Science

Le chameau : créature extraordinaire au service de l’humanité

Découvrez les secrets des chameaux, véritables merveilles de la nature, parfaitement adaptés pour survivre dans les conditions les plus extrêmes.

Au cœur du royaume de la faune terrestre, un joyau témoigne de l’ingéniosité et de la résilience de la nature : le chameau.

Sa silhouette imposante et sa posture stoïque évoquent la force, l’adaptabilité et une beauté incomparable. Véritables merveilles du monde animal, les chameaux sont dotés de qualités exceptionnelles leur permettant de prospérer dans les milieux les plus hostiles de la planète.

Taille imposante

Le chameau est un animal imposant, mesurant jusqu’à 2,7 mètres de hauteur, de ses pattes à sa tête, et pouvant atteindre jusqu’à 3 mètres de longueur selon les espèces. Son long cou lui permet d’atteindre les feuilles perchées en hauteur. À l’âge adulte, il pèse en moyenne entre 600 et 1000 kilogrammes. Cependant, sa force est sa véritable distinction. Ses muscles, forgés par des siècles d’évolution, lui permettent de transporter d’énormes charges sur de longues distances sans effort. Ses pattes puissantes, dotées de larges pieds, répartissent parfaitement son poids. Cette caractéristique lui permet de traverser des terrains accidentés sans broncher.

Maître de la survie

Grâce à son endurance, le chameau peut porter sans effort entre 170 et 270 kilogrammes de charge. Cette qualité a joué un rôle crucial dans le transport de marchandises et l’expansion des nations à travers l’histoire. Avant l’ère des machines, le chameau était le moyen de transport principal pour les pèlerins en route vers La Mecque. 

Ces créatures majestueuses, grâce à leur force et leur endurance uniques, permettaient à des milliers de musulmans de traverser les terres arides de la péninsule arabique, bravant la chaleur accablante et les sables mouvants pour qu’ils puissent accomplir leur devoir religieux. 

Le chameau est un maître de la survie dans les milieux où d’autres animaux succomberaient. Grâce à ses bosses, qui servent de réserves de graisse, il peut résister à des semaines sans eau. Cette capacité lui permet de traverser des paysages désertiques avec une endurance inégalée.

Usage optimal de l’eau

Les chameaux sont capables d’absorber jusqu’à 130 litres d’eau en 10 minutes, soit environ un tiers de leur poids. Leur nez est doté d’une muqueuse dont la surface est 100 fois plus grande que celle d’un humain. Celle-ci humidifie l’air à chaque respiration. Tandis que nous perdons 16 mg de vapeur d’eau par litre d’air respiré, les chameaux, grâce à cette adaptation unique, récupèrent jusqu’à 66 % de l’humidité présente dans l’air.

Selon le Dr Ulrich Wernery, directeur scientifique du Central Veterinary Research Laboratory de Dubaï et spécialiste des recherches sur les chameaux « ce sont des animaux extraordinaires avec des qualités exceptionnelles. Ils peuvent survivre deux semaines sans eau même sous des températures torrides de 50 degrés Celsius à l’ombre. Ils peuvent également consommer de l’eau avec une salinité allant jusqu’à 3 %. »

Chez la plupart des animaux, l’accumulation d’urée dans le sang entraîne la mort. Les chameaux, en revanche, exploitent cette urée en la filtrant en continu grâce à leur foie. Ils la transforment ainsi en une précieuse source de protéines et d’eau. Leur sang et leurs cellules sont parfaitement adaptés pour leur permettre de survivre dans des conditions extrêmes pendant de longues périodes.

Régulation thermique adaptée

La fourrure épaisse des chameaux est une adaptation remarquable qui les protège des températures extrêmes du désert. Elle les garde au frais sous le soleil brûlant du jour et les réchauffe la nuit froide, leur permettant ainsi de prospérer dans les climats les plus extrêmes.

Inspirés par cette ingéniosité naturelle, les scientifiques ont développé une technologie de refroidissement qui imite les capacités thermorégulatrices des chameaux. Ce système judicieux combine un hydrogel, qui évapore l’eau pour refroidir les surfaces, et un aérogel, matériau solide le plus léger connu, qui isole l’hydrogel de la chaleur ambiante et réduit l’évaporation de l’eau.

Selon Jeffrey Grossman, ingénieur au MIT, les chameaux dépendent à la fois de la transpiration et de leur fourrure pour conserver l’eau. Cette technologie innovante pourrait être adaptée pour l’isolation des bâtiments ou pour concevoir des dispositifs de refroidissement personnels.

Cependant, contrairement aux chameaux qui reconstituent leur humidité en transpirant, cette technologie à base de gel nécessite une recharge régulière en eau. Les chercheurs ne sont donc pas en mesure de reproduire le système complexe développé par la nature pour maintenir la vie.

Système optique adapté

L’une des caractéristiques les plus étonnantes du chameau est ses longs cils épais, disposés en deux rangées. Ils forment un véritable bouclier, déviant les grains de sable et la poussière pour protéger la surface sensible des yeux, garantissant ainsi une vision claire, même au cœur d’une tempête.

L’incroyable adaptabilité des yeux du chameau ne s’arrête pas à son filtre. Pour se protéger du sable omniprésent, il déploie une troisième paupière transparente, une membrane nictitante. Cette barrière invisible protège l’œil des irritations et des blessures.

Ce réflexe, combiné à la lubrification naturelle de l’œil, garde la cornée fragile humide et débarrassée des débris assurant ainsi une vision optimale dans l’environnement extrême du désert.

S’inspirant des longs cils et du clignement rapide des yeux des chameaux les scientifiques ont mis au point des matières innovantes qui repoussent les saletés et les débris. Ces matériaux trouvent diverses applications, notamment dans les systèmes de nettoyage des appareils photo.

Source d’inspiration scientifique

Les chameaux suscitent depuis longtemps l’intérêt des scientifiques en raison de leur capacité à survivre dans des environnements hostiles. Leur étonnante faculté à conserver l’eau a ainsi inspiré des recherches dans les régions arides, où la pénurie d’eau constitue un enjeu majeur.

Les nombreuses caractéristiques du chameau montrent qu’il est idéalement adapté aux conditions climatiques sèches et qu’il a été conçu pour le confort de l’homme. Cela nous permet d’apprécier davantage la perfection de la création et la sagesse éternelle du Créateur suprême. Le Coran déclare en effet : « Ne voient-ils donc pas les chameaux, comment ils sont créés ? Et le ciel, comme il est élevé haut ? Et les montagnes, comme elles sont enfoncées solidement dans la terre ? » (88 : 18-20)

Réfléchissons aux informations fournies plus haut : le chameau a-t-il lui-même adapté son corps aux conditions extrêmes du désert ? A-t-il créé seul son mucus nasal ou sa bosse dorsale ? A-t-il conçu sa structure nasale et oculaire pour se protéger des vents violents et des tempêtes de sable ? A-t-il organisé la composition de son sang et de ses cellules pour préserver l’eau ? A-t-il choisi le type de poil qui recouvre son corps ? S’est-il transformé, par ses propres moyens, en ce « vaisseau du désert » ?

La contemplation de ces créatures imposantes nous conduit à la question éternelle : s’il n’y a pas de Créateur Suprême, qui donc a inventé cette créature ?


À propos de l’auteur : Musa Sattar est titulaire d’une maîtrise en analyse pharmaceutique de l’université de Kingston. Il est directeur adjoint de The Review of Religions et rédacteur en chef adjoint de la section Science & Religion.