Islam Spiritualité

Jalsa Salana 2025 : Le Dieu vivant appelle encore

Jalsa Salana, une convention annuelle où chaque pas, chaque prière et chaque cœur présent sont baignés de la miséricorde divine.

Certains seront peut-être dérangés par le titre de cet article. Ils diront qu’il est trop affirmatif, qu’il présente l’Ahmadiyyat comme la seule voie vers Dieu, qu’il met de côté les autres musulmans. Mais ceux qui ont déjà vécu ne serait-ce qu’une journée de Jalsa Salana (convention annuelle) à Hadiqatul Mahdi comprendront. Car cette Jalsa n’est pas une simple convention religieuse. C’est un appel. Un rappel. Une expérience.

Il est certain que la Jalsa Salana, cette convention spirituelle instaurée par le Messie Promis (a.s.) en 1891 sous inspiration divine, constitue une réponse contemporaine aux maux spirituels de notre époque. Dans un monde en proie à la guerre — pensons à Gaza, à l’Ukraine, au Soudan — où l’humanité semble s’éloigner de son Créateur pour se jeter dans les bras de la violence, du matérialisme, de l’injustice, la Jalsa Salana redonne une voix à Dieu. Et pas n’importe quel Dieu : un Dieu vivant, actif, qui répond à ceux qui L’invoquent.

Le Messie Promis (a.s.) écrivait en 1892 dans un de ses premiers appels à la Jalsa :

« Le but principal de cette convention est de permettre à chaque individu sincère de bénéficier personnellement d’avantages spirituels ; qu’il puisse accroître sa connaissance et — par la bénédiction et la faveur d’Allah, le Très-Haut — que sa perception [d’Allah] progresse. »
(Majmoo‘ah Ishtiharat, vol. I, p. 340)

Il ajoutait également :

« Parmi ses bienfaits secondaires, cette rencontre collective favorisera la connaissance mutuelle entre tous les frères et renforcera les liens fraternels au sein de cette communauté. »

Pendant trois jours, des milliers de personnes se rassemblent à Hadiqatul Mahdi. Et des millions d’autres suivent à travers le monde via MTA — même en pleine nuit, comme en Australie, simplement pour écouter la voix du Calife, écouter parler de Dieu, écouter le message de l’Ahmadiyyat : un islam vivant, pacifique, spirituel, universel.

Oui, ce sont des discours. Mais ce sont des discours qui transforment les cœurs. Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.) ne vient pas livrer une conférence. Il vient porter la voix d’un islam éclairé par la lumière divine. Il nous parle de taqwa (droiture), de justice, de fraternité, de réformes intérieures, de notre relation avec Dieu, avec une force qui pénètre l’âme. Après avoir écouté son sermon de clôture, on ne peut pas repartir comme avant.

L’Ahmadiyyat, telle qu’elle se manifeste à travers la Jalsa, n’est pas une religion nouvelle, mais un souffle nouveau dans l’Islam. Elle rappelle au monde que Dieu n’a jamais cessé de parler, que Dieu n’est pas silencieux, que les portes du dialogue avec le ciel ne sont pas fermées. Et ce message, des invités non ahmadis venus du monde entier le découvrent avec stupéfaction et humilité.

Chaque année, des leaders religieux, politiques, universitaires, journalistes ou simples citoyens, venus sans idée préconçue, témoignent à la fin de leur émerveillement. Ils sont touchés non seulement par l’organisation ou l’hospitalité, mais surtout par l’atmosphère de paix, d’unité, de fraternité, et par la force intérieure qu’ils ressentent, l’énergie spirituelle qui traverse le lieu. Ils ne voient pas des musulmans divisés, hargneux, défensifs. Ils voient des musulmans tournés vers Dieu, unis, souriants, ouverts, équilibrés. Ils voient un islam de lumière. Et ils sont parfois bouleversés.

Le Messie Promis (a.s.) nous avait avertis de ne jamais considérer la Jalsa comme un événement ordinaire :

« Vous ne devez pas considérer cette convention comme une simple réunion ordinaire. Il s’agit d’un phénomène fondé uniquement sur l’Aide Divine, en vue de la propagation de l’Islam. »
(Majmoo‘ah Ishtiharat, vol. I, p. 341)

Et pour ceux qui font l’effort de s’y rendre, il priait ainsi :

« Qu’Allah, le Très-Haut, soit avec lui, le récompense abondamment, lui accorde Sa miséricorde, lui facilite ses difficultés… et le ressuscite parmi Ses serviteurs bénis. »
(ibid.)

Oui, Dieu est vivant, et cela se sent à la Jalsa. Dans le silence d’une prière collective, dans les larmes du dévot prosterné, dans la voix d’une tilawat (récitation du Saint Coran), dans un vers d’un poème, dans un slogan lancé à pleine voix, l’âme du croyant se réveille. Elle sait. Elle sent. Elle vibre.

Et pour ceux qui ne seront pas physiquement présents, la Jalsa traverse l’écran, et les larmes montent. On se sent à la fois loin et terriblement proche, absent mais intensément connecté. Car ce n’est pas un événement auquel on assiste : c’est un moment que l’on vit.

La Jalsa Salana 2025 nous apprend à sortir de notre routine, à élever notre regard au-dessus de nos soucis matériels, à nous recentrer sur le but même de notre existence. Dans un monde sécularisé, où la mort est une gêne et Dieu une abstraction, la Jalsa replace Dieu au centre. Et pas un Dieu des livres. Un Dieu qui guide, qui console, qui transforme, qui répond.

À ceux qui doutent, je dis : venez voir. Ou regardez. Ou écoutez. Mais surtout : ouvrez votre cœur.

Et à ceux qui ont goûté à cette convention, en présence ou à distance, je dis : prions pour être présents l’année prochaine encore. Car chaque Jalsa est un nouveau départ, une nouvelle preuve que Dieu n’a pas tourné le dos à l’humanité. C’est nous qui L’avons oublié.

Mais la Jalsa est là, chaque année, pour nous le rappeler.

À propos de l’auteure Basharat Taujoo, Mauricienne, titulaire d’une maîtrise en français avec une spécialisation en littérature française. Enseignante particulière. A occupé plusieurs fonctions au sein de l’Amila nationale et a servi comme Sadr Lajna Imaillah nationale de 2014 à 2020.

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