah (r.a.). Bien qu’elle fût consciente de la mutilation du corps, elle sollicita néanmoins la permission de contempler son frère. Elle s’engagea, avec la promesse de ne pas se lamenter. Le Saint Prophète (s.a.w.) consentit, et en présence de son frère martyrisé, elle se tint vaillante tel un lion, laissant échapper des larmes sans émettre le moindre son. Le Saint Prophète (s.a.w.), également ému, se tint à ses côtés, pleurant silencieusement.
Sa Sainteté (a.b.a.) a fait référence aux témoignages des premier et deuxième califes, qui ont évoqué l’extraordinaire patience dont a fait preuve le Saint Prophète (s.a.w.) au cours de cette tragédie.
Sa Sainteté (a.b.a.) a indiqué qu’il continuerait d’évoquer ces incidents à l’avenir.
Appel à des prières pour les Palestiniens alors que les injustices persistent à leur encontre.
Sa Sainteté (a.b.a.) a réitéré son appel à la prière en faveur du peuple de Palestine, implorant Allah qu’une action concrète puisse voir le jour contre l’injustice mondiale. Malgré l’augmentation des voix dénonçant les injustices, une crainte face au gouvernement israélien semble prévaloir. On pourrait attribuer cela à une crainte généralisée ou à une hostilité inhérente dans le monde occidental envers le monde musulman, entravant ainsi toute volonté de mettre fin aux souffrances subies par les Palestiniens. Ils semblent négliger que ces injustices touchent des enfants, des femmes et des personnes âgées innocents. Ainsi, notre confiance en eux demeure limitée. Cependant, nous devons persévérer dans nos efforts pour les sensibiliser à cette réalité. De plus, la prière doit demeurer constante. Qu’Allah permette au monde musulman de renforcer son influence, afin qu’il puisse s’élever et mettre un terme à ces injustices.
Prières funéraires
Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré qu’il dirigerait les prières funéraires des membres décédés suivants :
Cheikh Ahmad Hussain Abu Sardana
Cheikh Ahmad Hussain Abu Sardana, résidant à Gaza, a récemment été martyrisé lors d’une frappe aérienne israélienne, devenant ainsi le premier ahmadi à perdre la vie dans le conflit en cours. Diplômé de l’université Al Azhar, son introduction à l’Ahmadiyya a eu lieu à Kababir lors de l’Aïd, où le missionnaire a abordé la nécessité de l’imam Mahdi, suscitant son intérêt. Conformément aux conseils de son défunt père, qui l’encourageait à prêter allégeance à l’imam Mahdi s’il en apprenait son existence, il embrassa l’Ahmadiyyat ce même jour. Il jouissait d’une réputation de sage érudit parmi les résidents de sa localité. Affectionnant profondément le Saint Coran, il le parcourait intégralement chaque semaine. Son épouse a également été blessée lors de l’attaque, suscitant les prières de rétablissement de Sa Sainteté (a.b.a.). Affichant un profond respect envers le Messie Promis (a.s.) et le Califat, il avait enregistré un message vocal exprimant ses sentiments et renouvelant son serment d’allégeance envers Sa Sainteté (a.b.a.). Sa Sainteté (a.b.a.) a prié pour l’élévation de son rang et la guérison de son épouse. Que les supplications de cet homme en faveur du peuple palestinien soient agréées par Allah, et que la paix s’établisse dans cette région, facilitant ainsi l’acceptation du Messie Promis (a.s.).
Uthman Ahmad
Uthman Ahmad du Kenya, récemment décédé, a dédié de nombreuses années de service à la communauté après avoir embrassé l’Ahmadiyya. Fidèle à son serment d’allégeance, il s’est distingué en traduisant plusieurs ouvrages en swahili. Doté de nombreuses qualités, il observait assidûment la prière de tahajjoud (prière facultative avant l’aube) et vouait un profond respect aux missionnaires, défendant leur honneur avec détermination. Sa Sainteté (a.b.a.) a souligné l’importance pour les missionnaires d’être exemplaires. Sa Sainteté (a.b.a.) a prié qu’Allah fasse preuve de pardon et de miséricorde à l’égard d’Uthman Ahmad, qu’Il élève son rang et perpétue les vertus de son héritage à travers ses enfants.
Résumé préparé par La Revue des Religions.
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