Après avoir récité le Tashahhud, le Ta’awwuz et la sourate al-Fatihah, Sa Sainteté Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.) a déclaré qu’il continuerait de faire mention de la conquête de La Mecque.
La rupture du traité de Houdaybiyyah par les Qouraychs.
Sa Sainteté (a.b.a.) a expliqué que le facteur déclencheur immédiat de la conquête de La Mecque fut la rupture du traité de Houdaybiyyah par les Qouraychs. Ces derniers, avec arrogance, signifièrent au Saint Prophète (s.a.w.) leur intention de faire la guerre. C’est en réponse à cette provocation que le Saint Prophète (s.a.w.) se mit en route vers La Mecque.
Sa Sainteté (a.b.a.) a rappelé que le traité de Houdaybiyyah autorisait toute tribu d’Arabie à s’allier soit aux Qouraychs soit aux musulmans. Dans ce contexte, deux tribus établies à proximité de la Mosquée Sacrée, les Banou Khuza’ah et les Banou Bakr, avaient respectivement scellé des pactes avec les musulmans et les Qouraychs. Ces deux tribus, dont l’inimitié remontait à l’ère préislamique, avaient discrètement entretenu leur haine mutuelle même après l’avènement du Saint Prophète (s.a.w.). Quelque temps après le traité de Houdaybiyyah, un membre des Banou Bakr récita des vers injurieux à l’égard du Saint Prophète (s.a.w.). Cela mit en colère un jeune homme des Banou Khuza’ah, qui tua l’auteur de ces propos. Cet acte provoqua une vive réaction, et les Banou Bakr sollicitèrent l’aide des Qouraychs contre les Banou Khuza’ah. Bien qu’Abou Soufyan y fût opposé, les Qouraychs acceptèrent néanmoins de soutenir les Banou Bakr.
Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté qu’une attaque surprise fut lancée contre les Banou Khuza’ah, qui, en raison du traité de Houdaybiyyah, se croyaient à l’abri de tout affrontement. Cette attaque eut lieu en pleine nuit, alors que tout le monde dormait. Parmi eux, la majorité étaient des femmes, des enfants et des personnes vulnérables. L’attaque fit vingt morts parmi les hommes des Banou Khuza’ah.
Prenant conscience de leur violation du traité, les Qouraychs furent saisis d’inquiétude. Abou Soufyan exprima alors sa certitude que le Saint Prophète (s.a.w.) les attaquerait désormais. Il ajouta même que son épouse, Hind, avait fait un rêve dans lequel elle voyait un flot de sang couler, signifiant une effusion de sang.
La vision du Saint Prophète (s.a.w.)
Sa Sainteté (a.b.a.) a expliqué que le Saint Prophète (s.a.w.) fut informé de cette attaque contre les Banou Khuza’ah par une vision divine. Son épouse, Maïmounah (r.a.), rapporte que lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) se réveilla le matin et alla faire ses ablutions, elle l’entendit dire à trois reprises : « Me voici », puis : « Vous avez été secourus. » À son retour, Maïmounah (r.a.) lui demanda s’il avait conversé avec quelqu’un, et le Saint Prophète (s.a.w.) lui relata alors la vision qu’il avait eue. Plus tard, lorsqu’Aïcha (r.a.) apprit la vision du Saint Prophète (s.a.w.) et les événements qui s’étaient déroulés, elle s’enquit auprès de lui si les Qouraychs agiraient réellement ainsi, malgré le traité. Le Saint Prophète (s.a.w.) répondit que tout cela faisait partie du plan de Dieu et que, ultimement, cela se révélerait bénéfique pour les musulmans.
Un contingent des Banou Khuza’ah, incluant leur chef, se rendit auprès du Saint Prophète (s.a.w.) pour implorer son aide. Ils lui narrèrent l’intégralité de leur épreuve alors qu’il était assis dans la mosquée, entouré de ses compagnons. Le Saint Prophète (s.a.w.) leur assura son soutien. Interrogeant sur les responsables de ces agissements, ils indiquèrent que c’étaient les Banou Bakr. Le Saint Prophète (s.a.w.) leur conseilla alors de regagner leurs foyers en petits groupes et par des chemins distincts, afin que l’on ne découvre pas que les Banou Khuza’ah avaient sollicité de l’aide. Il est consigné qu’en entendant le récit des souffrances endurées par les Banou Khuza’ah, le Saint Prophète (s.a.w.) fut profondément affligé. Il affirma qu’il les aiderait par tous les moyens possibles.
Il est rapporté que le Saint Prophète (s.a.w.) envoya Zamrah (r.a.) auprès des Qouraychs pour leur proposer trois options :
- Verser le prix du sang pour les personnes qu’ils avaient tuées.
- Se désavouer de la branche des Banou Nafasah, issue des Banou Bakr.
- Mettre fin au traité de Houdaybiyyah.
Lorsqu’il transmit ce message aux chefs des Qouraychs, ceux-ci répondirent que verser le prix du sang pour un si grand nombre les ruinerait et qu’ils ne pouvaient renier les Banou Nafasah. Ils affirmèrent donc leur intention de combattre le Saint Prophète (s.a.w.) et de mettre ainsi fin au traité. Zamrah (r.a.) retourna auprès du Saint Prophète (s.a.w.).
Les efforts vains d’Abou Soufyan
Sa Sainteté (a.b.a.) a expliqué que les Qouraychs regrettèrent leurs propos et envoyèrent Abou Soufyan rencontrer le Saint Prophète (s.a.w.). Or, Allah le Tout-Puissant avait déjà informé le Saint Prophète (s.a.w.) de son arrivée. Avant même qu’il se présente, le Saint Prophète (s.a.w.) avertit ses compagnons qu’il viendrait demander un nouveau traité, mais qu’il repartirait insatisfait. À son arrivée à Médine, Abou Soufyan se rendit d’abord chez sa fille, qui était l’une des épouses du Saint Prophète (s.a.w.). Elle lui prêcha avec audace le message de l’Islam, lui disant qu’une personne de son rang n’aurait pas dû tarder autant à accepter l’Islam. Par la suite, Abou Sufyan se rendit auprès du Saint Prophète (s.a.w.) afin de solliciter le renouvellement du traité de Houdaybiyyah. Il mentit en affirmant qu’il n’existait rien qui puisse annuler le traité. Le Saint Prophète (s.a.w.) répondit que les musulmans n’avaient, eux non plus, rien fait qui contrevienne au traité de Houdaybiyyah. Abou Soufyan continua de plaider auprès du Saint Prophète (s.a.w.), mais ce dernier ne lui apporta aucune réponse supplémentaire. Abou Soufyan (r.a.) implora alors Abou Bakr (r.a.), puis Oumar (r.a.), Ali (r.a.) et même Fatimah (r.a.), leur demandant d’intercéder en sa faveur auprès du Saint Prophète (s.a.w.). Cependant, tous refusèrent, affirmant leur loyauté indéfectible au Saint Prophète (s.a.w.) et à toutes ses décisions. La dernière tentative d’Abou Soufyan fut de retourner auprès du Saint Prophète (s.a.w.) et de déclarer qu’il avait annoncé la paix à son peuple, espérant que les musulmans s’y conformeraient. Le Saint Prophète (s.a.w.) rétorqua qu’il ne s’agissait là que d’une affirmation unilatérale dénuée de tout fondement. Par la suite, Abou Soufyan repartit et retourna à la Mecque, sans avoir atteint son objectif.
Préparatifs pour le voyage vers La Mecque
Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté que le Saint Prophète (s.a.w.) entreprit discrètement les préparatifs de son départ pour La Mecque. Il annonça à son peuple qu’ils devaient se préparer pour un voyage, sans toutefois en préciser la destination. Alors qu’Aïcha (r.a.) préparait les affaires du Saint Prophète (s.a.w.) pour son déplacement, son père, Abou Bakr (r.a.), tenta de s’enquérir auprès de sa fille, épouse du Saint Prophète (s.a.w.), de la destination envisagée par ce dernier. Cependant, Aïcha (r.a.) ne divulgua aucune information. Plus tard, le Saint Prophète (s.a.w.) arriva en personne et, suite à la question d’Abou Bakr (r.a.), lui révéla qu’il se dirigerait vers les Qouraychs et lui ordonna de ne partager ce détail avec personne.
Le Saint Prophète (s.a.w.) fit savoir aux tribus avoisinantes de Médine que, durant le mois du Ramadan à venir, tous ceux qui craignaient Dieu devaient se rendre à Médine.
Sa Sainteté (a.b.a.) a expliqué que le Saint Prophète (s.a.w.) mit en œuvre diverses stratégies afin de garder le secret de ce voyage. Par exemple, il dépêcha un contingent de huit hommes vers la vallée d’Izm pour faire croire qu’il s’y rendait. De même, il envoya d’autres groupes dans différentes localités situées aux alentours de Médine. Toutes ces actions furent entreprises sous la direction d’Oumar (r.a.). Ensuite, le Saint Prophète (s.a.w.) pria pour que les Qouraych ne découvrent pas leurs plans.
Sa Sainteté (a.b.a.) a annoncé qu’il poursuivrait la narration de ces événements ultérieurement.
Appel à la prière face à la situation douloureuse du monde
Sa Sainteté (a.b.a.) a appelé à la prière face à l’état préoccupant du monde. Le risque d’un élargissement du conflit ne cesse de croître. Nous devons prier pour qu’Allah le Tout-Puissant nous préserve de la destruction. Désormais, Israël a attaqué l’Iran, et cet état de guerre a pris un tournant des plus dangereux. Le gouvernement israélien cherchera à nuire aux pays musulmans un par un. Pourtant, ces derniers demeurent plongés dans une profonde torpeur, absorbés par leur progressisme et d’autres priorités. Ils ne prennent pas conscience de ce qui est sur le point d’arriver. Les musulmans n’observent plus leurs pratiques religieuses et ne se consacrent plus à la prière. Par conséquent, ils ne peuvent même pas imaginer les ravages que cela entraînera. Qu’Allah leur accorde la clairvoyance, afin qu’ils prennent conscience de la situation et s’efforcent de s’unir, au lieu de s’abstenir de s’entraider à cause du sectarisme. Tous les pays musulmans sont en danger, car les nations non-croyantes agissent désormais comme une seule et même nation. Les musulmans doivent donc également s’unir en une seule communauté, car c’est la seule voie vers la survie — il n’en existe pas d’autre. Qu’Allah protège tous les innocents et les opprimés de tout mal. Nous devons accorder une attention particulière à la prière. Qu’Allah nous en donne la capacité.
Résumé préparé par La Revue des Religions.
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