Après avoir récité le Tashahhud, le Ta’awwuz et la sourate al-Fatihah, Sa Sainteté Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.) a déclaré qu’il continuerait de faire mention de la conquête de La Mecque.
L’incident des clés de la Ka‘aba
Lors de la conquête de La Mecque, les clés de la Ka‘aba étaient détenues par Ousman bin Talhah. Ali (r.a.) manifesta le désir de les recevoir, mais lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) sortit de la Ka‘aba, il les remit à Ousman bin Talhah (r.a.), qui, entre-temps, avait embrassé l’Islam.
Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté qu’avant son émigration, le Saint Prophète (s.a.w.) avait un jour sollicité les clés de la Ka‘aba auprès d’Ousman bin Talhah. Celui-ci s’était alors permis des paroles offensantes à l’encontre du Saint Prophète (s.a.w.). À ce moment-là, le Prophète (s.a.w.) lui annonça qu’un jour viendrait où les clés de la Ka‘aba tomberaient inévitablement entre ses mains, et qu’il en disposerait selon sa volonté. Ousman répondit qu’un tel jour, s’il advenait, marquerait l’humiliation des Qouraych. Le Prophète (s.a.w.) rétorqua que, bien au contraire, ce serait un jour de gloire.
Le Saint Prophète (s.a.w.) n’oublia rien des épreuves qu’il avait subies, ni la manière dont il avait été traité. Pourtant, en retour, il fit preuve de clémence et de mansuétude. Le jour de la conquête de La Mecque, Ousman se remémora sans doute cet épisode. Néanmoins, le Saint Prophète (s.a.w.) lui demanda de reprendre les clés et déclara qu’elles resteraient à jamais entre les mains de sa famille. Jusqu’à ce jour, la garde des clés de la Ka‘aba demeure l’apanage exclusif de la descendance d’Ousman bin Talhah (r.a.).
La sanctification de La Mecque
Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré que, le deuxième jour de la conquête de La Mecque, les Banou Khuza‘ah mirent à mort un homme appartenant à la tribu des Banou Hudhail. Le Saint Prophète (s.a.w.) s’adressa alors à l’assemblée et proclama que Dieu avait sanctifié La Mecque depuis la création des cieux et de la terre, du soleil et de la lune, ainsi que des montagnes de Safa et Marwah. Ce ne sont point les hommes qui ont conféré à cette cité son caractère sacré ; c’est Dieu Lui-même qui l’a élevée à ce rang, et elle demeurera inviolable jusqu’au Jour du Jugement.
Ainsi, il n’était permis à quiconque d’y verser le sang ni d’y couper la moindre végétation. Ces actes ne furent jamais licites, ni avant la venue du Saint Prophète (s.a.w.), ni après. Une dérogation exceptionnelle fut accordée au Saint Prophète (s.a.w.), et ce uniquement pour une durée limitée, en un jour déterminé.
Il s’adressa ensuite aux Banou Khuza‘ah et leur enjoignit expressément de ne tuer personne. En ce qui concerne l’homme déjà tué, le Saint Prophète (s.a.w.) déclara qu’il assumerait personnellement le paiement du prix du sang, équivalant à cent chameaux. Il ajouta que quiconque ôterait la vie à autrui s’exposerait à ce que les proches de la victime réclament soit la compensation financière, soit une juste rétribution, à parts égales.
Au cours de ces mêmes jours, le complot fomenté par Foudalah bin Oumair dans le but d’assassiner le Saint Prophète (s.a.w.) fut déjoué. Alors que le Saint Prophète (s.a.w.) accomplissait les circuits rituels autour de la Ka‘aba, Foudalah se trouvait parmi la foule, dissimulant une dague avec l’intention de le frapper. Tandis qu’il s’approchait, le Saint Prophète (s.a.w.) posa sur lui un regard pénétrant et l’interrogea sur la nature de ses pensées. Foudalah mentit en affirmant qu’il invoquait Dieu.
Le Saint Prophète (s.a.w.) esquissa un sourire et l’exhorta à implorer le pardon d’Allah, car il connaissait la vérité de ses intentions. Puis, s’avançant vers lui, il posa sa main sur sa poitrine. Foudalah rapporta que lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) retira sa main, il n’existait alors pour lui personne au monde qu’il aimât davantage que le Saint Prophète (s.a.w.). Il renonça aussitôt à son funeste dessein.
Le père d’Abou Bakr (r.a.) accepte l’Islam
Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré que c’est également au cours de cette période que le père d’Abou Bakr (r.a.) embrassa l’Islam. Lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) entra dans la Mosquée Sacrée, Abou Bakr (r.a.) y conduisit son père afin de le présenter au Messager d’Allah (s.a.w.).
En l’apercevant, le Saint Prophète (s.a.w.) s’enquit auprès d’Abou Bakr (r.a.) de la raison pour laquelle il avait fait venir un homme d’un âge aussi avancé, alors que lui-même se serait volontiers déplacé jusqu’à lui. Abou Bakr (r.a.) répondit qu’il lui avait semblé plus convenable de le conduire personnellement auprès du Saint Prophète (s.a.w.).
Ce dernier posa alors sa main sur la poitrine du père d’Abou Bakr (r.a.) et l’invita à embrasser l’Islam, ce qu’il fit sans la moindre hésitation.
L’amour du vainqueur de La Mecque pour la simplicité
Sa Sainteté (a.b.a.) rapporta que, le jour de la conquête de La Mecque, le Saint Prophète (s.a.w.) demanda à Oumm Hani (r.a.) si elle disposait de quelque nourriture chez elle. Celle-ci répondit qu’elle ne possédait que du pain rassis, et rien de plus ; toutefois, elle avoua éprouver une certaine gêne à l’idée d’offrir un tel repas au Saint Prophète (s.a.w.).
Ce dernier la rassura en lui affirmant que cela suffirait amplement, et lui demanda de le lui apporter. Lorsqu’elle lui présenta le pain, il lui demanda si elle avait quelque accompagnement. Oumm Hani (r.a.) répondit qu’elle ne disposait de rien d’autre qu’un peu de vinaigre.
Le Saint Prophète (s.a.w.) lui demanda alors de le lui apporter également. Il versa le vinaigre sur le pain, en consomma, puis loua Dieu en déclarant :
« Le vinaigre est le meilleur des condiments. »
Telle était l’attitude du vainqueur de La Mecque — lui qui, bien qu’il eût pu jouir de tous les mets qu’il désirait, préféra la simplicité d’un repas humble, composé de pain et de vinaigre.
Les manifestations d’amour du Saint Prophète (s.a.w.) à La Mecque
Sa Sainteté (a.b.a.) a souligné que la conquête de La Mecque fut empreinte de nombreuses manifestations d’amour sincère et de dévotion profonde. Il est notamment rapporté que le Saint Prophète (s.a.w.) embrassa la Pierre Noire, accomplit les circuits rituels autour de la Ka‘aba, puis gravit le mont Safa, où il se recueillit longuement dans l’évocation d’Allah et la prière.
Les Ansar de Médine — les habitants originaires de la ville — se tenaient en contrebas tandis que le Saint Prophète (s.a.w.) se trouvait sur le mont Safa, et ils se joignirent à lui dans le souvenir de Dieu.
Ayant été témoins de l’immense miséricorde et de la bienveillance exemplaire dont le Saint Prophète (s.a.w.) avait fait preuve envers les Mecquois, certains des Ansar commencèrent à murmurer, redoutant qu’il ne choisît de demeurer désormais auprès des siens, au sein de sa tribu et de sa famille.
À la seule pensée d’une séparation d’avec le Saint Prophète (s.a.w.), les Ansar furent saisis d’une profonde tristesse. C’est alors que le Saint Prophète (s.a.w.) reçut une révélation divine. Il s’adressa aussitôt à eux et leur demanda s’ils craignaient que l’attachement qu’il portait à La Mecque ne le détournât de leur compagnie.
Les Ansar répondirent que telle était en effet l’inquiétude qui les habitait. Le Saint Prophète (s.a.w.) leur répondit qu’il avait émigré à Médine par amour pour Allah, et que, désormais, sa vie comme sa mort leur étaient liées.
À ces paroles, les Ansar éclatèrent en sanglots, déclarant que ce doute n’était né que de l’intensité de leur amour et de leur fidélité envers le Saint Prophète (s.a.w.). Le Saint Prophète (s.a.w.) les rassura en affirmant que Dieu, tout comme Son Messager (s.a.w.), en étaient témoins et acceptaient leur justification.
Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté que, tandis que le Saint Prophète (s.a.w.) avançait, suivi de ses compagnons, Abou Soufiyan les observa et, intérieurement, forma le souhait de pouvoir rassembler une armée afin de les affronter une fois encore. Cette pensée demeura enfouie en lui, car il n’en prononça mot.
Cependant, le Saint Prophète (s.a.w.) s’approcha de lui, posa sa main sur sa poitrine et lui dit que si jamais il osait nourrir à nouveau une telle intention, Allah l’humilierait une fois de plus. Par la suite, Abou Soufiyan regretta profondément d’avoir entretenu pareille pensée.
Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré que, lorsque l’heure de la prière arriva, le Saint Prophète (s.a.w.) ordonna à Bilal (r.a.) de monter au sommet de la Ka‘aba afin d’y proclamer l’appel à la prière. Il est rapporté qu’en ce jour mémorable, le Saint Prophète (s.a.w.) accomplit l’ensemble de ses prières après n’avoir effectué qu’une seule fois les ablutions au cours de la journée.
Hind et d’autres membres des Qouraych embrassent l’Islam
Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté ensuite qu’en ce jour béni, le Saint Prophète (s.a.w.) renouvela le serment d’allégeance. Tous vinrent à lui pour attester qu’il n’est point de divinité en dehors d’Allah, et que Mohammad (s.a.w.) est Son Messager. Ils s’engagèrent solennellement à faire preuve d’une obéissance constante envers Allah et Son Envoyé (s.a.w.).
Le Saint Prophète (s.a.w.) commença par recevoir le serment d’allégeance des hommes, puis vint le tour des femmes. Lorsqu’il enjoignit à ces dernières de s’engager, entre autres, à ne point dérober, Hind, l’épouse d’Abou Soufiyan, prit la parole et confessa qu’il lui arrivait parfois de prélever sur les biens de son mari. Abou Soufiyan, présent non loin, déclara que tout ce qu’elle avait pu prendre jusqu’alors lui était désormais pardonné et considéré comme licite.
Le Saint Prophète (s.a.w.) lui demanda alors si elle était bien Hind, car elle avait dissimulé son visage sous un voile. Elle répondit par l’affirmative et implora le pardon du Saint Prophète (s.a.w.) pour tout ce qu’elle avait pu commettre par le passé.
Le Saint Prophète (s.a.w.) lui enjoignit, ainsi qu’aux autres femmes présentes, de s’engager à s’abstenir de toute indécence et à ne point attenter à la vie de leurs enfants. Hind répliqua qu’elle avait élevé son fils, lequel avait ensuite été tué par les musulmans lors de la bataille de Badr. À ces mots, le Saint Prophète (s.a.w.) et Oumar (r.a.) esquissèrent un sourire.
Le Saint Prophète (s.a.w.) ajouta qu’elle devait également s’engager à ne formuler aucune fausse accusation et à ne pas désobéir aux injonctions du Messager d’Allah (s.a.w.).
Après avoir prononcé le serment d’allégeance, Hind — réputée pour sa repartie vive — déclara que, désormais devenue musulmane, le Saint Prophète (s.a.w.) ne pouvait plus ordonner sa mise à mort. Le Saint Prophète (s.a.w.) sourit et confirma que tel était bien le cas.
Ce jour-là, une transformation si profonde s’opéra dans les cœurs que même une femme telle que Hind proclama qu’il n’y a de Dieu que l’Unique.
Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré qu’un homme venu prêter allégeance au Saint Prophète (s.a.w.) fut saisi d’une émotion si intense qu’il se mit à trembler en sa présence. Le Saint Prophète (s.a.w.) le rassura en lui disant de ne point s’effrayer, précisant qu’il n’était pas un roi, mais simplement le fils d’une femme qui consommait de la viande séchée à La Mecque.
Réfutation des allégations concernant les individus prétendument condamnés à mort
Sa Sainteté (a.b.a.) expliqua que certaines narrations rapportent qu’à l’occasion de la conquête de La Mecque, le Saint Prophète (s.a.w.) aurait ordonné l’exécution de quelques individus. Toutefois, un examen rigoureux de ces récits, conjugué à l’étude du caractère et de la conduite exemplaires du Saint Prophète (s.a.w.), exclut toute possibilité qu’un tel ordre ait émané de lui.
Sa Sainteté (a.b.a.) a cité Mirza Bashiruddin Mahmud Ahmad (r.a.), le deuxième Calife, qui affirma que onze individus s’étaient rendus coupables de crimes si graves qu’ils justifiaient, selon les lois en vigueur, une condamnation à mort pour crimes de guerre. Cependant, en dépit de la gravité de leurs actes, la plupart d’entre eux furent graciés par le Saint Prophète (s.a.w.), et ce, sur la recommandation d’autres musulmans.
Cette manifestation de clémence incarne parfaitement la vision du Messie Promis, Mirza Ghulam Ahmad (a.s.).
Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré que certains historiens s’égarent dans l’analyse qu’ils proposent à ce sujet. En effet, il en est qui avancent que le Saint Prophète (s.a.w.) aurait ordonné l’exécution de personnes ayant composé des poèmes satiriques à son encontre. Or, une telle affirmation ne saurait être exacte, car le Saint Prophète (s.a.w.) n’a jamais cherché à se venger pour des offenses personnelles.
Bien au contraire, lors de la conquête de La Mecque, il accorda son pardon à des individus coupables de fautes infiniment plus graves. Même la femme juive qui lui avait offert une viande empoisonnée fut graciée par lui. Il est donc totalement infondé de prétendre que le Saint Prophète (s.a.w.) aurait ordonné l’exécution de personnes pour avoir tenu des propos hostiles à son égard.
Comme l’a expliqué le Messie Promis (a.s.), seules quelques rares personnes furent condamnées à mort, et ce uniquement à titre de châtiment légal, pour des meurtres qu’elles avaient effectivement commis. Il s’agissait là d’une peine prescrite par Dieu Lui-même.
Sa Sainteté (a.b.a.) a annoncé qu’il poursuivrait la narration de ces événements ultérieurement.
Appel à la prière
Sa Sainteté (a.b.a.) a lancé un appel à la prière face à la situation préoccupante du monde. Il est impératif que chacun persévère dans l’invocation et la supplication pour le bien de l’humanité.
Sa Sainteté (a.b.a.) a rappelé — comme il l’a fait à maintes reprises — qu’il convient de constituer des réserves alimentaires suffisantes pour plusieurs mois. D’ailleurs, certains gouvernements commencent également à recommander cette mesure de précaution à leurs citoyens.
Qu’Allah accorde Sa miséricorde à l’humanité et la préserve des ravages dévastateurs de la guerre.
Prières funéraires
Sa Sainteté (a.b.a.) a annoncé qu’il dirigerait les prières funéraires des personnes suivantes :
Amatul Naseer Nighat, épouse de Raja Abdul Malik, était la petite-fille de Mirza Bashir Ahmad (r.a.) et la fille du Colonel Mirza Daud Ahmad. Elle résida de nombreuses années aux États-Unis, où elle œuvra activement au sein de l’organisation auxiliaire féminine musulmane Ahmadiyya pendant près de dix ans.
Elle faisait preuve d’une constance exemplaire dans la pratique de l’aumône et de la charité. Elle venait en aide aux nécessiteux, allant jusqu’à soutenir certains dans la construction de leur logement. D’une hospitalité remarquable et d’une grande sollicitude, elle se distinguait également par l’intensité et la ferveur de ses prières.
Elle avait pour habitude de réciter fréquemment les vers poétiques composés par le Messie Promis (a.s.), et manifestait une profonde bienveillance tant à l’égard de ses voisins que de ses proches.
Sa Sainteté (a.b.a.) a prié pour qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde.
Al-Haj Yaqoub Ahmad bin Abou Bakr
Al-Haj Yaqoub Ahmad bin Abou Bakr, ancien directeur du lycée Ahmadiyya Senior High School, est récemment décédé dans un tragique accident de la route. Il laisse derrière lui deux épouses, quatre enfants, sa mère ainsi que son frère.
Il avait voué sa vie au service de l’Islam Ahmadiyya. Envoyé par la communauté pour poursuivre des études en administration des affaires, il se vit ensuite proposer un poste par le gouvernement, qu’il déclina afin de consacrer pleinement sa vie au service de la communauté. Il occupa également la fonction de secrétaire national à la prédication.
Homme de savoir, il siégea au sein de divers comités académiques, conseils et instances consultatives. Il est unanimement reconnu comme un dirigeant intègre et éminent. Il attribuait inlassablement la source de ses réussites à son attachement indéfectible à la communauté et au Khilafat (Califat).
Doté de nombreuses qualités morales et spirituelles, il n’était pas seulement un dirigeant remarquable, mais aussi un homme d’une profonde humilité.
Sa Sainteté (a.b.a.) a témoigné de la relation de proximité qu’il entretenait avec lui durant son séjour au Ghana, précisant qu’ils partageaient une amitié sincère. Chaque fois que Sa Sainteté (a.b.a.) avait besoin d’un homme de confiance pour accomplir une tâche, c’est vers lui qu’il se tournait, tant il incarnait la loyauté et la fiabilité.
Il faisait preuve d’un attachement exemplaire au Califat et laisse à sa famille un héritage empreint d’adoration, de piété et d’obéissance.
Sa Sainteté (a.b.a.) a prié pour qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde, et qu’Il permette à ses enfants de perpétuer l’héritage de ses vertus et de sa fidélité.
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