En cette nouvelle année, nous adressons des prières sincères de gratitude à Allah le Tout-Puissant pour nous avoir accordé une année de vie supplémentaire. En jetant un regard sur l’année écoulée, nous recherchons une direction qui nous guide vers le succès pour cette nouvelle année. Pour les musulmans ahmadis, les paroles des Khulafa-e-Ahmadiyyat (Califes de l’Ahmadiyya) constituent une source inestimable d’inspiration et de direction pour ajuster nos vies et progresser continuellement vers la réalisation de nos objectifs.
Dans cet esprit d’amélioration continue, examinons quelques conseils essentiels tirés des sermons des Califes. Ces perles rivalisent d’éloquence pour nous rapprocher d’un succès et de bénédictions plus remarquables au cours de cette année.
Reconnaître la valeur de son temps et s’efforcer continuellement de s’améliorer
Le 11 janvier 1929, le deuxième Calife de la communauté musulmane Ahmadiyya, Mirza Bashir-ud-Din Mahmood Ahmad (r.a.), a mis en exergue la valeur du temps en s’adressant aux membres de la communauté :
« Une année n’est pas une chose ordinaire. C’est une année de douze mois et cinquante-deux semaines, comprenant sept jours par semaine, vingt-quatre heures par jour et soixante minutes par heure. Chaque minute compte soixante secondes, lesquelles peuvent encore être divisées. Même une seule seconde est si précieuse que tous les rois du monde, même en vendant tous leurs biens, ne sauraient la produire. Toute la richesse et les possessions du monde ne pourraient acheter même un cent millième de seconde. On peut ainsi imaginer sa valeur immense. Un grand roi peut être absorbé par des mesures visant à améliorer son pays, voire le monde entier, mais il peut mourir subitement. À ce moment-là, il souhaiterait avoir ne serait-ce qu’une ou deux minutes de plus, un peu plus de temps pour expliquer son projet aux autres. Or, à cet instant, même en offrant un milliard de roupies, son gouvernement, voire tous les gouvernements du monde en échange, il ne pourrait obtenir une seule minute. Nous devons donc remercier abondamment Allah de nous avoir accordé une année si précieuse et extraordinaire. »
Il expliqua ensuite que, compte tenu de la valeur de notre temps, cela nous rappelle notre besoin de progresser et d’avancer au rythme du temps. Le seul être qui n’ait jamais besoin de changement est Dieu, mais pour les humains, le changement est une nécessité vitale. Le Mousleh Maoud (r.a.) a déclaré :
« Ainsi, la nouvelle année nous rappelle la nécessité d’un nouveau départ, d’un nouveau changement, de nouveaux efforts, d’un nouvel enthousiasme et d’une nouvelle persévérance. Si nous ne changeons pas avec le cours du temps, nous ne pouvons espérer aucun progrès. Les nations qui ne se relèvent pas en opérant de nouveaux changements, avec un nouveau courage, de nouveaux désirs et de nouvelles aspirations périssent, s’éteignent et disparaissent. Les nations qui progressent sont celles qui s’élèvent au cours du temps. » (Khutbat-e-Mahmood, Vol. 12 (1929), 11 janvier)
Il est donc essentiel de se souvenir que le véritable succès découle de la reconnaissance de la valeur du temps et de son utilisation pour susciter un changement et un progrès constants en nous-mêmes.
Susciter une révolution en soi et anticiper chaque moment pour la réussite de nos actions
Le 4 janvier 1952, Mousleh Maoud (r.a.) a lancé un appel à l’action inspirant et remarquable pour créer une révolution en nous-mêmes. Il a déclaré :
« Au cours de l’année à venir, nous devons redoubler d’efforts. Nous devons opérer un changement révolutionnaire. Sans ce changement, nous ne pouvons réussir. Cette révolution doit s’opérer dans nos esprits, dans nos âmes, dans nos cœurs, ainsi que dans nos pensées et nos désirs. Sans susciter cette grande révolution dans nos cœurs, nos esprits et nos âmes, nous ne pouvons atteindre cette position, ou du moins pas assez rapidement, qui nous permettra d’atteindre le statut pour lequel Dieu Tout-Puissant nous a créés. »
Dans le sermon du vendredi suivant, il a exhorté la communauté à suivre de près le travail déjà réalisé et à planifier l’avenir. Il a déclaré :
« Nous devons tenir un registre de ce que nous faisons. Pour chaque année nouvelle, nous devrions envisager l’année à venir plutôt que de nous attarder sur l’année écoulée. Chaque jour, nous devons considérer qu’un jour s’est écoulé sur les 365, et évaluer la tâche qui nous incombait. Nous devons examiner le travail accompli et celui qui reste à faire. En adoptant cette perspective, nous pourrons utiliser notre temps efficacement, à condition d’agir avec une grande détermination. »
Il a également lancé un appel vibrant à l’action à tous les membres de la Jama’at et les a encouragés avec les mots suivants :
« Au lieu de se tourner vers le passé, si l’on ne considère que l’année à venir, en réfléchissant aux responsabilités et aux devoirs qui nous incombent, à la part que nous en avons accomplie et à celle qui reste à faire, alors on peut évaluer si l’on dispose de suffisamment de temps pour mener à bien ces devoirs. Alors on sera certainement intègre dans notre travail. Si une personne est déterminée et consciente de sa responsabilité envers ses actes, je suis convaincu que nos jeunes et nos enfants – animés de motivations sincères et conscients des lourdes responsabilités qu’implique l’acceptation de l’Ahmadiyya – pourront faire de l’année à venir une année meilleure que la précédente. Cependant, s’ils ne comprennent pas ce point et laissent simplement les jours et les nuits s’écouler, sans agir le jour, ni être anxieux ou agités la nuit, ils doivent prendre conscience qu’ils s’éloignent des objectifs pour lesquels Dieu les a créés. Puisse Dieu apporter la lumière spirituelle à nos yeux, la clarté à nos cœurs et à nos esprits, et nous accorder le succès dans notre quête du droit chemin. » (Al-Fazl, 3 février 1952)
L’art de planifier, d’organiser et d’employer son temps avec efficience pour une progression continue
Le premier vendredi de 1966, Mirza Nasir Ahmad (r.h.), troisième Calife de la communauté musulmane Ahmadiyya, rappela à la communauté la nécessité d’établir un plan structuré afin de progresser continuellement. Il déclara :
« … Et comme je l’ai mentionné, Mousleh Maoud (r.a.) a également conseillé à plusieurs reprises à la communauté, en 1952 et à d’autres occasions, d’être organisée dans son travail. Il est essentiel de donner à notre travail une structure claire et de suivre un calendrier ou un plan, car sans cela, notre progression serait entravée. À la suite de cet appel de Sa Sainteté, je présente mes vœux les plus sincères à mes frères et tiens à attirer leur attention vers le fait que les bénédictions incluent également une intensité renouvelée des grâces divines, et de fouler désormais le champ de la lutte et du Jihad. Notre marche doit invariablement progresser et ne jamais reculer. Dès lors, nos efforts doivent être organisés et suivre un plan pour poursuivre notre lutte. »
(Sermon du vendredi, 8 janvier 1966)
Le 2 Juillet 2024, s’adressant aux missionnaires des Etats-Unis lors d’une rencontre virtuelle, Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.), Calife actuel de la communauté musulmane Ahmadiyya leur a prodigués un conseil très pratique pour mieux organiser leur journée. Il a déclaré :
« Élaborez un emploi du temps. À quelle heure devez-vous vous lever le matin ? Ensuite, prenez en compte que les prières facultatives et celle de Tahajjud sont essentielles pour un missionnaire. Même si les nuits sont courtes de nos jours, vous pouvez toujours accomplir quelques nawafil, même si ce n’est que deux. Ensuite, planifiez votre journée après Fajr. Vous devez organiser toute votre journée pour voir ce qui doit être fait, etc. Puis, examinez combien d’heures vous avez consacrées au service de la Jama’at, en adoration ou à étudier. Je parle ici d’heures spécifiques. Vous devez calculer les heures. Combien d’heures avez-vous dormi ? Combien d’heures avez-vous consacrées à des activités constructives ? Combien d’heures avez-vous consacrées à des activités qui sont bénéfiques pour la Jama’at ? Combien d’heures avez-vous consacrées au Tabligh (propagation du message) ? »
La véritable essence des vœux de bonne année et la résolution du musulman
Le 2 janvier 1987, Khalifatul Masih IV (r.h.), le quatrième Calife de la communauté musulmane Ahmadiyya, expliqua l’essence du temps et souligna que, dans la vaste étendue de l’univers, il s’agit d’une notion relative employée par l’homme pour marquer les étapes de sa vie. L’on pourrait s’interroger sur la pertinence de ces repères si les nations persistent dans des comportements désordonnés et pécheurs, qui ne leur apporte aucun bénéfice durable. Sa Sainteté expliqua avec éloquence que le véritable sens du nouvel an réside chez le croyant, en affirmant :
« [Le croyant] peut adresser ses vœux avec la ferme conviction qu’Allah le Très-Haut lui a confié l’importante responsabilité de changer les circonstances du monde. Je vous félicite tous, frères et sœurs, épouses, enfants, aînés et jeunes. Ô musulmans et non-musulmans. Je vous offre mes bénédictions afin de pouvoir aborder cette nouvelle année animée d’une résolution renouvelée, de sorte que ma bienveillance vous atteigne avec une vigueur et une intensité plus grandes qu’auparavant. Je vais prendre la résolution de devenir toujours plus bienveillant, d’avoir une plus grande force et moins de préjugés. Je m’efforcerai plus que jamais de suivre l’exemple de Mohammad, l’Élu (paix et bénédictions sur lui), dont la grâce s’étendait au profit universel de tous les peuples, de l’Orient à l’Occident, des hommes aux animaux, du vivant à l’inerte. De même, je m’efforcerai d’améliorer mes efforts à l’image de l’œuvre bénie du Saint Prophète (s.a.w.), qui s’est toujours répandue comme des vagues. Lorsqu’un croyant prend cet engagement et entre dans cette nouvelle ère, c’est alors son droit d’offrir ces félicitations aux autres… »
(Sermon du vendredi, 2 janvier 1987)
L’approche musulmane du Nouvel An : un moment d’introspection
Le 30 décembre 2016, Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.), Chef Suprême actuel de la communauté musulmane Ahmadiyya, a présenté un remarquable programme sur la façon dont les musulmans devraient aborder le Nouvel An. Décrivant les pratiques courantes des célébrations du Nouvel An et la conduite que devrait adopter un croyant en opposition, il a déclaré :
« Avec le début de la nouvelle année, le 1er janvier, les manifestations festives se déploient à travers le monde. Dans le monde occidental, et plus particulièrement dans les pays développés, et même dans le reste du monde, le réveillon du Nouvel An est célébré avec un grand enthousiasme. Les gens restent éveillés toute la nuit et passent leur temps à faire la fête et à consommer de l’alcool. Ainsi, l’année écoulée se termine et la nouvelle année commence par de telles activités mondaines immorales. La majorité des gens n’ont aucune préoccupation religieuse et, par conséquent, ne peuvent pas sonder les profondeurs de leur être à l’instar du croyant. Un vrai croyant ne se contente pas de déplorer ces activités mondaines vaines, mais aussi à procéder à un examen de conscience et à évaluer l’année qui s’est écoulée. Qu’avons-nous gagné et perdu cette année ? Le véritable croyant doit examiner l’année et méditer sur ses gains et ses pertes. D’un point de vue religieux et spirituel, il doit examiner ce qu’il a gagné et ce qu’il a perdu. »
Sa Sainteté (a.b.a.) a également partagé qu’un autre critère d’un croyant est l’introspection et le fait de commencer la nouvelle année armée d’un plan propice à la réussite.
Qu’Allah fasse que nous puissions tirer profit de cette sagesse incommensurable et aspirer à devenir des croyants victorieux, tant pour l’année qui s’ouvre que pour les nombreuses années à venir. Ameen.
(Article adapté de cette article écrit par Serjeel Ahmad pour The Review of Relgions : https://www.reviewofreligions.org/44852/the-timeless-advice-of-khilafat-to-guide-us-into-the-new-year/)
À propos de l’auteur : Serjeel Ahmed est un missionnaire en service dans les États fédérés de Micronésie.
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