Résumé du sermon du Calife

Confiez vos responsabilités aux méritants

Résumé du sermon du vendredi du 18 août 2023 prononcé par Sa Sainteté Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.).

Après avoir récité le Tashahhoud, la Ta’awwouz et la sourate al-Fatihah, Sa Sainteté Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.) a récité le verset 59 du chapitre 4 du Saint Coran :

« En vérité, Allah vous commande de céder les charges à qui de droit »

Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré que selon un hadith tout poste ou statut lié à la gestion des affaires de la nation ou qui confère une responsabilité sur les autres est une charge ou un dépôt. À cet égard tout poste, responsabilité ou service confiés à autrui est une Amanah (charge/dépôt). Les titulaires de postes occupent ces rôles du niveau local au niveau national et sont choisis par élection au sein de notre communauté. Il faut donc veiller à élire des personnes dignes de confiance pour les tâches qui lui seront confiées.

Choisir le plus apte

On ne doit pas baser ses choix et ses votes sur ses liens d’amitié ou de parenté. Les personnes en charge sont élues par les membres de la communauté et leur choix est avalisé par le calife régnant. On prend en considération qui est le plus apte à occuper un poste donné. Or, il arrive qu’on se trompe sur les capacités d’untel ou bien l’attitude de la personne change après être élue. Du coup, l’humilité, les efforts et la justice avec lesquels la personne responsable devrait servir ne sont plus présents. En pareil cas, seule la personne élue est responsable de ses actes et non ceux qui l’ont élue.

Sa Sainteté (a.b.a.) nous a conseillé de faire de notre mieux pour élire la personne convenable en ajoutant que cela n’est possible que par le biais de la prière. Le mieux est d’éviter celui qui se présente de son propre chef pour un poste. Si le calife régnant ou d’autres responsables ont connaissance de son attitude, pareil individu ne sera pas élu. Tout cela est conforme aux enseignements du Saint Prophète (s.a.w.)

Ne pas postuler pour un poste

Une fois, deux personnes se sont présentées au Saint Prophète (s.a.w.) lui disant qu’ils devraient occuper un certain poste, car ils étaient capables d’assumer ses responsabilités. Le Saint Prophète (s.a.w.) a répondu que ceux qu’il nomme jouissent de l’aide de Dieu et ceux qui désirent un poste ou un statut ne mérite ni aide ni bénédiction.

Tous les membres doivent avoir la passion de servir sa foi, mais il ne faut pas oublier les paroles du Saint Prophète (s.a.w.) notamment qu’il faut beaucoup prier avant d’élire quelqu’un. Généralement, après les élections, les résultats sont présentés au calife et il peut choisir celui qui a reçu la majorité des voix ou quelqu’un d’autre. Le calife est au courant de certains faits dont le public ignore. Certaines élections ne requièrent pas la décision du calife : le siège national est à même de l’avaliser. Ils doivent demander l’approbation du calife uniquement si des amendements sont nécessaires.

Le but est d’élire la personne la plus apte. Les électeurs doivent choisir ceux qui s’acquitteront au mieux de leurs devoirs en accord à leurs capacités. Ils ne doivent pas élire un individu désirant un poste ou en raison de leur lien d’amitié ou de parenté ou celui qui a reçu le plus grand nombre de votes à main levée.

S’acquitter de ses devoirs avec justice

Des élections au sein des organisations auxiliaires auront lieu cette année. Les membres des conseils électoraux de ces organisations doivent user le droit de vote en accord aux préceptes de Dieu. Ils doivent recommander au calife la meilleure personne après avoir prié et en ayant fait preuve d’équité. « Si nous remplissons ce devoir en toute équité, notre rôle dans le progrès de la Jama’at sera positif et nous mériterons l’agrément d’Allah. », a déclaré le calife.

Ceux qui sont élus doivent prendre conscience de leurs responsabilités et garder à l’esprit qu’Allah leur a conféré l’opportunité de servir. Certains titulaires de postes ne font pas montre d’humilité dans leur attitude et ils se comportent comme des personnalités extraordinaires après avoir été nommés à leur poste. Pareille attitude de leur part sera tout à fait inacceptable. Certains Wâqif-e-Zindagi ont été nommés secrétaires générales et l’on se plaît de leur attitude hautaine ; ils ne répondent même pas aux salutations. Ceux qui sont coupables de pareils comportements doivent se réformer et s’incliner jusqu’au sol pour l’occasion qu’Allah leur a accordé de servir [Sa cause].

Il y a également ceux qui n’achèvent pas leur travail à temps. Quand le calife leur demande un compte-rendu, ils répondent à sa requête qu’après plusieurs rappels. Après six mois et un an, ils écrivent une lettre d’excuses disant qu’ils ont commis une erreur et n’ont pas pu agir à temps. S’ils traitent ainsi les requêtes du calife et du bureau central comment s’attendre à ce qu’ils se comportent bien envers les gens ordinaires de la Jama’at ? Ces individus doivent se réformer, sinon ils seront démis de leurs fonctions.

Responsabilités des personnes en charge

Faire preuve d’humilité est le premier devoir incombant à tout responsable. Ils doivent garder à l’esprit que Dieu veille sur eux : Il surveille chacun de leurs faits et gestes. Ils doivent se dire qu’ils ont la confiance des électeurs et que le Calife a approuvé leur nom pour ce service : ils doivent donc tenter de maintenir cette confiance et user de toutes leurs capacités pour rendre le meilleur service. Si l’on adopte une telle attitude, l’on tentera au mieux d’accomplir ses devoirs.

Certains membres du bureau se plaignent du manque de coopération de la part des membres. Ces derniers doivent apporter leur concours aux œuvres de la communauté ; il incombe également aux responsables de se montrer exemplaires.

Un secrétaire aux finances ne cotisait pas en fonction de ses revenus réels et refusait également de demander une remise. Si telle est son attitude, comment peut-il encourager les autres à consentir à des sacrifices financiers ? Si un secrétaire de la Tarbiyyah (formation morale) n’accomplit pas ses cinq prières quotidiennes, comment peut-il enjoindre les autres à le faire ? Si un Waqf-e-Zindagi ou un missionnaire néglige ses prières volontaires, comment peut-il enjoindre les autres à rendre culte à Dieu ? Le Messie Promis (a.s.) affirme en effet que les religieux non ahmadis ne pratiquent pas ce qu’ils prêchent : comment leurs conseils auront-ils d’effet ? Il y a là matière à s’inquiéter.

Si les secrétaires du département de la Tarbiyyah s’occupaient de la formation morale de la communauté avec amour, ils provoqueront une révolution. Chaque titulaire de poste doit offrir au moins deux Raka’at de prière volontaire quotidiennement pour l’amélioration de leur fonction et pour que Dieu leur accorde Ses bénédictions. Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré qu’à son avis, si le département de la Tarbiyyah devenait actif, le travail des autres départements s’améliorerait automatiquement d’au moins 70 %. Les responsables doivent présenter leur exemplarité, en particulier les émirs, les présidents et les secrétaires du département de la Tarbiyyah, et bien sûr, tous les autres titulaires de poste également. S’ils ne font pas montre d’un excellent exemple, cela aura un impact considérable.

Il en va de même des organisations auxiliaires. Ils doivent être actifs à tous les niveaux, que ce soit au niveau du président ou de l’organe administratif qui lui est subordonné.

On reçoit également des griefs concernant la conduite des présidentes de Lajna (l’organisation des femmes), en particulier de la part des nouvelles converties. Au lieu de les rapprocher, ces présidentes éloignent ces nouvelles venues de la Jama’at. Elles leur disent qu’elles les réformeront elles-mêmes, tandis que selon Sa Sainteté (a.b.a.) ce sont ces présidentes qui doivent être réformées. Cela est dû au fait que certains individus conservent leurs postes pendant de longues périodes. Les membres de la Lajna ne jugent pas qui est apte d’occuper un poste ou non et lorsque les affaires vont mal la foi des gens est mise à l’épreuve. Si les membres de la Lajna ne choisissent pas des personnes capables, les gens n’ont pas le droit de se plaindre.

Le dirigeant est le serviteur du peuple

Les responsables ne sont pas là pour s’asseoir sur les estrades, mais plutôt pour servir en tant que travailleurs ordinaires. Une nouvelle convertie présente à la récente Jalsa Salana du Royaume-Uni a exprimé son étonnement quand elle a vu la présidente de l’organisation des femmes maintenir la discipline en compagnie des autres femmes. C’était là son devoir et il n’y avait rien d’extraordinaire à cet égard. Si elle ne servait pas de cette manière, elle ne rendrait pas justice à sa fonction. Ceux qui travaillent avec pareil esprit servent à réformer les autres.

Chaque titulaire de poste doit garder à l’esprit que, comme l’a dit le Saint Prophète (s.a.w.), le chef d’une nation en est le serviteur. De même, il incombe aux responsables d’établir des relations personnelles avec les membres de la communauté afin de favoriser les liens d’amour mutuels. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils ont été nommés responsables. C’est cette attitude qui pourra embellir le système de la Jama’at et nous rapprocher de Dieu. Le Saint Prophète (s.a.w.) a déclaré que Dieu interdira l’accès au paradis à celui à qui l’on a confié la responsabilité de superviser d’autres personnes, mais qui est négligent à cet égard. Il s’agit là d’un avertissement important et une source de préoccupation majeure.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a également déclaré : « L’Émir est un gardien. » Ceci inclut également les titulaires de postes. « Ils sont des surveillants et seront interrogés sur leurs sujets. » Les sujets ici ne sont pas les gouvernés. Il s’agit de ceux dont on a la responsabilité d’aider, de réformer et d’améliorer la condition.

Si les titulaires de poste n’effectuent pas correctement leur travail et se contentent de s’appeler représentants du calife régnant, ils représentent mal celui-ci et le rendent également coupable. Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré que si ces personnes ne se réforment pas, il n’a pas d’autre choix que de les démettre de leurs fonctions afin de ne pas être impliqué dans leurs péchés.

La recherche du pardon et les véritables auxiliaires du califat

Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré qu’il implore le pardon de Dieu à cet égard et que ceux qui sont coupables devraient en faire de même et se réformer. Sa Sainteté (a.b.a.) a prié pour que le califat de l’Ahmadiyya soit toujours doté de ces véritables aides qui comprennent leurs responsabilités et accomplissent leur travail au lieu de simplement occuper un poste. Il s’agit là d’un point auquel il faut prêter attention, car le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) affirme qu’Allah ne satisfera pas les besoins et les objectifs de celui qui est responsable des affaires collectives des musulmans tant qu’il ne répondra pas aux besoins d’autrui.

Cette responsabilité incombe non seulement au calife régnant, mais aussi aux titulaires de postes qui le représentent dans leur localité. Ils ne doivent pas penser qu’ils ont accompli leur devoir rien qu’en participant à des réunions. Ils doivent non seulement planifier l’amélioration de la condition des autres, mais aussi la mettre en œuvre de manière pratique. Les départements de l’Oumour-e-Amma (affaires générales) et du San’at-o-Tijarat (commerce et industrie) sont là pour répondre aux besoins des membres : les auxiliaires doivent accomplir le travail qui leur incombe dans ces départements.

Le Rishta Nata (affaires matrimoniales) est un département qui pose des défis dans le monde entier et qui nécessite une planification importante : les Jama’ats (communautés) centraux et les auxiliaires devront travailler ensemble à cet égard. Là encore, le département de la Tarbiyyah joue un rôle important. « Si nos jeunes sont correctement formés, ils adhéreront à la déclaration du Saint Prophète (s.a.w.) qui nous enjoint d’accorder la priorité à la foi en matière de mariage sur la richesse, la lignée familiale ou la beauté », a déclaré le calife. Les jeunes hommes et les jeunes femmes s’efforceront d’améliorer le niveau de leur foi et de développer leur relation avec Dieu s’ils sont animés de telles intentions. C’est ainsi que nous pourrons protéger nos générations futures, sans quoi de frêles tentatives n’aideront pas à se prémunir contre les assauts terribles du Dajjal. Tout titulaire de poste doit réformer son propre foyer avant de chercher à réformer le reste de la communauté.

Le département de l’Oumour-e-Amma est très important. Or, on pense que sa tâche principale est de prendre des mesures disciplinaires ou d’émettre des avertissements. Ceci n’est pas sa tâche principale et ils ne doivent certainement pas se contenter de donner des avertissements sévères. Les mesures disciplinaires ne sont prises qu’en dernier recours. Si le département de la Tarbiyyah est actif, une grande partie du travail de l’Oumour-e-Amma à cet égard sera facile. Il est donc très important que ces deux départements travaillent ensemble sur ces affaires. Cependant, l’Oumour-e-Amma a également la lourde responsabilité de créer des programmes au sein de la communauté pour assurer la stabilité économique des membres, pour les guider sur la recherche d’emploi et mettre en œuvre des activités pour servir autrui. L’Oumour-e-Amma ne prend aucune décision en cas de litige, mais elle applique les décisions prises par le Qadha (conseil d’arbitrage). Si quelqu’un ne se conforme pas à une décision prise, l’Oumour-e-Amma a la responsabilité de lui expliquer avec amour qu’il ne doit pas ruiner sa foi en n’appliquant pas une décision pour de médiocres avantages mondains. D’aucuns perdent le temps de Sa Sainteté (a.b.a.) en lui envoyant constamment leurs griefs, même si elles sont dans l’erreur. La plupart des gens comprennent lorsqu’on leur explique ces faits. L’Oumour-e-Amma n’est pas là pour prendre des mesures disciplinaires à l’encontre des gens, mais plutôt pour leur éviter de telles mesures. Ils doivent tout entreprendre à cette fin.

Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré que parfois les actions de certains responsables créent des doutes sur l’administration de la communauté. Parfois, si une personne soumet une requête au calife régnant à propos d’une affaire, le département concerné de son pays soulève la question de savoir pourquoi on ne l’a pas contacté directement en premier lieu : de plus ce département laisse traîner l’affaire quand il est sollicité par le siège. Cela crée alors des doutes chez la personne concernée. Parfois, ceux qui écrivent à Sa Sainteté (a.b.a.) ont l’impression que leurs demandes ne lui parviennent même pas, car le bureau concerné se préoccupe davantage de savoir pourquoi il n’a pas été contacté en premier, et ne s’occupe pas de leur requête : ceci engendre des doutes dans l’esprit des gens au sujet du calife et de la raison pour laquelle leur cas ne lui a pas été présenté. Or pareils doutes sont infondés, car chaque lettre envoyée au calife est ouverte et lue, et chaque demande est renvoyée au pays concerné pour qu’il en rende compte. S’il y a des retards ou des divergences, c’est de la part des sections locales de la communauté qui, malheureusement, engendrent des doutes par leurs actions. Ils se rendent coupables en jouant ainsi avec la foi des autres. S’ils font preuve d’indolence dans leur service envers les membres de la communauté, ils encourront le déplaisir d’Allah.

Le Saint Prophète Muhammad (s.a.w.) a déclaré qu’Allah fermera au ciel la porte subvenant aux besoins de tout imam (c’est-à-dire tout titulaire de poste) qui garde sa porte fermée aux nécessiteux et aux indigents. Ainsi, les responsables doivent craindre Dieu et s’empresser de répondre aux besoins des membres ou, tout au moins, présenter rapidement leur rapport. Or, ne pas répondre au siège et laisser la demande au fond d’un tiroir est un grand crime. Nous devons nous efforcer de chercher l’agrément d’Allah et d’entreprendre des actions vertueuses.

C’est en remplissant ces obligations que l’on parviendra à créer une belle société islamique, celle pour laquelle le Messie Promis (a.s.) a été suscité. Les titulaires de poste doivent toujours se rappeler qu’ils ont été élus par les membres de la communauté afin de remplir cette mission et qu’ils doivent le faire en gardant la crainte de Dieu au cœur, afin de mériter Son plaisir et de devenir les véritables assistants du calife régnant. Si l’on est animé de pareilles attitudes, Allah accordera Ses bénédictions et Son aide. Au cas contraire, nous nous éloignerons de la droiture et nous serons malhonnêtes envers Dieu, le calife et nous violerons la confiance que les gens ont placée en nous : ce faisant nous allons éprouver la foi des autres.

À la fin de son sermon, le Calife a déclaré : « Chaque ahmadi s’engage à suivre la voie de la Taqwa et à accorder priorité à sa foi sur le monde, mais les responsables et ceux qui ont été chargés de servir la communauté sont particulièrement visés ici, et ils doivent veiller à préserver les serments et les responsabilités qui leur ont été confiées. Nous devons assumer nos responsabilités en adhérant à la Taqwa et en faisant de notre mieux. »