Après avoir récité le Tashahhud, le Ta’awwuz et la sourate al-Fatihah, Sa Sainteté Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.) a déclaré qu’il continuerait à donner des détails sur la bataille de Hounain.
Un rêve réalisé
Sa Sainteté (a.b.a.) a expliqué qu’en quittant La Mecque, le Saint Prophète (s.a.w.) nomma Outab bin Asib (r.a.) comme gouverneur de la ville. Il fut ainsi le premier dirigeant de La Mecque désigné directement par le Saint Prophète (s.a.w.). Outab (r.a.) avait auparavant été un farouche opposant de l’Islam. Le jour de la conquête de La Mecque, lorsque Bilal (r.a.) lança l’appel à la prière, Outab confia à ses amis qu’il était heureux que son père ne fût plus en vie pour entendre cet appel. Pourtant, c’est précisément lors de cette conquête qu’il finit par embrasser l’Islam.
Le Saint Prophète (s.a.w.) vit en songe que le père d’Outab avait embrassé l’Islam et qu’il gouvernait La Mecque. Cette vision se réalisa à travers la conversion d’Outab (r.a.) et sa nomination à cette charge. Selon une autre tradition, il est rapporté que le Saint Prophète (s.a.w.) le vit en rêve frappant aux portes du Paradis. Lorsqu’il le désigna comme gouverneur, le Saint Prophète (s.a.w.) lui recommanda de traiter les habitants de La Mecque avec la plus grande bienveillance.
Outab (r.a.) conserva cette fonction jusqu’au décès du Saint Prophète (s.a.w.), et selon certaines narrations, il continua d’occuper ce rôle sous le califat d’Abou Bakr (r.a.).
Voyage pour la bataille de Hounain
Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré que le Saint Prophète (s.a.w.) se mit en route vers Hounain le samedi six Shawwal et y parvint le dix Shawwal. Oum Salamah (r.a.) et Zainab (r.a.) l’accompagnèrent durant cette expédition.
Il est rapporté que l’armée musulmane était, à cette époque, la plus nombreuse et la mieux équipée de toutes les batailles précédentes. Le Saint Prophète (s.a.w.) partit avec une armée de douze mille musulmans : dix mille compagnons de Médine et deux mille nouveaux convertis de La Mecque.
En chemin vers Hounain, l’armée passa devant un grand arbre, nommé Dhat Anwat, que les idolâtres vénéraient profondément. En le voyant, certains des nouveaux convertis de La Mecque demandèrent au Saint Prophète (s.a.w.) de leur désigner un arbre similaire. Le Saint Prophète (s.a.w.) leur répondit qu’ils avaient prononcé les mêmes mots que le peuple de Moïse (a.s.) lui avait adressés : « Ô Moïse, fais pour nous un dieu tout comme ces hommes ont des dieux. » Il dit : « En vérité, vous êtes un peuple ignorant ! » (Le Saint Coran 7 : 139)
Le Saint Prophète (s.a.w.) déclara qu’ils subiraient un sort similaire à celui de ces personnes s’ils persistaient dans un état d’esprit identique.
Certains Mecquois, qui n’avaient pas encore embrassé l’Islam, accompagnaient également l’armée. De même, quelques femmes les suivaient, muses davantage par la curiosité quant à l’issue du combat et dans l’espoir que, si les musulmans triomphaient, elles recevraient une part du butin. Il est rapporté que quatre-vingts idolâtres s’étaient joints à l’armée musulmane. Le Saint Prophète (s.a.w.) n’avait nullement sollicité leur concours, car il n’était pas dans ses habitudes d’admettre des idolâtres parmi les rangs de son armée, même lors des batailles antérieures où les musulmans étaient très inférieurs en nombre. En l’occurrence, ces individus avaient volontairement suivi l’armée, uniquement en qualité d’observateurs et dans l’espérance d’obtenir une part du butin.
Sa Sainteté (a.b.a.) expliqua qu’en chemin, chaque fois qu’un bouclier ou une autre pièce d’équipement tombait, Soufyan ibn Harb (r.a.) se chargeait de le ramasser, si bien que son chameau finit par être alourdi du matériel des autres. Un homme, parti en éclaireur, revint informer le Saint Prophète (s.a.w.) qu’il avait aperçu, depuis une hauteur, l’armée des Hawazin, laquelle avait emmené avec elle ses femmes et son bétail. À l’annonce de cette nouvelle, le Saint Prophète (s.a.w.) esquissa un sourire et déclara que tout cela deviendrait, dès le lendemain, leur butin.
Le lendemain matin, après la prière de l’aube, le Saint Prophète (s.a.w.) invita ses compagnons à se réjouir et leur annonça le retour de l’homme qu’il avait chargé de veiller durant la nuit. Le Saint Prophète (s.a.w.) l’interrogea pour savoir s’il avait quitté son poste au cours de la veille. Celui-ci répondit qu’il ne l’avait fait qu’à deux reprises : pour accomplir la prière et pour satisfaire un besoin naturel. Le Saint Prophète (s.a.w.) déclara alors qu’il était destiné au Paradis.
Arrivée à Hounain
Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré que le dix Shawwal, le Saint Prophète (s.a.w.) arriva à Hounain. Les Hawazin avaient envoyé des espions pour recueillir des informations sur l’armée musulmane. À leur retour, ils étaient sous le choc. Ils rapportèrent avoir vu des hommes à la peau claire chevauchant leurs chevaux. Ils estimèrent que s’il y avait une bataille, ils ne pourraient pas rivaliser, ajoutant que s’ils étaient incapables de combattre ceux qui sont sur terre, comment pourraient-ils affronter ceux qui sont dans les cieux. Ils conseillèrent d’éviter tout affrontement, mais les chefs de l’armée dissimulèrent cette information afin de ne pas inquiéter leurs soldats. L’armée des Hawazin envoya alors l’un de ses plus vaillants guerriers pour observer l’armée musulmane. À son retour, il déclara avoir vu des hommes vêtus de blanc montés sur des chevaux, qu’il n’osait même pas regarder. Il affirma que cette armée ne pouvait être vaincue. Cependant, Malik bin Auf ne s’en soucia guère. Certains commentateurs estiment que ces hommes aperçurent en réalité des anges, ou bien que Dieu inspira une crainte profonde de l’armée musulmane dans leurs cœurs.
L’armée ennemie comptait trente mille personnes. Certaines narrations en mentionnent vingt mille, et d’autres quatre mille. L’explication donnée est que le nombre réel des combattants s’élevait à vingt mille, mais qu’en incluant les femmes et les enfants, le total atteignait trente mille. Quant aux quatre mille, il s’agissait du détachement d’archers que Malik bin ‘Auf avait dissimulés dans les vallées pour tendre une embuscade aux musulmans. L’organisation de l’armée ennemie était la suivante : les cavaliers formaient l’avant-garde, suivis des fantassins, puis des femmes et des enfants montés sur des chameaux. À l’arrière se trouvaient leurs biens et leurs troupeaux.
Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté que le Saint Prophète (s.a.w.) désigna Khalid ibn al-Walid (r.a.) comme commandant d’un détachement placé à l’avant-garde de l’armée. Le Saint Prophète (s.a.w.) organisa ensuite ses troupes en trois corps : une aile droite, une aile gauche et un centre. Lui-même prit position au centre et remit aux musulmans une grande bannière ainsi qu’une vingtaine de drapeaux.
Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté que, le jour de la bataille de Hounain, un musulman déclara que les musulmans ne pourraient être vaincus en raison de leur grand nombre. Le Saint Prophète (s.a.w.) désapprouva cette affirmation. Le Saint Coran exprime également une réprobation à l’égard de cette parole :
« (…) lorsque vous vous êtes enorgueillis de votre grand nombre, (…). »
(Le Saint Coran, 9:25)
Les phases de la bataille de Hounain
Sa Sainteté (a.b.a.) a expliqué que, dans un premier temps, les musulmans prirent l’avantage au cours de la bataille. Mais l’ennemi lança ensuite une offensive d’une grande vigueur, provoquant le désarroi et entraînant une défaite momentanée. Cependant, les musulmans finirent par triompher. Les archers embusqués déclenchèrent alors une attaque soudaine, semant une confusion totale dans les rangs musulmans et laissant sur le champ de bataille uniquement le Saint Prophète (s.a.w.) accompagné de quelques-uns de ses compagnons. Néanmoins, le Saint Prophète (s.a.w.) les rappela avec fermeté et mena une contre-attaque décisive qui scella la victoire des musulmans. Cela est rapporté dans le Sahih al-Boukhari, où al-Bara ibn Azib (r.a.) relate : « Nous affrontâmes les Banou Hawazin, qui prirent aussitôt la fuite. Alors que les musulmans commençaient à rassembler le butin de guerre, les polythéistes se retournèrent contre nous en décochant des flèches, ce qui sema la panique et fit reculer les soldats déconcertés. Mais le Messager d’Allah (s.a.w.) ne recula pas. Je l’aperçus, sans l’ombre d’un doute, monté sur sa mule blanche, tandis qu’Abou Soufyan en tenait les rênes et que le Prophète (s.a.w.) proclamait : “Je suis le Prophète, cela ne fait nul doute ; je suis le fils de ‘Abd al-Muttalib.” »
À la lumière de ce récit, trois phases distinctes peuvent être dégagées dans le déroulement de la bataille. La première fut l’assaut initial des musulmans, qui mit l’armée ennemie en déroute et incita certains d’entre eux à commencer à rassembler le butin. La deuxième débuta lorsque le contingent d’archers embusqué lança une attaque surprise contre les musulmans. Pour se mettre à l’abri, nombre d’entre eux — notamment les nouveaux convertis — prirent la fuite, ce qui entraîna la dispersion de l’armée. Enfin, la troisième phase fut marquée par le regroupement des musulmans et leur contre-offensive décisive, qui porta le coup de grâce aux Banou Hawazin. Il est rapporté que, lorsque l’armée musulmane se dispersa, le Saint Prophète (s.a.w.) demeura fermement ancré sur le champ de bataille et, à un moment donné, avança même seul en direction de l’ennemi. Il ordonna alors à Abbas (r.a.) d’appeler au rassemblement les musulmans qui avaient prêté le serment d’allégeance à Aqabah. En entendant cet appel, ceux-ci accoururent sans tarder et se lancèrent avec ardeur dans le combat contre l’ennemi. Selon certaines traditions, au moment de la dispersion, il restait encore auprès du Saint Prophète (s.a.w.) entre trois et quatre cents compagnons. D’autres narrations précisent toutefois que l’ensemble de l’armée musulmane ne s’était pas enfui, mais seulement ceux dont la foi n’était pas encore solidement enracinée, en particulier certains des nouveaux convertis de La Mecque.
Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré qu’il continuerait à évoquer ces détails à l’avenir.
Début de la Jalsa Salana en Allemagne
Sa Sainteté (a.b.a.) a annoncé que la Jalsa Salana (la Convention annuelle) d’Allemagne débute aujourd’hui. Il exhorta l’ensemble des participants à prier afin qu’Allah leur accorde la grâce d’atteindre les véritables objectifs de ce rassemblement. Il rappela qu’ils ne doivent pas considérer cet événement comme une simple rencontre, mais plutôt s’engager à progresser, durant ces journées bénies, dans la connaissance, la pratique et l’élévation spirituelle. Les participants sont appelés à consacrer pleinement leur temps à l’évocation d’Allah et à la prière, en implorant à la fois le progrès de la Communauté et la protection contre les méfaits des fauteurs de troubles.
Appel à la prière
Sa Sainteté (a.b.a.) a appelé à prier pour l’état général du monde et pour la paix. Il a ajouté que les gens de ce monde courent à leur propre perte à cause de leurs agissements.
Sa Sainteté (a.b.a.) a également exhorté les fidèles à prier pour les Palestiniens, affirmant que le gouvernement israélien a franchi toutes les limites dans ses cruautés et ses injustices. Il semble qu’ils cherchent à anéantir totalement le peuple palestinien de la surface de la terre. C’est un massacre à grande échelle, mené dans toutes les directions. Désormais, même certains politiciens et gouvernements à travers le monde appellent à l’arrêt de ces atrocités, mais Israël refuse de prêter la moindre oreille à leurs appels. L’ivresse de la richesse et du pouvoir a conduit Israël, les États-Unis et leurs alliés à l’apogée de l’arrogance et de la tyrannie. Quant aux nations musulmanes, elles demeurent inactives. Si elles sont incapables d’agir, le minimum serait qu’elles corrigent leurs propres comportements et qu’elles s’inclinent humblement devant Dieu. Les musulmans, eux aussi, commettent parfois des injustices envers leurs propres frères. Qu’Allah les protège de telles dérives.
Sa Sainteté (a.b.a.) a conclu en déclarant qu’il incombe aujourd’hui aux ahmadis de s’élever contre toute forme d’injustice, où qu’elle se manifeste, et de s’adonner avec ferveur à la prière. Qu’Allah leur accorde la force et les moyens d’accomplir ce devoir.
Résumé préparé par La Revue des Religions.
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