Résumé du sermon du Calife

Préparatifs pour la bataille de Tabouk

Résumé du sermon du vendredi 24 octobre 2025 prononcé par Sa Sainteté Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.).

Après avoir récité le Tashahhoud, le Ta’awwouz et la sourate al-Fatihah, Sa Sainteté Mirza Masroor Ahmad (a.b.a.) a déclaré qu’il continuerait de relater des détails de la bataille de Tabouk.

Excuses présentées par les hypocrites

Sa Sainteté (a.b.a.) a évoqué le cas de Jadd bin Qais, un homme compté parmi les hypocrites. Il était considéré comme le plus grand d’entre eux après Abdullah bin Ubayy. Jadd bin Qais n’avait pas prêté allégeance lors du traité de Houdaybiyyah et formula également une excuse au Saint Prophète (s.a.w.) pour se soustraire à la bataille de Tabouk. Il demanda à être dispensé, prétextant que ses proches savaient qu’il était l’homme le plus enclin à la tentation des femmes, et qu’il craignait, s’il partait combattre les Byzantins et voyait leurs femmes, de ne pouvoir se contenir. En entendant cette excuse dérisoire, le Saint Prophète (s.a.w.) se détourna de lui et lui accorda la dispense de participer à l’expédition.

Sa Sainteté (a.b.a.) a relaté que le fils de Jadd bin Qais, ‘Abdullah bin Jadd, un compagnon d’une sincérité exemplaire, interpella son père en lui demandant pourquoi, malgré sa grande fortune, il refusait de prendre part à la bataille et de soutenir financièrement quiconque dans ce combat. Jadd répondit qu’il n’avait aucune raison de se battre sous une telle chaleur. Il ajouta qu’il redoutait déjà les Byzantins tout en restant chez lui ; pourquoi donc irait-il affronter la puissance de Rome ? Son fils répliqua avec fermeté que cette attitude relevait de l’hypocrisie. Pris de colère, Jadd le frappa avec sa chaussure, et le jeune homme s’éloigna sans prononcer un mot de plus. Il est rapporté que le verset suivant du Saint Coran fut révélé à propos de Jadd bin Qais :

« Et parmi eux se trouve celui qui dit : « Permets-moi de rester en arrière et ne me mets pas à l’épreuve. » » (Le Saint Coran, 9:49)

Sa Sainteté (a.b.a.) a précisé que, plus tard, Jadd bin Qais se repentit et devint un musulman sincère.

Sa Sainteté (a.b.a.) a expliqué qu’il existait également un groupe d’individus qui se réunissaient pour comploter au sujet de cette bataille et avaient établi à Médine une sorte de quartier général. Ils propageaient de fausses nouvelles dans le but de dissuader les musulmans de partir au combat. Le Saint Prophète (s.a.w.) ordonna la démolition de leur quartier général, après avoir reçu des rapports détaillant leurs agissements. Bien qu’il leur eût accordé un certain délai, lorsque leurs manœuvres commencèrent à menacer l’ordre et la stabilité de l’administration, le Saint Prophète (s.a.w.) prit des mesures à la fois sages et fermes pour mettre un terme à ce désordre. Sa Sainteté (a.b.a.) souligna qu’il s’agit là d’un enseignement fondamental : toute tentative visant à saper l’autorité doit être traitée avec la plus grande rigueur.

Sa Sainteté (a.b.a.) a expliqué que le Saint Prophète (s.a.w.) apprit que les hypocrites se réunissaient dans la demeure d’un homme nommé Sawailim, à Médine, où ils complotaient afin d’empêcher les musulmans de partir au combat. Cette maison servait en réalité de quartier général à leurs activités de propagande subversive. Le Saint Prophète (s.a.w.) dépêcha alors Talhah bin Oubaidillah (r.a.) accompagné de quelques hommes, en leur ordonnant de démolir cette demeure. À l’annonce de cette décision, tous ceux qui s’y étaient rassemblés prirent la fuite. Malgré tout, la miséricorde du Saint Prophète (s.a.w.) se manifesta pleinement : il ne donna aucun ordre d’arrêter ces individus et se contenta d’enjoindre que leur lieu de réunion fût détruit.

La passion des musulmans pour participer à l’expédition et la générosité des compagnons fortunés

Sa Sainteté (a.b.a.) a expliqué que les musulmans se préparaient activement pour la bataille de Tabouk, période durant laquelle les sacrifices financiers atteignirent leur apogée. Les plus fortunés mettaient généreusement leurs ressources au service des plus démunis, leur fournissant armes et montures. Le Saint Prophète (s.a.w.) ordonna que ceux qui étaient robustes, capables d’endurer la rigueur du voyage et disposaient de montures, prennent part à l’expédition. Un groupe de compagnons, animé d’un ardent désir d’y participer, demanda au Saint Prophète (s.a.w.) de leur procurer des montures, mais le Saint Prophète (s.a.w.) ne disposait alors de rien à leur offrir. Ils repartirent le cœur brisé, les larmes aux yeux, et le Saint Coran les a décrits en ces termes :

« Ni à ceux qui quand ils sont venus à toi te demander de leur donner des montures, tu as répondu : « Je ne vous trouve pas de montures. » Ils s’en sont retournés, les yeux débordants de larmes, désolés de ne pouvoir trouver de quoi dépenser. » (Le Saint Coran, 9 : 92)

Sa Sainteté (a.b.a.) a indiqué qu’en raison de leurs larmes abondantes, l’histoire a retenu ce groupe sous le nom de Bakka’ûn, c’est-à-dire « ceux qui pleurent abondamment ». Les récits divergent quant à leur nombre, mais la plupart s’accordent à dire qu’ils étaient sept.

Sa Sainteté (a.b.a.) a expliqué que, lorsque certains compagnons apprirent la situation de ces hommes, ils leur offrirent des montures et des provisions afin qu’ils puissent rejoindre l’armée musulmane et participer à l’expédition.

Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté que six hommes de la tribu d’Abou Musa al-Ash‘ari (r.a.) demandèrent au Saint Prophète (s.a.w.) des montures. Le Saint Prophète (s.a.w.) leur donna la même réponse, expliquant qu’il ne disposait de rien à leur offrir, et ils s’en allèrent en pleurant. Cependant, entre-temps, le Saint Prophète (s.a.w.) fit l’acquisition de chameaux, rappela Abou Musa (r.a.) et lui ordonna d’en attribuer à sa tribu afin qu’ils puissent prendre part à la bataille.

Sa Sainteté (a.b.a.) a cité le deuxième Calife, Mirza Bashiruddin Mahmood Ahmad (r.a.), qui expliqua que lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) répondit initialement à leur requête, il jura par Dieu qu’il ne leur accorderait rien, car il ne possédait rien à leur offrir.

Cependant, une question se pose : pourquoi le Saint Prophète (s.a.w.) jura-t-il par Dieu dans une situation où il ne possédait même pas les moyens de fournir ce qui était demandé ? Ce serait comparable à quelqu’un qui jurerait par Dieu qu’il n’approchera pas le soleil — une chose manifestement impossible. Pourquoi, donc, le Saint Prophète (s.a.w.) fit-il un tel serment ?

C’est parce que, à cette époque, les habitants des villages et les populations peu civilisées ne croyaient généralement pas à la parole d’autrui sans qu’elle ne soit confirmée par un serment. Telle était la condition de ces gens : nouveaux venus dans l’Islam, ignorants encore de la haute moralité du Saint Prophète (s.a.w.), bien qu’ils eussent entendu dire qu’il ne mentait jamais, quelles que soient les circonstances. Ainsi, lorsqu’ils lui demandèrent des montures, ils insistèrent, pensant qu’il était semblable à un roi disposant de tout à volonté.

Il était courant chez les Arabes de jurer par Dieu, ou d’exiger qu’un serment soit prêté, afin de donner crédit à une parole, même pour des affaires insignifiantes. C’est donc pour dissiper leurs doutes et leur faire comprendre qu’il lui était réellement impossible de répondre à leur requête faute de ressources, que le Saint Prophète (s.a.w.) prêta serment par Dieu. Plus tard, lorsque les moyens furent disponibles, il leur fournit effectivement des montures.

Nomination du député à Médine

Sa Sainteté (a.b.a.) a indiqué qu’au moment de se mettre en route pour la bataille de Tabouk, le Saint Prophète (s.a.w.) désigna un ou plusieurs représentants pour veiller aux affaires de Médine durant son absence. Selon certaines narrations, il s’agissait de Muhammad bin Maslamah (r.a.), tandis que d’autres mentionnent Siba‘ bin ‘Urfaṭah (r.a.), ʿAlī (r.a.) et ʿAbdullāh bin Umm Maktūm (r.a.). Ces divergences peuvent être conciliées de la manière suivante : les quatre furent effectivement nommés, mais chacun reçut une responsabilité distincte.

ʿAlī (r.a.) fut chargé des affaires domestiques du Saint Prophète (s.a.w.) et de sa famille, Muhammad bin Maslamah (r.a.) fut désigné pour administrer la ville de Médine, ʿAbdullāh bin Umm Maktūm (r.a.) fut chargé de diriger la prière, tandis que Siba‘ bin ‘Urfaṭah (r.a.) fut d’abord nommé à la supervision générale de la cité, avant que cette mission ne soit finalement confiée à Muhammad bin Maslamah (r.a.).

Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté que les hypocrites se moquèrent du fait que ʿAlī (r.a.) fût resté à Médine, bien qu’il eût été investi de la noble responsabilité de veiller sur la famille du Saint Prophète (s.a.w.). Profondément peiné par ces railleries, ʿAlī (r.a.) prit ses armes et rejoignit le Saint Prophète (s.a.w.) à environ trois miles de Médine. Il lui fit part de son chagrin, expliquant qu’il était tout aussi capable que les autres de combattre. En réponse, le Saint Prophète (s.a.w.) lui déclara :


« Ô ʿAlī, n’es-tu pas satisfait d’être pour moi ce qu’Aaron (a.s.) fut pour Moïse (a.s.) ? La seule différence est qu’il n’y aura pas de prophète après moi. »

Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté qu’après avoir achevé les préparatifs, le Saint Prophète (s.a.w.) demeura profondément absorbé dans la prière, répétant ces mots :


« Ô Allah, si ce petit groupe d’hommes vient à être anéanti, il ne restera plus personne sur la face de la terre pour T’adorer. »

Il est remarquable que cette invocation soit identique à celle que le Saint Prophète (s.a.w.) prononça lors de sa toute première bataille, comme lors de la dernière.

Combien de musulmans ont participé à l’expédition ?

Malgré la propagande mensongère des hypocrites, l’armée musulmane comptait trente mille soldats, dont dix mille cavaliers. Il s’agissait de la plus vaste armée jamais réunie durant la vie du Saint Prophète (s.a.w.). Certaines narrations font état d’un effectif de quarante mille, voire de soixante-dix mille hommes, mais la majorité des historiens s’accordent à retenir le chiffre de trente mille.

Ensuite, le Saint Prophète (s.a.w.) ordonna à chaque unité de l’armée de se doter d’un étendard, qu’il fût de petite ou de grande taille. Le plus grand drapeau fut confié à Abou Bakr (r.a.), tandis que d’autres compagnons reçurent également des bannières. En outre, chaque contingent était accompagné d’un guide chargé de les assister tout au long du parcours.

Sa Sainteté (a.b.a.) a rapporté que le Saint Prophète (s.a.w.) se mit en marche en direction de Tabouk. L’armée musulmane se rassembla à l’extérieur de Médine, à Thaniyyat al-Wadā‘. Dans une ultime manœuvre, ‘Abdullāh bin Ubayy rassembla à son tour un petit groupe d’hypocrites, afin de donner l’illusion qu’ils étaient eux aussi disposés à accompagner les musulmans. Cependant, lorsque le Saint Prophète (s.a.w.) donna l’ordre d’avancer, ‘Abdullāh bin Ubayy déclara qu’il n’était pas nécessaire d’affronter une armée si nombreuse par une chaleur si accablante et retourna à Médine avec son contingent. Ils espéraient que certains musulmans suivraient leur exemple, mais, comme toujours, cette tentative se solda par un échec.

Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré qu’il continuerait de relater ces détails lors des prochains sermons.

Prières funéraires

Sa Sainteté (a.b.a.) a déclaré qu’il dirigerait la prière funéraire despersonnes suivantes :

Ghulam Muhiuddin Sulaiman était un missionnaire ayant servi en Indonésie. Après avoir obtenu son diplôme à la Jamia Ahmadiyya de Rabwah, il fut nommé par le quatrième Calife (r.h.) pour y œuvrer, et son service dans ce pays s’étendit sur quarante années. Il laisse dans le deuil deux fils et une fille, dont l’un est également missionnaire en Indonésie. Tous s’accordent à reconnaître qu’il était un homme sincère, humble et profondément affectueux. Il avait voué sa vie au service de la foi et au secours de ses semblables. Toute personne qui le rencontrait gardait de lui une impression lumineuse. Il se préoccupait constamment d’établir la nouvelle génération sur des fondations solides dans la foi. Actif dans la prédication, intimement attaché au Califat, il fit preuve d’une patience exemplaire durant sa maladie, demeurant toujours serein et reconnaissant. Sa Sainteté (a.b.a.) pria pour qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde.

Le Dr Muhammad Shafiq Sahgal était originaire du Pakistan. Il servit auparavant comme Amîr (président) de Multan, puis comme Naib Wakilut-Tasnîf à Rabwah. Il laisse dans le deuil trois fils. Il avait dédié sa vie au service de la foi à l’époque du deuxième Calife (r.a.), lequel lui avait enjoint de poursuivre ses études. Il obtint ainsi son doctorat en chimie au Royaume-Uni, où l’un de ses professeurs était lauréat du prix Nobel. Il servit la communauté à divers titres et fut également membre de la Force Furqan. Le quatrième Calife (r.h.) lui accorda sa confiance pour régler un différend entre deux familles, mission dont il s’acquitta avec brio. Le Calife lui confia par la suite de nombreuses responsabilités. Le Dr Sahgal demeura toute sa vie fidèle à son serment de dévouement absolu. Il fut nommé Naib Wakilut-Tasnîf en 2003, fonction qu’il exerça avec une remarquable diligence. Nombreux sont ceux qui ont témoigné de sa bonté, de sa sincérité, de son affection et de son art d’offrir une véritable formation morale. Il conseillait toujours aux membres de ne pas se laisser abattre par les actes d’autrui, mais de se tourner résolument vers le Calife de l’époque. Sa Sainteté (a.b.a.) pria pour qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde.

Bushra Pervais Minhas, épouse de Pervais Minhas, résidant aux États-Unis, servit la communauté à divers postes, tant au Pakistan qu’aux États-Unis. Elle était assidue dans ses prières, bienveillante et affable, d’une sincérité exemplaire, régulière dans ses contributions financières et profondément attachée au Califat. Sa Sainteté (a.b.a.) a prié pour qu’Allah lui accorde Son pardon et Sa miséricorde.

Résumé préparé par La Revue des Religions.