Après avoir récité le Tashahhud, le Ta’awwuz et la sourate al-Fatihah, Sa Sainteté Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.) a déclaré qu’il allait continuer à mentionner les détails relatifs à la conquête de La Mecque.
Combien de temps le Saint Prophète a-t-il séjourné à La Mecque ?
Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré qu’il existe diverses opinions concernant la durée du séjour du Saint Prophète (s.a.w.) à la Mecque. La plupart des récits indiquent que le séjour du Saint Prophète (s.a.w.) à la Mecque a duré dix-neuf jours, incluant les jours de voyage. D’autres récits mentionnent un nombre de jours inférieur, car ils n’incluent pas les jours de voyage.
Les orientalistes sur la conquête de La Mecque
Sa Sainteté (a.b.a.) a cité plusieurs orientalistes, notamment Sir William Muir et Sir William Montgomery Watt, qui ont écrit au sujet de la conquête de La Mecque. Bien qu’ayant exprimé des critiques à l’égard de l’Islam, ils ont néanmoins reconnu que les Mecquois ne furent nullement contraints d’embrasser cette foi. Au contraire, le Saint Prophète (s.a.w.) leur manifesta une justice exemplaire, instaurant ainsi un climat d’unité et de réconciliation. Le Saint Prophète (s.a.w.) fit preuve d’une clairvoyance remarquable en concevant une Arabie unifiée, destinée à devenir une force reconnue sur la scène internationale et il advint aussi que les grandes puissances d’Arabie s’inclinèrent devant lui.
Sa Sainteté (a.b.a.) a également cité l’orientaliste américain Arthur Gilman, qui rapporte, à propos de la conquête de La Mecque, que lorsque le Saint Prophète (s.a.w.), monté sur sa fidèle chamelle, fit son entrée dans la ville, il éprouva une profonde gratitude en constatant que les rues étaient désertes — présage d’un accueil empreint de paix. Le Saint Prophète (s.a.w.) ordonna qu’aucun sang ne soit versé, et même la brève escarmouche à laquelle Khalid ibn Walid prit part suscita chez lui un vif mécontentement. Sa première initiative fut de purifier la Ka‘aba des idoles qu’elle abritait. Il ordonna ensuite au muezzin (personne chargée de lancer l’appel à la prière) de gravir le sommet de la Ka‘aba afin d’y lancer l’appel à la prière. Seules dix à douze personnes, reconnues coupables de crimes odieux dans le passé, furent désignées pour être punies, parmi lesquelles quatre furent effectivement exécutées. Toutefois, en comparaison de tout autre conquérant — songeons, par exemple, aux atrocités infligées aux musulmans lors de la prise de Jérusalem, ou aux exactions perpétrées lors de la conquête de la Côte-de-l’Or (l’actuel Ghana) —, le Saint Prophète (s.a.w.) fit preuve d’une miséricorde inégalée en proclamant une amnistie générale.
Sa Sainteté (a.b.a.) a cité l’orientaliste américaine Ruth Cranston, laquelle a souligné que, dix ans seulement après avoir été contraint à l’exil hors de La Mecque, le Saint Prophète (s.a.w.) y fit son retour à la tête de dix mille fidèles. Il ordonna alors qu’aucun sang ne fût versé et que les Mecquois fussent traités avec bienveillance. Si un autre que le Saint Prophète (s.a.w.) avait été en position de commandement, l’ampleur du carnage eût été incommensurable. Le Saint Prophète (s.a.w.) retira une à une les idoles de la Ka‘aba et les détruisit, proclamant : « La vérité est venue, et le mensonge s’est évanoui. »
Sa Sainteté (a.b.a.) a cité Karen Armstrong, célèbre orientaliste britannique, laquelle affirme que le Saint Prophète (s.a.w.) n’éprouvait aucun attrait pour la vengeance sanglante. Nul ne fut contraint d’embrasser l’Islam, et le Saint Prophète (s.a.w.) ne le souhaitait nullement. Bien au contraire, son aspiration profonde était d’établir l’unité et l’harmonie. Par la conquête de La Mecque, Muhammad (s.a.w.) manifesta la véracité de sa prophétie. Ses plus ardents opposants devinrent des compagnons dévoués.
Le repentir d’Abdoullah bin Sa’d bin Abi Sarh
Sa Sainteté (a.b.a.) a évoqué un autre épisode survenu lors de la conquête de La Mecque : le repentir d’Abdullah bin Sa‘d bin Abi Sarh. Celui-ci avait embrassé l’Islam et avait même été chargé de consigner la révélation en tant que scribe, mais il renia par la suite la foi et apostasia. Au moment de la conquête, il se réfugia chez Ousman bin ‘Affan (r.a.), son frère adoptif. Ousman (r.a.) l’amena devant le Saint Prophète (s.a.w.) et le supplia d’accepter son serment d’allégeance. Après un bref silence, le Saint Prophète (s.a.w.) accepta son engagement. Plus tard, il expliqua qu’il avait observé cette pause dans l’espoir qu’un musulman l’eût exécuté. Lorsque les compagnons lui demandèrent pourquoi il n’avait pas donné de signe, le Saint Prophète (s.a.w.) répondit qu’il ne convenait point à un prophète d’agir de la sorte. Sa Sainteté (a.b.a.) fit observer que les récits relatifs à cet épisode paraissent peu fiables, car ils seraient en contradiction avec la noble conduite du Saint Prophète (s.a.w.). D’autres traditions rapportent simplement que le Saint Prophète (s.a.w.) accorda sa protection à ‘Abdullah bin Sa‘d, sans faire mention d’aucune mise à mort. Sa Sainteté (a.b.a.) souligna à nouveau que l’authenticité de ces récits est sujette à caution et qu’ils ne sauraient être considérés comme dignes de confiance.
Sa Sainteté (a.b.a.) a également affirmé qu’il est manifeste qu’aucune peine n’est prescrite en Islam pour le simple fait d’apostasier. Par conséquent, toute allégation selon laquelle le Saint Prophète (s.a.w.) aurait ordonné l’exécution de ‘Abdullah bin Sa‘d pour cause d’apostasie ne saurait être fondée. Par ailleurs, la manière dont cet épisode est relaté va à l’encontre de la dignité et de l’honneur du Saint Prophète (s.a.w.). Ce jour-là, il fit preuve d’une miséricorde inégalée, accordant son pardon à quiconque le sollicitait, même parmi ceux qui avaient été condamnés à mort. En outre, de tels récits ne figurent pas dans les recueils authentiques de al-Bukhârî et de Muslim. Enfin, le Saint Prophète (s.a.w.) était un chef victorieux ; s’il avait réellement souhaité qu’un individu fût exécuté, il lui aurait suffi d’en donner l’ordre de manière explicite, sans recourir à des gestes ambigus. Il ne convient donc nullement de prêter au Saint Prophète (s.a.w.) des intentions qu’il n’aurait ni exprimées par la parole ni manifestées par un regard. Ce jour fut, avant tout, marqué par la miséricorde exceptionnelle du Saint Prophète (s.a.w.). Par conséquent, les récits relatifs à cet épisode ne sauraient être considérés comme authentiques, raison pour laquelle de nombreux historiens ont choisi de ne pas les mentionner. Il est d’ailleurs établi qu’Abdullah bin Abi Sarh fut par la suite nommé gouverneur d’Égypte.
Réalisation de la prophétie concernant Ikrimah bin Abi Jahl
Sa Sainteté (a.b.a.) a également évoqué l’incident de la conversion à l’Islam d’Ikrimah bin Abi Jahl. Ce dernier figurait parmi ceux à l’encontre desquels un mandat d’exécution avait été émis, en raison des sévices qu’il avait infligés, aux côtés de son père, aux premiers musulmans. Ayant eu connaissance de ce mandat, il prit la fuite en direction du Yémen. Il est également probable que certains chefs mecquois aient eux-mêmes présumé que, du fait de leurs persécutions passées, ils seraient immanquablement mis à mort, et qu’ils devaient, par conséquent, s’exiler. Ils n’avaient pas saisi toute l’ampleur de la bonté, de la tolérance et de la miséricorde du Saint Prophète (s.a.w.). Toutefois, à mesure qu’ils prirent conscience de sa clémence, ils commencèrent à revenir vers La Mecque. Ikrimah rassembla alors un contingent de valeureux combattants mecquois et tenta de barrer la route à Khalid bin Walid (r.a.) afin d’empêcher son entrée dans la ville. Mais après avoir vu une vingtaine de leurs compagnons tomber au combat, Ikrimah et quelques autres prirent la fuite.
Lorsque l’épouse d’Ikrimah apprit que son mari avait fui par crainte d’être exécuté, elle se rendit auprès du Saint Prophète (s.a.w.) et sollicita son pardon en implorant une amnistie en sa faveur. Le Saint Prophète (s.a.w.) déclara alors qu’Ikrimah était gracié. Sans tarder, elle partit à sa recherche pour lui annoncer la nouvelle et le convaincre de revenir à La Mecque. À son retour, Ikrimah rencontra le Saint Prophète (s.a.w.) et lui confia que son épouse lui avait affirmé qu’il serait libre de vivre en paix à La Mecque, même s’il choisissait de ne pas embrasser l’Islam. Le Saint Prophète (s.a.w.) confirma ses propos. À ces mots, Ikrimah proclama sa foi en l’unicité de Dieu et reconnut Mohammad (s.a.w.) comme Son Messager. Le Saint Prophète (s.a.w.) lui déclara alors qu’il exaucerait toute requête qu’il formulerait ce jour-là. Ikrimah demanda que le Saint Prophète (s.a.w.) implore le pardon divin pour toutes les fautes qu’il avait commises à son encontre. Le Saint Prophète (s.a.w.) pria alors en sa faveur. Enfin, il lui offrit son propre manteau.
Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré que la conversion à l’Islam d’Ikrimah constituait l’accomplissement d’une prophétie. En effet, plusieurs années auparavant, le Saint Prophète (s.a.w.) avait fait un rêve dans lequel il se trouvait au Paradis et apercevait une grappe de raisin. Lorsqu’il demanda à qui elle était destinée, il lui fut répondu qu’elle l’était pour Abou Jahl. Le Saint Prophète (s.a.w.) s’étonna alors, car seuls les croyants peuvent entrer au Paradis. Plus tard, il apparut clairement que cette vision faisait allusion au fils d’Abou Jahl, Ikrimah, qui embrassa l’Islam et devint un croyant sincère.
La conversion à l’Islam de Habbar bin Aswad
Sa Sainteté (a.b.a.) a également évoqué l’épisode de Habbar bin Aswad, qui prit la fuite avant de se convertir à l’Islam. Cet homme incitait fréquemment les gens à s’opposer au Saint Prophète (s.a.w.) et sa conduite morale était des plus répréhensibles. C’est lui, en effet, qui attaqua Hazrat Zainab (r.a.) alors qu’elle était enceinte, provoquant une fausse couche dont elle souffrit jusqu’à la fin de sa vie. Un ordre d’exécution avait été prononcé à son encontre. Ainsi, lors de la conquête de La Mecque, il s’enfuit et se cacha. Plus tard, lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) retourna à Médine, Habbar se présenta devant lui. Le Saint Prophète (s.a.w.) ordonna alors à ses compagnons de ne pas lui faire de mal. Habbar se présenta devant lui et embrassa l’Islam. Il confia que, durant sa période de clandestinité, il avait entendu parler de l’immense bienveillance du Saint Prophète (s.a.w.) et qu’il aspirait au pardon pour toutes les fautes qu’il avait commises à son encontre. Il est rapporté que, tandis que Habbar implorait la miséricorde, la tête du Saint Prophète (s.a.w.) demeura humblement inclinée. Il accepta la requête de Habbar et lui accorda son pardon.
Sa Sainteté (a.b.a.) a fait remarquer : comment peut-on prétendre, comme certains l’affirment, que le Saint Prophète (s.a.w.) aurait souhaité la mise à mort d’Abdoullah bin Abi Sarh, alors qu’il pardonna à Habbar bin Aswad, auteur d’un crime bien plus grave ? Cela met en évidence, en outre, l’invalidité des récits évoquant Abdoullah bin Abi Sarh.
Acceptation de l’Islam par Ka’b bin Zuhair
Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté que Ka‘b bin Zuhair embrassa également l’Islam. Auparavant, il s’était farouchement opposé à la conversion de son frère et composa des poèmes incitant à la violence. Plus tard, ne voyant d’autre issue, il se rendit à Médine et se présenta devant le Saint Prophète (s.a.w.) afin de solliciter son pardon et d’embrasser l’Islam. À cette occasion, Ka‘b récita un poème qu’il avait composé pour exprimer son repentir et rendre hommage au Saint Prophète (s.a.w.). Ému par la sincérité de ses vers, le Saint Prophète (s.a.w.) lui offrit alors son propre manteau.
Sa Sainteté (a.b.a.) a mentionné qu’il poursuivrait la mention de ces événements lors de ses prochains sermons.
Directives pour la prochaine convention annuelle
Sa Sainteté (a.b.a.) a annoncé que la semaine prochaine marquera le début de la Jalsa Salana, la convention annuelle de la communauté musulmane Ahmadiyya au Royaume-Uni. Il a prié pour qu’Allah bénisse cet événement dans toutes ses dimensions et y répande Ses faveurs de manière ininterrompue. Qu’Il le préserve de toute tentative malveillante, accorde un voyage sûr à l’ensemble des participants — qu’ils viennent du pays ou de l’étranger — et les maintienne sous Sa protection constante.
Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré que tous les invités seront pris en charge par le service d’hospitalité. Il a prié pour qu’Allah accorde aux hôtes la capacité de s’occuper dignement de leurs convives. Les volontaires se présentent avec joie et ferveur pour accomplir les tâches qui leur sont confiées durant la convention. Qu’Allah leur permette de servir avec sincérité au sein de leurs départements respectifs, dans un esprit de respect et de bienveillance. Il arrive parfois que la charge de travail intense et le manque de repos altèrent l’attitude de certains bénévoles. Cependant, chacun d’eux, quel que soit son service, doit se rappeler qu’Allah lui a accordé l’honneur de servir les invités du Messie Promis (a.s.). Ils doivent donc être prêts à faire tous les sacrifices nécessaires pour préserver cet esprit de service, tout en gardant le sourire.
Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré que, qu’il s’agisse de femmes ou d’hommes, de jeunes filles ou de garçons, de personnes âgées ou de jeunes, de responsables ou de bénévoles, de cuisiniers, d’agents de sécurité ou de stationnement, de ceux en charge de la propreté ou de la discipline, ou encore de ceux affectés au chapiteau des enfants ou à celui de la convention principale – tous doivent s’acquitter de leurs devoirs avec le sourire. Qu’Allah leur en accorde la force. Par ailleurs, chacun doit demeurer vigilant afin que nul ne puisse causer le moindre tort. Qu’Allah permette à tous les bénévoles d’offrir un service exemplaire et leur accorde, en retour, les récompenses de Sa grâce infinie.
Résumé préparé par La Revue des Religions.
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